« Virtualiser » … si le terme peut faire rêver les plus geek, concrètement la virtualisation c’est quoi ?
Cela consiste à générer une version virtuelle d’une unité physique. Un peu comme dans l’épidode 1 – saison 4 de Black Mirror, où l’informaticien Robert Daly s’amuse à créer une version virtuelle de ses collègues grâce à leur ADN. (Mal)heureusement, nous ne parlerons pas de ce type de virtualisation aujourd’hui. Penchons-nous plutôt sur la gestion des infrastructures informatiques, où cette technique peut être appliquée à différents éléments : Virtualisation des serveurs, des postes de travail, virtualisation applicative… différentes solutions sont possibles et dépendent des usages recherchés. Aujourd’hui, nous nous intéresserons essentiellement à la virtualisation des postes de travail. Cette solution égaye de plus en plus l’intérêt des DSI et les offres se multiplient sur le marché.… mais qu’est-ce que la virtualisation des postes et quels en sont les intérêts ?
La virtualisation des postes de travail, quezako?
D’une manière littérale, la virtualisation des postes de travail permet d’afficher l’image d’un bureau qui n’est pas exécuté sur une machine physique, mais sur un serveur distant à cette machine.
Cette notion peut être difficile à imaginer. Pour la simplifier, nous pouvons la comparer à la navigation sur Netflix : Lorsque que quelqu’un regarde un média sur cette plateforme, la vidéo ne tourne pas directement depuis son ordinateur, mais depuis des serveurs distants qui sont reliés à la machine via une connexion internet. Grâce à cela, le contenu est consultable bien qu’il ne soit pas stocké sur un appareil en particulier.
Si les moyens d’y arriver sont différents, le résultat est similaire à celui de la virtualisation des postes de travail. Ce que l’on voit sur notre écran n’est pas ce qui se passe à l’intérieur de notre machine, mais correspond au report d’affichage de ce qui est exécuté à distance sur des serveurs.
Ce concept (re)fait parler de lui aujourd’hui, pour autant il n’est pas nouveau. A l’origine (et encore aujourd’hui selon les cas), les infrastructures de virtualisation sont internalisées. C’est ce qui est souvent le cas dans les établissements où les postes sont partagés par exemple (collèges, lycées, etc.). L’accès au bureau et aux documents d’un utilisateur se fait sur un ordinateur quelconque, l’ensemble étant stocké dans les serveurs de l’établissement rattaché.
Grâce aux innovations de ces dernières années, la virtualisation devient plus attrayante. L’amélioration des connexions, des bandes passantes et l’essor du Cloud permettent aux DSI d’avoir plus de choix dans la stratégie de virtualisation à mettre en place. Désormais, la solution peut être locale, hébergée dans le cloud, ou même hybride. Les différents moyens offerts aux entreprises pour virtualiser leurs postes répondent aujourd’hui aux principaux cas d’usage des différents secteurs et prennent souvent la forme d’acronymes, tel que le VDI et le DaaS.
VDI, DaaS… que veulent dire ces sigles ?
Le VDI (ou Virtual Desktop Infrastructure) est le système permettant d’utiliser des postes de travail virtuels, et ainsi de dissocier les capacités techniques de la machine de ce qui s’affiche sur l’écran de l’utilisateur. Ce système peut très bien être mis en place par la DSI, ou alors développé par un éditeur spécialisé en offres VDI, tel que VMWare ou Citrix.
Quant au DaaS (ou Desktop as a Service), il s’agit d’une offre d’hébergement des postes de travail dans le cloud. C’est, en quelque sorte, un système VDI externalisé. De nombreux fournisseurs spécialisés dans le DaaS ont vu le jour ces dernières années, tels que V2 Cloud ou Cloudalize. Mais les prestataires Cloud les plus connus ont leurs propres offres DaaS, tel qu’AWS ou Microsoft.
Pourquoi est-il important de distinguer ces notions ?
Parce que cela veut dire qu’une organisation n’a pas forcément besoin d’une offre DaaS pour virtualiser ses postes de travail. Pour cela il lui suffit de mettre en place un système VDI (sous réserve d’avoir les infrastructures informatiques et les connaissances adéquates : serveurs, data centers, techniciens spécialisés, etc.)
Il n’est cependant pas obligatoire de comparer le DaaS et le VDI tel que deux concurrents, car les systèmes virtualisés peuvent être hybrides. Par exemple, une entreprise cliente construit son propre système VDI en interne, mais souscrit à une offre DaaS pour externaliser l’administration de ses postes dans le cloud. Le VDI et le DaaS sont donc loin d’être décorrélés, même si, pris séparément, les avantages de l’un ne sont pas forcément ceux de l’autre.
En effet, lorsqu’une entreprise fait le choix de souscrire à une offre 100% DaaS, elle s’oriente vers une solution flexible, clef en main, dont les inconvénients de maintenance et de gestion sont portés principalement par son fournisseur en contrepartie de la souscription d’un abonnement.
A l’inverse, une entreprise faisant le choix de ne pas faire appel à un fournisseur DaaS devra maintenir son système VDI, ses infrastructures et ses données mais ne sera pas engagée financièrement vis-à-vis d’un partenaire extérieur.
L’une ou l’autre des options sont attrayantes, et le DaaS a particulièrement le vent en poupe. Il convient de se demander quelles en sont les raisons.
Pourquoi la virtualisation des postes se popularise-t-elle ?
L’expansion du cloud ces dernières années a permis de développer de nombreux produits et services, mais aussi de nouveaux concepts et usages. Il y a encore quelques temps, une clef USB était l’outil indispensable pour emmener ses documents partout avec soi sans devoir emporter sa propre machine. Avec le développement des services de stockage Cloud, l’usage de ces clefs et autres disques durs est aujourd’hui plus secondaire.
La virtualisation s’inscrit dans cette continuité et permet de changer l’approche « classique » de la gestion des postes. Parmi les principaux attraits des systèmes virtualisés cloud, nous pouvons retrouver :
A.T.A.W.A.D (Any Time, Any Where, Any Device): Grâce à la virtualisation, il est possible d’avoir accès à sa machine virtuelle sur presque n’importe quel appareil, les prérequis principaux étant d’avoir un écran et une connexion internet. Les collaborateurs peuvent donc avoir accès à leur machine virtuelle sur tous leurs devices. Un bon point pour ceux qui veulent travailler d’où ils souhaitent.
Maintenance des équipements : Comme nous l’avons précédemment évoqué, la virtualisation permet de dissocier les capacités réelles de la machine de ce que va pourvoir faire l’utilisateur sur son poste grâce au déport d’affichage. Enorme avantage pour la DSI qui pourra baisser son niveau d’investissement dans des postes de travail dernier cri afin de garantir un niveau de performance élevé pour les utilisateurs. Les performances des machines virtuelles dépendent de celles des serveurs rattachés.
Sécurité : D’un point de vue sécurité, deux visions se confrontent.
Il y a la première vision : si les données de l’organisation sont hébergées chez un fournisseur externe, leur sécurité ne dépend plus de l’organisation directement mais des moyens déployés par le fournisseur. Si ces infrastructures se retrouvent attaquées, tout ou partie des données clients pourraient fuiter.
Cependant, la deuxième vision, plus optimiste, consiste à voir la gestion cloud comme une garantie sécuritaire. En effet, lorsqu’un appareil est égaré/volé, le fait que le poste et les données ne soient pas directement présents sur la machine permet de supprimer très facilement le lien entre la l’appareil physique et le poste virtuel afin de garantir la sécurité des informations.
Flexibilité : Avec le DaaS, le (re)dimensionnement du parc informatique devient facile : l’ajout/suppression de machines virtuelles se fait rapidement, et ne dépend plus directement du nombre de machines physiques déployées. En effet, en fonction de ses besoins, un utilisateur peut avoir accès à plusieurs machines virtuelles, tout en gardant un seul ordinateur physique. La virtualisation permet à la DSI de réduire grandement le temps accordé à la gestion de son parc.
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La virtualisation des postes a donc de quoi séduire. Malgré tout, virtualiser un poste complet n’est pas obligatoire pour bénéficier de ces avantages : la virtualisation applicative existe aussi (dans ce cas, seulement certaines applications sont disponibles depuis le Cloud). Une solution existe pour chaque besoin : il convient aux DSI de définir leurs exigences et leurs attentes vis-à-vis de la virtualisation de leur parc afin de choisir l’option qui correspondra le mieux à l’organisation. A la clef : Des collaborateurs plus mobiles, des coûts matériels plus facile à maîtriser, une flexibilité accrue… il suffit de se lancer!