Annoncé depuis plusieurs années, le NFC, c’est un peu le serpent de mer des télécoms : on connait tous quelqu’un qui connait quelqu’un qui a utilisé son téléphone pour… ou a vu une émission sur… mais au final, peu sont en mesure de partager une expérience utilisateur concrète sur le sujet.
Les expérimentations se multiplient cependant, notamment dans le secteur de la grande distribution – en Asie, aux États-Unis mais aussi, plus récemment, en France.
2012 aura donc été une nouvelle année d’expérimentations …2013 pourrait-elle être celle du déploiement massif ? Pourquoi peut-on y croire ?
Parce que le NFC ne sert pas qu’à payer
Pour le grand public NFC = paiement sans contact – or, si l’association est évidente et vraie, elle est aussi réductrice.
Dans le domaine de la distribution, les « tags » – ces étiquettes intelligentes devant lesquelles on passe son téléphone pour accéder à des informations ou services – sont un vecteur d’information de différentes natures vers le consommateur. Composition des aliments, présence d’allergènes dans un produit, coupons de réduction personnalisés ou même contenus vidéo liés aux produits sont autant d’éléments qui peuvent enrichir le choix du consommateur …tout en procurant une perception plus qualitative de l’enseigne qui met en place ce nouveau parcours client, et par extension des marques en fonction du degré d’innovation qu’elles porteront dans ces tags NFC. De quoi générer un nouveau champ d’exploration pour un marketing toujours plus ciblé et pertinent.
Pour l’utilisateur, le NFC peut aussi être un simplificateur de vie quotidienne. Il transforme tout à la fois le smartphone en « caddy », que ce soit dans un magasin ou dans un lieu moins habituel pour faire ses courses, comme une gare, en porte-cartes de fidélité, en porte-cartes de transport… À l’heure où le taux d’équipement en smartphones NFC progresse plus que jamais, transférer le contenu de son portefeuille vers son mobile est en passe de devenir une réalité quotidienne pour le plus grand nombre.
Parce que le NFC n’a pas besoin d’Apple
Le nouvel iPhone 5 a beau ne pas être compatible, ce pourrait bien ne pas être un obstacle. Le modèle pour le moins fermé d’Apple est (pour le moment) peu compatible avec un modèle NFC construit pour permettre l’émergence d’un écosystème multi-acteurs, partageant des spécifications et modèles d’implémentations communs. Le NFC en France n’a donc pas besoin de façon vitale d’un iPhone compatible pour décoller ; on voit déjà le marché se structurer différemment, autour d’autres acteurs. Les best sellers des concurrents d’Apple, au premier rang desquels Samsung et ses Galaxy S, ont quant à eux fait le choix de cette technologie. On estime par ailleurs à près de 2,5 millions le nombre de terminaux compatibles actuellement en circulation en France. De quoi lancer de nombreuses initiatives. Et donner envie aux fans d’Apple de s’équiper demain…
Parce que la sécurité du NFC n’est plus un problème
Payer grâce à son téléphone revient à faire transiter via sa carte SIM des informations bancaires – les mêmes que celles qu’une carte bancaire envoie via le terminal de paiement d’une boutique. Or, la carte SIM assure le même niveau de sécurité que la puce d’une carte bancaire. Elle a par ailleurs obtenu les mêmes labels de sécurisation. Bien sûr, comme toute technologie, le NFC n’est et ne sera pas infaillible, mais les efforts consentis en matière de sécurité des transmissions radio et transactions sont de nature à ne pas rendre le paiement via mobile plus risqué que celui effectué via une carte bancaire sur internet.
Nouveaux usages, terminaux au rendez-vous, sécurité en progression : si nous ne nous risquons pas à dire que 2013 sera l’année de la première utilisation du NFC pour une majorité d’utilisateurs de smartphones, force est de constater que tous les signaux sont au vert pour que l’écosystème se développe et franchisse enfin un cap d’usage significatif dans les 18 prochains mois.
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