Les objets connectés ont un mode de communication semblable aux nôtres. Ils sont capables d’adapter leur langage tout comme nous (êtres humains) le pouvons. Nous adaptons instinctivement notre méthode de communication en fonction de la position de notre interlocuteur. Lorsque celui-ci est proche, nous parlons doucement : peu d’efforts sont nécessaires. Lorsque notre interlocuteur est éloigné, nous crions et faisons de grands gestes afin que celui-ci comprenne que nous cherchons à communiquer : nos mouvements sont plus complexes et nous dépensons beaucoup d’énergie. Enfin, si notre interlocuteur n’est pas en vue, nous tenterons de le joindre par l’intermédiaire d’un outil de télécommunication : le mail, le téléphone …
Les objets fonctionnent de manière similaire. En fonction de leur rôle, ils sauront chuchoter, crier, ou encore faire appel à un intermédiaire pour réussir à communiquer avec un homologue. Les constructeurs choisissent de quelles capacités leurs objets vont être dotés. Afin d’illustrer ces concepts nouveaux, passons maintenant aux études de cas.
Etude de cas ludique : un smartphone parle à un drone volant
Le propre de l’objet ludique est de vous permettre l’interaction. Dans le cas du drone volant, votre divertissement proviendra de votre capacité à faire voler l’objet à distance. Pour cela, un échange d’informations va être établi entre votre smartphone (qui dans ce cas, vous servira de télécommande) et le drone volant. Sur votre application smartphone dédiée au pilotage, vous appuyez sur le bouton « décollage ». Le smartphone initie une discussion sans fil avec le drone dans laquelle il restitue notre ordre en langage numérique : « décollage » !
Dans ce cas, le langage utilisé par les objets n’est autre que le Wi-Fi ! Protocole aujourd’hui bien connu nous permettant traditionnellement un accès à internet sans fil à notre domicile ou dans les lieux publics. Relativement consommateur d’énergie, le Wi-Fi est particulièrement utilisé par des appareils disposant de batterie puissante (smartphone, ordinateur portable) ou connectés électriquement (box internet).
Etude de cas domestique : un pèse personne discute avec une box internet
Afin d’accomplir leur mission, certains objets ont un besoin vital : disposer d’un chemin vers internet afin de traiter vos données. Cependant, ces objets n’ont généralement pas l’intelligence nécessaire pour y parvenir directement. Ceux-ci vont donc utiliser des intermédiaires, que nous appelleront par la suite des portes de sorties vers internet. C’est le cas du pèse-personne connecté.
Le pèse personne connecté a pour but de vous motiver à surveiller votre poids de forme (en d’autres termes, vous aider à ne pas forcer sur le chocolat). Son moyen : celui-ci va mesurer votre masse afin de tracer une courbe d’évolution mensuelle, que vous pourrez consulter sur le web.
- Lorsque vous montez sur le pèse-personne, celui-ci relève la donnée « 52 Kg »
- Il initie une discussion numérique sans fil avec votre box internet afin d’envoyer la donnée en ligne pour traitement : « 52 Kg » sur votre profil du site moncoachconnecte.com
- La box récupère la donnée. Connectée à internet, celle-ci a la capacité de contacter le site demandée pour lui transmettre la donnée
- Le site moncoach.com y ajoute la date et positionne un nouveau point sur le graphe mensuel
Ici également la connexion sans fil utilisée est permise par le Wi-Fi, protocole de prédilection pour les communications sans fil domestiques.
Etude de cas sportive : un bracelet qui échange avec une tablette
Vous êtes en situation de mobilité. Votre désormais connu bracelet podomètre relève votre activité physique. Celui-ci a un objectif bien similaire à votre balance : envoyer vers internet vos données d’exercice physique quotidien afin de les agréger en ligne.
- Au fil de vos activités physiques, votre bracelet va chuchoter à votre tablette (que vous portez également sur vous) : « 16583 pas réalisés aujourd’hui ».
- La tablette, munie de sa connexion 3G / 4G à internet va contacter le site monactivitephysique.com et lui indiquer cette valeur à ajouter sur votre profil
- Le site monactivitephysique.com vous félicite : vous avez atteint votre objectif quotidien !
Dans ce cas, nous avons un type de communication différent : les deux appareils communiquent à proximité. Le bracelet au poignet communique avec la tablette dans votre sacoche à très courte distance. Pour ce type de communication, c’est le protocole Bluetooth, bien connu des possesseurs d’oreillettes qui est utilisé. Ce protocole, particulièrement dans sa version 4, a la particularité de consommer très peu d’énergie. Cette caractéristique favorise l’autonomie des objets et est idéale pour un bracelet dont la batterie est légère et très compacte. Le Bluetooth est particulièrement utilisé pour les communications dans le cadre d’un PAN (Personal Area Network), réseau d’objets connectés à échelle humaine.
Question sécurité ?
Comme le dit Gérôme Billois, senior manager chez Solucom, sur TF1 : « les constructeurs ont voulu faire simple » et rendre l’expérience la plus intuitive possible, parfois au détriment de bonnes pratiques de sécurité. Dans le cadre d’un PAN, les données circulant sont rarement à fort enjeu et il est dont possible d’alléger la sécurité. En revanche, dès qu’il s’agit de sortie vers internet ou de moyens de paiement, de nouvelles contraintes entrent en jeu. Egalement, avec la démocratisation de la domotique, ou encore des serrures connectées, il deviendra particulièrement important d’insister sur certains aspects sécuritaires. Il sera primordial de bien veiller à protéger nos biens à double tours numériques. Nul doute que l’avenir nous réserve de nombreux rebondissements en termes de sécurité des objets connectés. Comme pour tout nouvel usage apparaîtront de nouvelles fraudes, ce qui nous amène (déjà) à la question suivante : allons-nous avoir besoin de forces de l’ordre digitales ?
Les protocoles de communication sans fil se complètent donc pour assurer le transport de la donnée en toutes circonstances, confortablement. Les objets sont désormais capables de communiquer de leur propre chef pour nous rendre service. Demain, la 5G ou encore les prochaines générations de protocoles permettront à nos objets de dialoguer encore plus vite et à plus longue distance, et surtout, sans nous solliciter. Le confort et la multitude de services offerts par ce monde tout connecté sont dignes de science fiction. Allons-nous nous laisser séduire par la simplicité au détriment de la sécurité ? L’avenir nous le communiquera d’ici peu !