L’inflation et la hausse des prix de l’énergie n’épargnent personne, y compris les opérateurs de data centers et les cloud providers. Alors qu’OVH a annoncé une hausse de ses prix de 10% pour pallier l’augmentation de sa facture énergétique, Microsoft a de son côté augmenté de 11% le prix de son abonnement sous le drapeau de la parité euro-dollar. De son côté, GCP, la plateforme Cloud de Google, a revu ses modèles de pricing pour certains services. Installer un serveur coûte aujourd’hui 15 à 20% plus cher qu’il y a quelques années, la faute à la hausse des coûts de transport et des hardwares.
Les clients de ces hyperscalers doivent s’attendre à rentrer (ou le sont déjà) dans une période d’augmentation de leur facture Cloud qui s’expliquent par deux facteurs : la hausse du coût de l’énergie et l’inflation induite sur le hardware.
Les data centers et cloud providers ont une consommation d’énergie importante qui varie selon plusieurs facteurs : la taille de l’infrastructure, le niveau d’utilisation de la donnée, la technologie utilisée et son cycle de vie et les pratiques de gestion de l’énergie. À titre d’exemple, la consommation d’un site de data center de 10 000 m2 équivaut à celle d’une ville de 50 000 habitants. La renégociation des contrats d’énergie a de fait un impact sur les prix. Les nouveaux tarifs proposés sont particulièrement élevés par rapport à ce que connaissaient les hébergeurs jusqu’à présent. A titre d’exemple, Techréa, entreprise de microdatacenter du nord de la France, s’est vu annoncer une facture multipliée par 4,5 avant de parvenir à plafonner son augmentation à 30%. Dans les faits, ces augmentations se répercutent sur le prix des services.
À cela s’ajoute l’inflation, qui entraine une augmentation du coût des serveurs et de leur entretien. Le coût des matières premières, la hausse des coûts de transport et les pénueriespénuries liées aux 3 dernières années ont fortement impacté le prix de fabrication et d’entretien des data centers. . Tout cela est donc à terme réintégré dans le modèle de pricing des offres. Et cette situation n’est pas limitée aux hébergeurs et clouds providers. Les entreprises possédant leur datacenter en propre sont d’autant plus touchées par le sujet : les économies d’échelles et les leviers de négociations contractuelles sont moins importants avec un nombre plus réduit de sites d’hébergements.
Cette nouvelle pression brutale sur les coûts entraine une prise de conscience pour mettre sous contrôle les factures liées aux services d’infrastructure. D’abord en implémentant un ensemble de quick wins qui doivent s’inscrire dans une stratégie FinOps. Puis en se rapprochant de pratiques GreenOps qui permettront d’atteindre des pratiques vertueuses et plus responsables à long terme.
Nous présenterons dans un prochain article des pistes de solutions sur ces deux approches.