[SIDO 2017] – IoT Data : comment choisir sa plateforme sûre et interopérable ?

Les 5 et 6 Avril dernier se tenait le SIDO ou encore « Showroom de l’Intelligence des Objets ». Wavestone, impliqué dans les thématiques de l’Internet des Objets est allé à la rencontre de différents acteurs de l’industrie, du numérique et des télécommunications afin d’en apprendre plus sur les dernières tendances du secteur de l’IoT.

Après un premier article axé sur les facteurs clés de succès de l’IoT dans l’industrie et un second centré sur les solutions de connectivité à favoriser selon l’usage, DigitalCorner vous propose dans ce troisième et dernier article sur le SIDO 2017 une nouvelle rétrospective des échanges d’une table ronde portant sur les plateformes IOT .

Intervenants  : Andrea Barbaro – Regional Director Western Europe du Groupe Eurotech, Jean Lancrenon -Research Associate Itrust Consulting, Claude Perrin – Tech Sales Engineer Watson IoT, Patrice Slupowski – VP Digital Innovation chez Orange.

 

Les plateformes IOT

Avant toute chose, il est nécessaire de donner le contour de ce qu’est une plateforme IOT. Pour faire simple, une « plateforme IOT » est ce qui permet de connecter les objets à un système d’information, de surveiller les données et les commandes envoyées et reçues et plus globalement de gérer les objets connectés (politique de sécurité, provisioning, etc…). Le choix de plateforme pour le développement d’un objet connecté est donc primordial, et c’est en étudiant le besoin de l’objet en terme d’échanges de données, de sécurité et d’interopérabilité que doit être fait ce choix.

 

Comprendre ses besoins

Pour Andrea Barbaro du groupe Eurotech, il est important de s’assurer des points suivants avant de choisir une plateforme :

  1. Avoir une bonne compréhension des besoins auxquels les métiers souhaitent répondre
  2. Identifier les use cases que le groupe souhaite développer
  3. Choisir combien de temps la plateforme sera utilisée au sein du groupe car elle peut devenir obsolète rapidement
  4. Tester la technologie par la mise en place de POC
  5. Si les tests sont concluants, industrialiser

 

Selon Claude Perrin d’IBM (projet Watson), il faut également prendre en compte le volume des données et bien savoir gérer ces données qui transitent: les capturer en premier lieu, puis les analyser pour ensuite les valoriser.

 

Prendre en compte les questions de sécurité

Pour Jean Lancrenon, Research Associate chez Itrust Consulting, les questions de sécurisation de la plateforme sont primordiales afin de bien la choisir. Bien souvent, il sera nécessaire de se faire aider de fournisseurs pour sécuriser les données de la plateforme et éviter la cyber-criminalité. Andrea Barbaro, Regional Director Western Europe du Groupe Eurotech insiste de son côté sur le fait que les fournisseurs doivent aider les industriels à sécuriser les objets connectés sur les thématiques de :

  • La protection des données (privacy)
  • L’identité du donneur d’ordre (identity)
  • La validité de l’information (integrity)

Les plus gros challenges sont ceux en matière de gestion de l’identité et de l’intégrité des données car ce sont encore des phénomènes nouveaux et peu maîtrisés. En effet, s’assurer de l’identité seule n’est pas suffisante, la corruption des données reste une possibilité, l’identité ne peut garantir l’intégrité des données.  C’est pourquoi, malgré les différentes mesures de précaution, la sécurité ne pourra jamais être garantie à 100% car des failles seront toujours présentes, même infimes, et tant qu’il y aura ces failles il y aura des cyber-criminels pour passer à travers les mailles du filet. Dans un monde de plus en plus connecté, le terrain de jeu de ces cyber-criminels ne fera qu’augmenter et le risque de piratage avec lui.

 

L’interopérabilité : une nécessité pour le développement de l’IoT

La problématique de l’interopérabilité est liée au fait qu’il est compliqué de faire coexister des objets connectés produits par des constructeurs différents, chaque constructeur privilégiant des protocoles d’échanges à usage unique afin de se démarquer des concurrents. Aujourd’hui, le business model de l’IoT a évolué et s’oriente vers une commercialisation d’objets capable de s’adapter au consommateur pour lui permettre une utilisation facile de tous ses objets connectés.

Selon Patrice Slupowski, VP Digital Innovation chez Orange, il y aurait au moins 10 000 plateformes différentes aujourd’hui, un chiffre bien trop important, d’autant plus qu’il est difficile d’identifier laquelle est la meilleure. Pour Claude Perrin, Tech Sales Engineer Watson IoT, n’importe quelle plateforme doit pouvoir supporter tous les devices et protocoles disponibles sur le marché de l’IoT.

C’est pourquoi, tout le monde s’accorde à dire qu’il faudrait ouvrir les plateformes, ne pas les standardiser afin de les rendre interopérable et permettre le boom de l’IoT. Avec des plateformes fermées ou à usage unique, l’utilisateur est contraint de multiplier les applications dédiées pour pouvoir gérer chacun de ses objets connectés. La création d’un « commun data model » ou d’une IoT European platform (Jean Lancrenon), c’est à dire un « open data market place » permettrait de construire des services homogènes pour gérer et sécuriser ces données.

 

Pour cela il faut pousser les opérateurs à ouvrir les plateformes, l’open data est la clé pour l’interopérabilité. A moins qu’un OS unique se démarque et devienne la référence? C’est déjà la question que nous nous posions en 2015

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