L’IoT, c’est joindre le monde physique au monde digital pour créer de nouveaux services aux particuliers et aux entreprises
Patrick Cason – SIGFOX
Les 5 et 6 Avril dernier se tenait le SIDO ou encore « Showroom de l’Intelligence des Objets ». Wavestone, impliqué dans les thématiques de l’Internet des Objets est allé à la rencontre de différents acteurs de l’industrie, du numérique et des télécommunications afin d’en apprendre plus sur les dernières tendances du secteur de l’IoT.
Après un premier article axé sur les facteurs clés de succès de l’IoT dans l’industrie, DigitalCorner vous propose un deuxième article présentant, sous forme de rétrospective de table ronde, un tour des solutions de connectivités proposées à ce jour. Technologies émergentes, nouveaux entrants : comment choisir sa solution de connectivité ?
Intervenants : Stéphane Allaire – PDG d’Objenious, Patrick Cason – Sales director France de Sigfox, Gabor Pop – Solutions Marketing Manager d’Actility, Gilles Ronco – Président de Nemeus, Guillaume Crinon – Technical marketing manager EMEA chez Avnet Silica, Martin Gallezot – Directeur des Partenariats industriels chez CEA Leti, Didier Midroit – Responsable Commercial chez Rtone IoT Solutions, Olivier Simon – Director Wireless Technology Evolution chez Orange
Panorama des solutions de connectivité proposées à ce jour
Indéniablement, aujourd’hui, les 2 technologies qui émergent et qui sont les plus mâtures pour l’IoT sont les technologies SIGFOX et LoRa.
Ces technologies LPWAN (Low Power Wide Area Networks) vont disrupter le marché du B to B en faisant émerger de nouveaux cas d’usages : les industriels, au travers de la mise en place de solutions IoT verront leurs coûts diminués et leurs business models remodelés. Mais nous comptons également des nouveaux entrants qui peuvent devenir de réels concurrents dans un futur proche : les technologies NB-IoT et LTE-M. Ci-dessous, les caractéristiques principales de ces différentes technologies :
Nous pourrions également parler de la solution LiFi (Light Fidelity), une technologie alternative au WiFi. Cependant, des doutes concernant sa pérennité sont soulevés : elle serait une technologie en retrait par rapport à LoRa, SIGFOX, NB-IoT et LTE-M, car elle n’est pas disponible au grand public et ne présente pas de spectre électromagnétique. Elle représente en revanche les avantages d’être une technologie peu coûteuse et peu gourmande en énergie.
Comment choisir entre ces différentes technologies ?
Selon les intervenants, il ne s’agit pas de mettre en concurrence SIGFOX et LoRa puisque ces deux technologies proposent des fonctionnalités quasi-identiques. Il est cependant essentiel d’évaluer les contraintes de son ou ses cas d’usages afin de trancher sur la technologie à choisir. Martin Gallezot en charge des partenariats industriels chez CEA LETI, donne de nombreuses pistes afin d’évaluer quelle solution de connectivité est la plus adaptée à son cas d’usage :
- Identifier l’usage que l’on veut faire des capteurs,
- Déterminer le territoire que la solution de connectivité doit couvrir et se renseigner sur les technologies couvertes sur ces mêmes territoires,
- Vérifier l’autonomie des solutions, en fonction de ses besoins : batterie, pile…
- Vérifier le nombre d’échanges possibles via la solution choisie,
- Evaluer Le ROI que l’entreprise peut en tirer,
- Déterminer le lieu dans lequel cette solution de connectivité va être utilisée : possibilité de risques que les ondes électromagnétiques soient perturbées selon les lieux d’exposition,
- Prendre en compte si l’entreprise a besoin d’accord de roaming pour déployer ses objets connectés : les accords de roaming sont des accords d’itinérance. Ils sont nécessaires pour les clients proposant des services d’envergure internationale et qui ont besoin d’envoyer les données de leurs objets connectés dans le monde entier. Ce qui est notamment le cas dans les secteurs du transport, de la logistique et des services publics. A travers ces accords de roaming, l’ambition est, à terme, de « couvrir la totalité du monde ». Objenious, au travers de son réseau Lora projette divers déploiements d’alliances avec des opérateurs dans le monde entier.
Vers la multi-connectivité
L’élément important qui ressort de cette table ronde est le fait que plusieurs technologies pourraient être utilisées simultanément. Les objets pourraient communiquer par différents moyens tels que les solutions bluetooth et LPWA (Sigfox et LoRa), les technologies pourraient ainsi être mixées. Selon Gabor Pop Solutions Marketing Manager d’Actility, la plupart des capteurs vont combiner les technologies pour répondre aux contraintes des objets connectés de chaque entreprise, notamment les technologies SIGFOX et LoRa, qui sont, selon lui, pérennes. Olivier Simon, Director Wireless Technology Evolution chez Orange fait par exemple de nombreux tests combinant différentes technologies selon les usages : le réseau LORA mais également les nouveaux entrants NB-IoT et LTE-M.
En revanche, le couplage des technologies n’est pas nécessaire pour tous les cas d’usages. Il faut savoir faire des compromis sur le nombre de technologies à adopter, car trop de technologies augmente les coûts d’exploitation et diminue la batterie.
Pour finir, les intervenants poussent à l’industrialisation de l’IoT sans tarder. Il faut passer des POC qui se font actuellement aux POS (Proof Of Success) avant que la concurrence ne s’installe. Les opérateurs semblent optimistes quant à l’avenir de l’IoT industriels : « « Il n’y a plus que des POC mais aussi de réelles industrialisations de produits » (Patrick Cason – Sales director France de Sigfox). En fin de séance, une question de l’auditoire reste encore sans réponse : quid de la saturation en termes de capacité de réseau si de plus en plus d’objets sont connectés ? la réponse des opérateurs de réseau ne se fait pas attendre : pour l’instant ce problème n’en est pas un. Mais en même temps que le développement des objets connectés, il faudra penser à développer des solutions, notamment en libérant les bandes des fréquences. Affaire à suivre donc…