La consommation d’électricité d’origine photovoltaïque représente 2% de la consommation d’électricité nationale en 2017. Par comparaison, elle avoisine les 7% en Allemagne, en Italie et en Grèce.
Si l’énergie solaire est peu développée en France, elle peut pourtant permettre de répondre à des besoins forts en matière d’énergie. À titre d’exemple, l’Île-de-France concentre 25 % de la consommation nationale d’énergie et, en raison d’un faible nombre de site de production sur son territoire, importe plus de 90 % de son énergie ! Cela se répercute sur ses habitants avec un coût de 25 milliards d’euros par an supporté aux 2/3 par les contribuables.
Augmenter sa production est donc un enjeu majeur. Comment y parvenir? Cela passe par le déploiement des énergies renouvelables permettant une production locale d’énergie, avec notamment un accroissement des capacités de production du solaire dans la région la moins productrice de France.
C’est pourquoi le gouvernement a lancé en juin 2018 la démarche « Place Au Soleil » qui se veut être une mobilisation générale pour le photovoltaïque et le solaire thermique en France.
« Place au soleil », une démarche nationale pour accélérer le déploiement de l’énergie solaire
La démarche « Place au soleil » mobilise d’une part les entreprises ayant des surfaces exploitables et non utilisées afin qu’elles produisent de l’énergie solaire (supermarchés, agriculteurs, collectivités locales, SNCF…) et d’autre part, la filière des producteurs d’énergies pour qu’elle accélère ses investissements. Pour chacune de ces catégories, la démarche prévoit une série de mesures de libération du solaire pour faciliter son déploiement.
Les 3 grands leviers de la mobilisation avec les principaux axes de mesures sont :
- Pour les particuliers :
-Mesures pour le développement de l’autoconsommation
-Mesures d’aides au solaire thermique dans l’immobilier individuel - Pour les territoires, métropole, outre-mer et Corse afin de mobiliser les acteurs privés et publics qui n’utilisent pas des surfaces exploitables :
-Engagement des acteurs : Ministère des armées, Grande distribution (E.Leclerc, Les Mousquetaires, Magasins U, Carrefour, Auchan), SNCF
-Objectif de 100 « villes solaires » à horizon 2020
-Mesures spécifiques aux zones non interconnectées (DOM et Corse)
-Mesures d’aides au solaire thermique dans les territoires et l’industrie
-Mesure destinée à faciliter l’insertion des projets dans le patrimoine français
-Mesures pour mobiliser les terrains non utilisés
-Mesures de simplification administrative - Pour les fermes :
-Mesures de soutien au monde agricole
La data, au cœur des projets photovoltaïques
Afin de déterminer les espaces les plus appropriés pour la mise en place de panneaux photovoltaïques, un cadastre solaire est nécessaire. Ce dernier permet de quantifier et cartographier le potentiel solaire d’un territoire. L’idée est de vérifier les capacités solaires d’une région ou d’une ville pour connaitre la rentabilité énergétique du lieu.
Les territoires ont besoin aujourd’hui d’offrir aux habitants et aux professionnels un moyen simple et efficace pour évaluer le potentiel solaire de leurs toitures et surfaces de parkings.
En 2013, un cadastre solaire avait déjà été réalisé pour la 1ère fois pour la ville de Paris. Au total 120.000 bâtiments avaient été modélisés après 18 mois de recherche.
Les données sont accessibles ici.
Source : http://capgeo.sig.paris.fr/Apps/CadastreSolaire/
L’objectif est désormais d’étendre ce projet à la région. Cela s’inscrit dans la stratégie 2021 de la région Île-de-France qui va investir 150 millions d’euros dans le développement des énergies renouvelables. Parmi ces investissements, un cadastre solaire du territoire va être réalisé et permettre d’identifier les potentiels développement de l’énergie photovoltaïque au sol et en toitures. Ce projet sera mené en commun avec l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU).
L’open data, élément nécessaire pour le développement de l’autoconsommation
La réalisation de cadastre solaire est un investissement supporté par les villes et régions à destination en partie des citoyens. Ces derniers peuvent avoir accès à des données précises sur leurs toitures avec l’estimation de leur potentiel solaire en fonction de l’inclinaison mais également des ombrages.
Afin d’éclairer les citoyens, la plupart des villes proposent des estimations de production, en fonction du choix entre l’autoconsommation et la vente à EDF par exemple, mais également le montant de l’investissement et la durée à laquelle ce dernier sera amorti.
Quelques exemples de villes françaises ayant réalisé des cadastres solaires :
/ Rueil Malmaison a réalisé un cadastre solaire qui calcule le potentiel solaire en prenant en compte les quinze dernières années et les prévisions sur les vingt suivantes.
/ Depuis 2019, 143 communes du Grand Reims seront référencées sur le cadastre solaire accessible depuis un site en open source.
/ En dernier exemple, on peut citer le département des Hautes-Pyrénées, ainsi que l’agglomération paloise et la communauté de communes du Haut-Béarn. Vous pouvez trouver les informations et la cartographie du cadastre solaire ici.
Grâce aux informations des cadastres solaires, un citoyen peut en quelques clics avoir accès à toutes les informations nécessaires pour estimer les gains potentiels et ainsi choisir d’investir ou non dans un dispositif solaire.
Certains outils à titre comparatif donnent également la tonne de CO2 économisés par an.
Source : https://www.cadastre-solaire.fr/
Selon le neuvième baromètre Observ’ER publié début janvier, le nombre de sites d’autoconsommation recensés dans le pays est de 33 000. Avec les mesures mises en place pour inciter l’autoconsommation, les subventions pour les entreprises dans le cadre d’installations de panneaux photovoltaïques et la multiplication de données open source grâce aux cadastres solaires, la production photovoltaïque ne devrait cesser d’augmenter.
Très intéressant de ce servir des DATA afin d’estimer de futurs travaux.