Le développement de l’impression numérique révolutionne les business models. Rendue possible par le développement de l’informatique personnelle et professionnelle à partir des années 1980, le numérique révolutionne tant le secteur du B2C que le secteur du B2B. L’impression numérique d’imprimer des bouteilles de Coca Cola personnalisées avec des prénoms, mais devrait également bientôt permettre d’imprimer des organes ou des pièces mécaniques !
Après avoir fait quasiment disparaitre l’activité de reprographie professionnelle dans les années 1990, et s’être perfectionnés techniquement dans les années 2000, les procédés numériques deviennent de plus en plus polyvalents dans les années 2010. Les technologies d’impression dites numériques sont principalement le procédé jet d’encre et le procédé électrophotgraphique ou laser. Si les procédés sont relativement anciens, 1938 pour la xérographie et 1951 pour le jet d’encre, leur numérisation n’a eu lieu qu’au début des années 1990.
Les installations de production deviennent plus flexibles et plus petites et le numérique permet des productions à très haute valeur ajoutée : cette évolution technologique révolutionne les business models.
Une évolution des procédés d’impression…
La banalisation de l’informatique et des systèmes d’information a fourni à la fois le moyen et l’opportunité du développement des procédés numériques. Le moyen, via la miniaturisation, la baisse des couts et l’amélioration des performances, qui permettent la conception des presses. L’opportunité, en la rendant accessible au grand public comme aux professionnels.
Les procédés numériques sont polyvalents : ils peuvent être adaptés pour imprimer des encres et des matériaux aux propriétés très variées. Le choix d’encres est très large et permet aussi bien sur du papier que sur du PVC, du métal ou d’autres matériaux. En outre, ils permettent d’imprimer en 3D ou en 2D sur des matériaux fragiles, du verre par exemple, ou des volumes complexes.
Les procédés numériques permettent d’imprimer des données variables. Les potentiels cas d’usage sont multiples, il peut s’agir de simple publipostage, mais il peut également s’agir d’un assureur qui va imprimer des lettres personnalisées pour ses clients en leur proposant des offres publicitaires ciblées, voire d’un journal qui proposerait des exemplaires personnalisés de journaux selon les centres d’intérêt ou la localisation géographique de ses abonnés.
Pour proposer de tels services à haute valeur ajoutée un système d’information adapté est nécessaire. Nécessaire à la fois pour gérer le management de la production en tant que tel, mais également pour gérer les contenus et tirer le plus profit de la flexibilité des procédés d’impression numérique. Les systèmes d’information sont donc d’importants vecteurs de transformation pour les industries graphiques.
Le traitement et la production de contenus est facilitée. Les outils informatiques disponibles aujourd’hui (les logiciels Adobe ou Quark pour les arts graphiques par exemple) ont atteint un niveau d’ergonomie raisonnable et permettent de concevoir des contenus ou de designer des produits dans des conditions accessibles au plus grand nombre. Des fonctionnalités spécifiques peuvent être ajoutées via des plugins pour des utilisations particulières, gestion du cross-média avec le plugin XMPie par exemple ou encore production d’eBooks.
…révolutionnant les business models
Les procédés d’impression numérique forcent à un changement de paradigme et constituent un puissant moteur de transformation. Les derniers développements technologiques permettent d’importants gains qualitatifs et une polyvalence accrue : il est possible de produire avec une même machine des livres, une batterie, des tags NFC, des capteurs de pression ou des cellules photosensibles. Les presses deviennent plus polyvalentes et abordables : les professionnels peuvent développer leur offre de valeur vers des propositions à très forte valeur ajoutée.
De plus les procédés d’impression numérique peuvent permettre de rapprocher lieux de production et lieux de consommation. BAE Systems a par exemple fait voler un avion de chasse Tornado possédant des pièces imprimées en 3D et des astronautes ont pu imprimer une manivelle dans la Station Spatiale Internationale. Les imprimantes 3D sont des outils polyvalents permettant la production de pièces à la demande et simplifiant la logistique dans les endroits difficiles d’accès.
Les bibliothèques et les libraires pourraient également s’équiper d’imprimantes numériques. Ils recevraient alors le papier et l’encre d’un côté, des fichiers de l’autre et n’imprimeraient que ce qui est nécessaire. Ce serait la fin des stocks et du couteux système d’office. Xerox a développé un projet « d’Espresso Book Machine » dans ce sens, dont les couts d’acquisition élevés ont limité l’adoption. L’impression à la demande permet de ne produire que ce qui est nécessaire, de diminuer la charge des stocks et l’empreinte écologique de la production de livres.
Les possibilités marketing sont aussi multipliées. Un professionnel pourra par exemple faire imprimer des cartes de visites
avec un QR code renvoyant sur une page personnalisé du site institutionnel ; un acteur de l’industrie agroalimentaire pourrait concevoir des packagings avec des éléments flashable permettant d’imprimer un livre de recettes et… de tenir des statistiques sur les produits ! L’impression numérique permet de développer une offre marketing innovante, avec un fort impact et dont les effets sont quantifiables : c’est l’application au monde réel de la publicité sur internet.
Les conséquences d’un tel changement de modèle sont multiples. L’impact environnemental des activités de production et de livraison est réduit, la production est ajustée au plus près à la demande et les livraisons ne concernent plus que les matières premières. Néanmoins, de tels modèles feraient des licences un point central du système et des protections robustes contre la copie une nécessité.
En conclusion, les possibilités offertes par l’association entre procédés numériques et systèmes d’information permettent de conquérir de nouveaux marchés et de formuler de nouvelles offres de service. Les systèmes d’information ont un rôle central : ils sont en effet requis pour organiser la production, gérer les contenus, piloter les machines et ils permettent de créer de nouvelles propositions de valeur.
De plus, ces technologies ont un impact sociétal fort, sur les questions de développement durable notamment. Il va devenir possible de décorréler les créatifs et les entités productrices : tout le monde devient designer ! Les lieux de production et de consommation vont également être réunifiés. Cette association des systèmes d’information et des moyens de production devient source d’innovation, tant technique que sociale !
Les business models évoluant, il est possible d’imaginer demain, au bas des immeubles, des usines de quartier équipées de presses numériques, aptes à produire aussi bien des livres que des meubles : l’impression numérique rend possible tant la personnalisation que le développement des circuits courts et la réduction de l’empreinte carbone des activités de production!
« Everything that can become Digital, will become Digital »
Benny Landa.
Bonjour ,
merci pour ces informations intéressent bonne continuation