« L’entraide entre les entreprises pour monter en expertise sur l’IoT représente un intérêt commun », Julie Haillet, CEO d’Itnovem
Les 5 et 6 Avril derniers se tenait le SIDO ou encore le « Showroom de l’Intelligence des Objets ». Wavestone, impliqué dans les thématiques de l’Internet des Objets est allé à la rencontre de différents acteurs de l’industrie, du numérique et des télécommunications afin d’en apprendre plus sur les dernières tendances du secteur de l’IoT.
Aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus d’industriels souhaitent mettre en place des solutions IoT au sein de leur business. Vectrices de gains économiques, d’amélioration des conditions de travail et d’optimisation de la sécurité des personnes, ces solutions deviennent de plus en plus attractives pour les industries. Mais comment mettre en place des solutions IoT industrielles efficaces ? Une question à laquelle les entreprises IBM, Itnovem, la SNCF et Bosh, ont apporté des éléments de réponse. Retour sur une table ronde riche en apprentissage.
Intervenants : Bruno Fernandez, Senior Consultant Watson IOT Cognitive and Analytics Solutions IBM – Julie Haillet, CEO d’Itnovem- Pascal Laurin, Directeur Cross Selling Industry 4.0 BOSH
La collaboration entre industriels : clé pour monter en compétences sur les thématiques de l’IoT industriel.
De plus en plus d’industriels travaillent de manière collaborative afin de développer leurs compétences en termes d’IoT. A titre d’exemple, la SNCF et IBM travaillent en co-développement sur ces thématiques. Elles collaborent également avec des start-ups qui apportent leurs expertises notamment sur les capteurs et boîtiers communicants. Itnovem insiste sur le fait que cette « entraide » représente un intérêt commun pour les entreprises afin de développer de nouveaux cas d’usages, élargir les compétences en interne et faciliter l’intégration de l’IoT au sein de leur modèle d’affaires.
Mettre en place une solution IoT efficace : l’importance des équipes terrain et des méthodes de « test & learn ».
Afin de détecter de nouveaux usages, il est important de travailler avec les équipes terrain. A titre d’exemple, Itnovem nous explique que la SNCF adopte une démarche bottom-up : elle collabore au quotidien avec les agents car ils connaissent les cas d’usages du terrain, sont au contact des clients au quotidien et font face aux situations concrètes en gare. D’autre part, la démarche de « test and learn » est également décrite par les intervenants comme facteur clé de succès pour la réussite d’un projet IoT. Tester ses capteurs dans différentes situation permet de découvrir de nouveaux usages intéressants.
Enfin, toutes les entreprises s’accordent à dire qu’il faut croiser les données entre elles, afin d’en sortir de la valeur et des significations cohérentes, qui permettront d’apporter de la valeur ajoutée aux services proposer par l’entreprise, d’améliorer la sécurité pour les agents… Point d’attention : faire de la technologie, sans but ni stratégie est inutile. Il est notamment primordial de bien identifier les problèmes sur les machines et process industriels avant de choisir une solution technologique.
Quelles convictions et projets en cours chez nos intervenants ?
Chez la SNCF, l’IoT est dans la plupart des cas utilisé à des fins d’amélioration des performances opérationnelles, d’optimisation des processus, de maintenance et d’amélioration de la satisfaction client. Selon Itnovem, l’IoT pourrait répondre à quasiment tous les cas d’usages. De plus, très concernée par l’IoT, la SNCF développe en interne des compétences dans ce domaine avec sa Fab Lab dédiée à l’IoT. De son côté, IBM Watson a créé une division « système prédictif » et « gestion d’assets » à Munich et travaille sur le « digital twin » : l’interaction entre le physique et le numérique, les cyber-systèmes et l’industrie 4.0. Le jumeau numérique va permettre d’améliorer et de travailler sur les objets connectés, de les suivre en temps réel et d’en exploiter les données. Ainsi, le digital twin permettra de développer le produit augmenté (obtenir plus d’informations sur un produit), les usines augmentées (obtenir un meilleur rendement en usine) et les opérateurs augmentés. Enfin, Bosh le 8 Juin dernier a ouvert les portes de son usine en Normandie lors du « Tech Day » pour présenter les solutions connectées que l’entreprise développe. Cette journée a permis à Bosh de présenter son savoir-faire à d’autres entreprises telles qu’Airbus, Alstom, Dassault, Renault, PSA, Michel, Thales et de nombreuses PME. Au sein de l’usine Bosch-Mondeville, à moyen terme, l’objectif est de produire pour moitié des appareils connectés dont une partie serait aussi destinée à l’automobile (véhicules autonomes et électriques). Ces initiatives prouvent encore une fois que l’IoT intéresse de plus en plus les grands industriels et représente la technologie du futur. Une question demeure : comment l’IoT s’intègre avec les fournisseurs d’équipements industriels ? Un vrai sujet en termes d’interopérabilité doit être traité, c’est-à-dire la compatibilité des objets entre eux et les relations clients-fournisseurs. Pour IBM, la blockchain serait la solution qui permettrait de faire le lien entre clients et fournisseurs.
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[IoT World 2017] – Les nouveaux usages de l’IoT dans le secteur industriel