Après une première partie introductrice, Telcospinner continue sa réflexion autour des véhicules connectés. Et l’actualité est riche : le salon Telematics, qui s’est tenu les 9 et 10 Novembre derniers à Munich, a ainsi vu la voiture se transformer en plateforme de services mobiles. Dans les faits, cette transformation se fera selon 3 axes :

• Connexion Internet : Déjà présent sur certains modèles, Internet devrait se démocratiser grâce au développement du Wifi et de la 4G. Avec cette intrusion d’Internet, beaucoup de services seront disponibles pour le conducteur et les différents passagers. Un exemple est le Multi Media Interface de l’Audi A8 qui aide le touriste égaré à se retrouver grâce à la banque d’images de Google Earth : un clic sur la photo qui l’intéresse et un chemin entre son emplacement et le lieu voulu sera fait directement.
• La transmission d’informations entre véhicules : Cette application pourrait permettre de réduire le nombre et la gravité des accidents. Un automobiliste en train de doubler un camion pourrait signaler aux suivants, automatiquement, que la manœuvre devient impossible à cause d’un obstacle arrivant en face.
• L’interaction entre les véhicules et les infrastructures routières : Volvo, connu comme l’une des entreprises du marché les plus soucieuses de la sécurité, travaille actuellement sur une connectivité qui transforme les véhicules en paramètres mobiles au sein d’un système d’information. Les premières applications pourraient être le signalement de place de parkings libres ou l’indication des différents ralentissements sur un trajet. Il s’agit en quelque sorte de crowdsourcing automobile au service du conducteur.

Où se placent les télécoms dans ce marché potentiel ?

Pour les opérateurs téléphoniques, la voiture connectée est un énorme marché. En France plus de 30 millions de voitures sont en circulation et chaque année, 2 millions de véhicules neufs sont vendus.

Cet avenir qui s’ouvre pour les voitures est pris très au sérieux et déjà les institutions européennes cherchent à profiter de ce saut technologique. L’initiative « eCall » de la Commission Européenne va en effet rendre prochainement obligatoire, dans chaque nouvelle voiture vendue dans l’Union Européenne, un service d’appel et de localisation automatique du véhicule en cas d’accident. Les principaux opérateurs téléphoniques européens et français cherchent à se placer sur ce marché en devenir.

En termes d’évolutions technologiques, certaines entreprises qui ont participé au boom technologique des Smartphones ont beaucoup à faire valoir. Elles ont une expérience déjà solide et peuvent prétendre équiper les futurs véhicules. Par exemple, les actuels acteurs des systèmes d’exploitation de smartphones et de tablettes signent des partenariats de développement avec des constructeurs automobiles. Saab travaille conjointement avec Androïd pour leur futur tableau de bord et la différence avec les tablettes présentent sur le marché est très mince.

Cette pénétration des entreprises habituellement liées aux télécoms est aussi un avantage pour les marques automobiles. Ces marques vont se saisir de ce nouveau canal de communication pour établir un lien direct avec leurs clients, les conducteurs. Toute une série de services autour de la relation client et l’entretien du véhicule pourront être imaginés. Le concessionnaire, le garagiste ou l’assureur font partie d’une chaine à forte valeur ajoutée qui peut être mieux maitrisée (une assurance qui s’adapte en temps réel à votre conduite, à votre localisation ou à votre zone de stationnement par exemple, comme un « pay as you drive » amélioré).

Un marché plein de promesses mais avec ses limites

A l’image des changements d’énergie et de motorisation dans l’automobile actuellement, l’informatique embarquée est un autre levier de la mutation profonde que subit le secteur automobile.

 Mais toutes ces évolutions doivent être poussées malgré des contraintes fortes liées à l’automobile. A l’image de l’initiative de la Commission Européenne, les institutions sont en train de cadrer l’offre pour proposer des usages sécurisés. La possibilité d’accéder à toutes ces nouveautés sont autant de sources de dispersion et d’accidents potentiels pour le conducteur.

Un autre enjeu crucial est la sécurité de ces systèmes d’information. Avec des voitures connectées à internet, les risques de piratage augmenteront logiquement comme pour tout système informatique connecté au réseau.

Au final l’automobile suit cette logique actuelle du « tout connecté » à tout instant. Il y a un lien évident entre l’évolution actuelle du marché de l’automobile et celui récent du marché du mobile avec l’avènement des smartphones. En attendant le débarquement réel de ces voitures du futur, on ne peut qu’être attentif aux évolutions concrètes à venir.