Dans un communiqué diffusé le 8 juillet dernier, Facebook a annoncé l’arrivée de sa nouvelle fonctionnalité « Graph Search » ou en français, « recherche dans le graphe ». Considéré par le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg, comme le troisième pilier du réseau social (après le fil d’actualité et la timeline), l’outil est désormais disponible en version web pour tous les comptes paramétrés en langue américaine (« English US ») et sera étendu à tous les comptes paramétrés en anglais dans les prochaines semaines. Quant à la version mobile, le graph search devrait être intégré à la prochaine version de l’application iOS. Pour la France, la date d’arrivée n’a pas encore été annoncée.
Le Graph Search : kesako?
Partant du constat que les goûts des individus sont influencés par ceux de leurs amis, Facebook a trouvé un nouveau filon : en mettant en place le Graph Search, le leader incontesté des réseaux sociaux avec plus d’1 milliard d’utilisateurs actifs (contre 200 millions pour Twitter et 135 millions pour Google+) entend utiliser les connexions entre ses membres afin de les aider à trouver du contenu pertinent.
Si jusqu’à présent le moteur de recherche de Facebook ne permettait de rechercher que des personnes, des groupes, des fan pages ou des applications, aujourd’hui un membre peut donc accéder aux données d’un autre, à condition que ces données aient été paramétrées comme publiques par ce dernier.
Très concrètement, il est désormais possible de rechercher «ses photos de vacances de l’année dernière », « ses amis qui étaient sur le champ de mars pour le feu d’artifice du 14 juillet », « les français qui habitent à Berlin » ou bien « les photos des femmes / hommes français célibataires de 32 ans et qui habitent à Berlin » et plus fort encore « les photos des femmes / hommes français célibataires de 32 ans qui habitent à Berlin et qui aiment la course à pieds ».
Et les possibilités n’arrêtent pas de s’enrichir. Facebook vient d’annoncer de nouvelles fonctionnalités telles que la prise en compte des statuts, des légendes de photos, des commentaires et de la géolocalisation (check-in).
Le Graph Search, une menace pour la position de leader de Google ?
Pas pour l’équipe dirigeante de Facebook qui affirme que « Graph search n’est pas une recherche sur internet » : à la différence d’ « une recherche sur internet [qui] renvoie les liens vers des éléments de réponse à vos questions, le Graph Search vous donne directement la réponse ».
Pour rappel, Facebook en 2012 c’était 1,06 milliard de membres actifs et 240 milliards de photos publiées, soient 1 trillion de connexions au total. De quoi faire trembler (un peu) le géant de la recherche, Google, fort de ses 50 milliards de pages indexées et de ses 1200 milliards de recherches en 2012.
Sur le principe, le réseau social semble vouloir concurrencer Google en allant beaucoup plus loin que la simple mise en place d’un moteur de recherche interne. En s’associant à Bing (moteur de recherche web de Microsoft et accessoirement concurrent principal de Google) Facebook permettra aux utilisateurs d’étendre leur recherche à toute la toile lorsque Graph Search ne sera pas capable de remonter de résultats. Mais que Google se rassure… Avec seulement 27% des parts de marché, Bing a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir rivaliser avec Big G.
De nouvelles possibilités pour le marketing des réseaux sociaux ?
Vous l’aurez donc compris, les possibilités de recherche grâce à Graph Search sont multiples et ouvrent la voie à de nouveaux sentiers de croissance pour le marketing sur les médias sociaux.
Une première opportunité consiste en l’affinement des campagnes de marketing B2C en fonction de la cible et ce, à moindre coûts. En effet, grâce au Graph Search, les possibilités de recherche sont telles qu’il sera plus facile pour un annonceur d’obtenir des données sociodémographiques sur ses consommateurs, de connaître leurs goûts et leurs intentions d’achat, tout en économisant les coûts d’étude. En d’autres termes, il sera donc possible d’augmenter l’efficacité des campagnes de marketing à moindres coûts.
Une deuxième possibilité concerne le référencement naturel. Grâce au Graph Search, le référencement naturel des pages sur le web va être amélioré et ce, pour deux raisons. La première raison vient du fait que le principe de Graph Search est fondé sur la recommandation. Ainsi, les résultats poussés par le moteur de recherche dépendront du nombre de mentions « j’aime », de commentaires et de partages. La seconde raison vient de l’association de Facebook à Bing. Grâce à cette association, les résultats du Graph Search pourront également être contenus dans les résultats de Bing, offrant ainsi la possibilité d’améliorer son SEO (référencement naturel) sur Bing. Google n’a qu’à bien se tenir !
Imaginez maintenant que vous cherchiez un restaurant italien avec un bon rapport qualité/prix près de chez-vous. Grâce à Graph Search, rien de plus facile. Une troisième opportunité consistera donc en l’amélioration de la visibilité et de la notoriété des pages locales.
Et la confidentialité dans tout ça ?
Sur le web et dans la presse, le débat commence à s’élever. Les recherches effectuées sur le Graph Search permettront de descendre à un niveau d’information très poussé, révélant parfois quelques indiscrétions. Facebook s’en défend en affirmant que seules les informations rendues délibérément publiques pourront être recherchées et rappelle à ses utilisateurs comment protéger ses données.
Utilisateurs, soyez prudents tout de même… Rappelons que grâce au hotspot Wi-Fi Facebook le réseau social est susceptible de communiquer vos données aux commerçants.