Hier, Google a convié toute la presse technophile à sa grande messe dédiée à la présentation de ses nouveaux produits.
Longtemps cantonné au software et à “organiser toute l’information du monde”, Google a décidé de se diversifier dans le hardware. Cette diversification avait un objectif : contrôler le software et le hardware des produits estampillés Google, afin de proposer une expérience unique. Cela se traduit dans le mantra inlassablement répété au cours des dernières conférences de la firme de Mountain View : “AI + Software + hardware”. Le rachat d’une partie des ingénieurs de la division mobile d’HTC était un des moyens de rendre possible cette nouvelle stratégie.
La conférence #MadeByGoogle 2018 était donc l’occasion pour Google de présenter au grand public l’ensemble de ses nouveaux produits, et notamment sa gamme de smartphone Pixels censée concurrencer les leaders du marché, à savoir Apple et Samsung.
L’ensemble des informations concernant les produits présentés le 09 octobre 2018 avaient déjà énormément fuité sur la toile, à tel point que Google a préféré en rire. Mais alors, Les rumeurs avaient-elles définitivement spoilé cette grand-messe ou Google nous réservait-il encore quelques surprises ? Tour d’horizon des différentes annonces de la conférence.
La gamme de smartphone Pixel, ou comment le hardware sert de vitrine pour le software
Commençons par la fin de la conférence, et la présentation des nouveaux smartphones, le Pixel 3 et le Pixel 3 XL.
Concernant les appareils en eux-mêmes, les rumeurs avaient vu juste et ces deux nouveaux appareils ne vont pas venir bouleverser un marché déjà saturé :
- Dernier processeur Qualcomm Snapdragon 845
- 4 giga de RAM (quand la concurrence monte jusqu’à 8 gigas)
- 64 giga de mémoire (jusqu’à 128 pour les versions les plus chères)
- Un seul capteur photo (quand la tendance est à trois voire quatre)
- Ecran OLED avec encoche pour le Pixel 3 XL
- Dos en verre avec la recharge par induction
- Et pas de prise jack…
Bref, pas de grosse prise de risque (si l’on admet que l’absence de prise jack n’en est plus une !) et des appareils qui ne proposent rien de nouveaux. , plus que des innovations hardware, ce sont bien des innovations logicielles que Google était venu présenter lors de sa conférence, et notamment ses innovations en termes d’IA.
Déjà appareil photo mobile sur le marché avec le Pixel 2, Google a insisté sur les améliorations apportées aux appareils photos de ses smartphones (à tel point que les Pixels 3 ont été utilisés pour photographier les couvertures de 7 magazines américains qui sortiront prochainement) Voici un focus sur les fonctionnalités phare qui permettront de ne plus rater un seul cliché :
- La fonction HDR+ permet de prendre plusieurs clichés en même temps, avec différents niveaux d’exposition puis de les combiner afin d’avoir le meilleur rendu possible
- La fonction Top Shot prend plusieurs photos à la suite et sélectionne la meilleure, pour éviter entre autres les yeux fermés, les sujets qui sortent du cadre (ou qui rentre dans le cadre) au mauvais moment
- La fonction Night Sight, qui améliore encore plus la qualité des photos dans des conditions de basse luminosité
Les Pixels sont également dotés d’une deuxième caméra frontale permettant de prendre des selfies grand angle (adieu perches à selfies), ainsi que l’intégration de Google lens directement dans l’application caméra permettant de reconnaitre les objets ou monuments en temps réel.
Finalement, la fonctionnalité vedette de la conférence a peut-être été la fonctionnalité “Call Screen” qui permet de répondre à un appel par des messages, une IA vocale se chargeant de répéter le contenu de votre message à votre interlocuteur et de retranscrire ce que répond votre correspondant. À noter que tout cela se passe sur l’appareil, et qu’aucune donnée n’est envoyée sur les serveurs de Google (la fonctionnalité est pour l’instant réservée au marché américain).
Pour terminer, les Pixels seront pour la première fois disponibles en France à partir du 1er novembre, avec 6 mois d’abonnements Google Music et le stockage de photos en illimité sur Google Photos. Le Pixel 3 commencera à 859€ tandis que le Pixel 3 XL débutera à 959€ en France.
Pixel Slate, la réponse de Google à l’iPad et à la Surface
Très timide sur le marché des tablettes et des convertibles, Google revient fort cette année et propose pour la , non pas sous Android, mais bien sous Chrome OS, son logiciel d’exploitation pour Chromebook.
Depuis ses début, Chrome OS a bien évolué et permet maintenant de lancer les applications Android ou encore d’utiliser Google Assistant.
Avec la Pixel Slate, Google propose avant tout une tablette capable de faire tourner l’ensemble des applications du Play Store, mais aussi un PC complet une fois le clavier connecté (la tablette est capable de lancer la vraie version du navigateur Chrome, contrairement à l’iPad qui se contente de la version mobile du navigateur d’Apple, Safari), pour répondre aux besoins de productivité en mobilité.
Concernant la sécurité, la Pixel Slate dispose d’un capteur d’empreinte digitale sur la tranche et Google a intégré sa puce “Titan” pour protéger les informations, mot de passe et clés de chiffrement de l’appareil. Et puisque c’est un appareil Chrome OS, il est mis à jour silencieusement et de manière automatique, bénéficiant toujours des derniers patchs de sécurité.
Cependant, la tablette n’a pas encore été annoncée pour la France. Elle coûtera 600 dollars Outre-Atlantique (sans le clavier, facturé 100 dollars).
Google Home Hub, le Google Home doté d’un écran
Google a profité de son évènement pour présenter le dernier né de la famille de Google Home qui se démarque de ses prédécesseurs par la présence d’un écran.
L’objectif est simple : combiner les réponses vocales de Google Assistant à une interface visuelle, afin de permettre aux utilisateurs de bénéficier de réponses toujours plus riches.
Comme pour l’ensemble des Google Home, le Home Hub reconnait les voix et propose donc des réponses personnalisées en fonction de la personne qui parle. Il est aussi possible d’utiliser le Home Hub comme centre de contrôle de sa maison connectée (ampoule, thermostat…). Enfin, si l’appareil n’est pas utilisé, il se transforme alors en visionneuse de photos pour peu qu’il soit connecté à un compte Google Photos.
Tout comme la tablette, le Home Hub n’a pas été annoncé pour la France.
Avec la présentation de ces produits, Google ne révolutionne aucunement le marché des smartphones, ni des tablettes et pas non plus des assistants domestiques. Mais on sent que Google est de plus en plus sérieux dans sa volonté de produire des appareils qui serviront de vitrines pour ses innovations logicielles, tout en proposant une expérience “Made By Google”. D’autant plus que Google propose ses produits à un prix bien inférieur à ses concurrents directs.
Reste à savoir si cela suffira à convaincre les utilisateurs face à si peu d’innovations technologiques, dans un marché déjà saturé. Tout en sachant que Google doit faire face à la fronde des utilisateurs suite à la faille de sécurité découverte dans son réseau social Google+, contraignant Google à fermer purement et simplement son service.