« Smart-City », définition et enjeux
Nous entendons de plus en plus parler de villes « intelligentes », mais de quoi s’agit-il vraiment ? Une Smart City, est une ville qui allie innovation, technologie et développement durable, au service de l’économie, et de l’épanouissement de ses citoyens. Les territoires urbains doivent relever plusieurs défis, notamment à cause de la crise économique, mais aussi pour répondre aux problématiques posées par le changement climatique. La ville de demain se veut plus respectueuse de son environnement, collaborative et innovante.
Face à ces enjeux nouveaux, l’Europe, ou encore les Etats-Unis, ont déjà entamé des programmes globaux de rénovation de leur infrastructure et de réaménagement des villes.
Le continent africain n’est pas en reste en matière de développement de nouvelles villes, dites « smart ». Avec l’essor de la téléphonie mobile, des centres d’appel, ou encore d’internet, certaines pays commencent à lancer des chantiers de construction de quartiers dédiés au monde du numérique, afin d’en faire des plaques tournantes de l’innovation en Afrique.
Actuellement, le secteur du numérique représente 2,7% du PIB (part supérieure à celle observée pour l’Europe ou les Etats-Unis). En tenant compte du fait que 80% de l’activité économique à l’échelle mondiale se développe en milieu urbain, et 50% de la population africaine devrait se concentrer dans les villes d’ici 2050 (contre 31% actuellement), il apparait que les espaces urbains deviendront de plus en plus convoités. De plus, les pays en voie de développement ont moins de contraintes que les pays développés pour effectuer le passage vers le smart, étant donné que leurs infrastructures sont moins élaborés, et donc plus agiles. Ainsi, les smart cities en Afrique représentent un enjeu pour le développement des territoires urbains, pour l’économie, mais aussi pour gagner en visibilité à l’international.
Les 29 et 30 Octobre 2015, La 4ème édition des Assises de la Transformation Digitale s’est déroulée à Paris, et a réuni 50 experts dans le domaine des Smart Cities. Différents point clés y ont été abordés :
- Les infrastructures comme socle du développement de la smart city
- Questions relatives à la Coopération technique,
- Partenariats Publics Privés
- Financement des infrastructures et services numériques
- Big data urbain
Des villes qui ont commencé à adopter l’esprit « smart-city »
Un essor à vitesse grand V : l’exemple du Benin
Certains pays d’Afrique connaissent un essor fulgurant, comme en témoigne cette carte interactive représentant l’innovation en Afrique. le Bénin qui a inauguré très récemment le lancement du Bénin Smart City, qui sera implantée au sein du quartier de Cotonou. La ville projette de créer ce nouveau pôle numérique, dont le chantier a débuté le 11 Février 2016. Le président du Bénin, Thomas Yayi Boni, a souhaité mettre en avant le fait que «L’économie numérique est la source première de la modernité de ce 21ème siècle. Si nous voulons renforcer notre croissance et la mettre à l’abri de tout aléa, c’est dans ce secteur que nous devons investir ».
Le projet Benin Smart City, c’est :
- Un espace de 12 hectares
- 120 millions de dollars investis
- Des incubateurs pour start-up, des data-centers, des banques, des centres commerciaux ou encore des centres de conférence.
- Plus de 50 000 emplois créés
- Avec l’essor d’Internet, tout un écosystème numérique permet la création d’emplois et participe au développement de la ville. Ainsi, le Bénin entend devenir un pôle numérique majeur de l’Afrique de l’Ouest.
Des exemples de Slilicon Valley africaines:
Konza City ou Silicon Savanah
Nairobi, Kenya
Au sud de Nairobi, se trouve la Silicon Valley nommée Konza City, ou encore Silicon Savanah, un des pôles numériques les plus réputés sur le continent africain. Ce pôle regroupe à ce jour des entreprises telles que Google, Intel, IBM, Samsung, Nokia et Microsoft, qui y ont d’ores et déjà installé leurs sièges.
Ce hub doit son succès à la montée en flèche de la téléphonie mobile au Kenya, notamment grâce au paiement via SMS mis en place en 2007 par Safaricom, l’opérateur historique du pays. Depuis, cette fonctionnalité permet de générer plus d’un milliard de dollars par mois, un service qui représente 15% du chiffre d’affaire de Safaricom. À cela, s’ajoute un système éducatif très performant, les Keynyans faisant parti des diplômés les mieux classés à l’échelle internationale. Grâce au iHub, un espace de rencontre et de co-working, permettant aux étudiants, aux ingénieurs et techniciens, aux chercheurs, ainsi qu’aux investisseurs de se retrouver, et d’échanger leurs idées, de nombreux projets innovants ont vu le jour.
Konza City en quelques chiffres :
- 14,5 millions de dollars
- 2000 hectares de savane réaménagés, accueillant 1,5 millions de mètres carrés de bâtiments
- 30 000 emplois créés d’ici 2017, et plus de 200 000 emplois dans un délai de 15 ans
- Près de 250 startups, incubateurs ou universitésYabacon Valley Près de 15% des kenyans utilisent leurs smartphones pour surfer sur internet, soit 30 millions de personnes. Des marques chinoises de téléphonie mobile comme Infinix ou InnJoo proposent des smartphones dès 60euros, avec l’accès à la 2G et à la 3G. Ainsi, la population locale privilégie le téléphone portable portbale pour communiquer, et c’est sur cet aspect que les recherches de la Yabacon Valley tendent à se développer.
Yabacon Valley
Lagos, Nigeria
Le Nigeria donne le La et cela fait quelques années déjà que la ville est dotée de sa propre Silicon Valley entièrement dédiée au monde du numérique, la Yabacon Valley. Dans le quartier de Yaba, de nombreuses start-up voient le jour, et tout est réalisé en réseau.
La ville doit notamment cette réussite à ses précurseurs du net, que sont Jumia et Jobberman. Jumia est une plateforme e-commerce, filiale de Rocket Internet (le créateur de Zalando), et Jobberman est une plateforme dédiée à la recherche d’emploi. Cette dernière a d’ailleurs lancé un nouveau projet en partenariat avec Microsoft : développer la recherche d’emploi au Kenya, Ghana, Rwanda, en Ouganda, Tanzanie ainsi qu’en Ethiopie. En 2015, Jobberman comptait déjà 1,5 millions d’utilisateurs, et avait placé 70 000 personnes.
Dans la suite de notre article, nous verrons que les smart-cities représentent une réelle opportunité de développement pour le continent, mais qu’elles comprennent tout de même certains risques et inconvénients pour les différents pays concernés.
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