La Blockchain Corner est un espace dédié à la Blockchain au sein du salon de l’IoT, Cloud Computing World Expo et Solutions Datacenter Management (voir notre article sur l’édition 2017 de l’IoT World). Première édition de ce genre rattachée à un tel événement, cet espace avait pour objectif de partager aux 8 000 visiteurs du salon les nombreuses innovations issues de la Blockchain, mais aussi de donner un rapide aperçu des contraintes et questions soulevées par cette technologie, à l’occasion de 5 conférences différentes:
- Usages et applications de la blockchain dans la smart city
- Business model de la blockchain
- Usages et applications de la Blockchain en Finance/Banque/Assurance
- Usages et applications de la Blockchain pour l’industrie et les services
- Déploiement de la Blockchain en France et dans le monde
Ces 5 conférences ont été en grande partie animées par des représentants de start-ups venus présenter leur activité. Les présentations ont régulièrement suivi la structure suivante :
- Présentation du contexte et de la problématique
- Éventuelles contraintes et faiblesses des solutions traditionnelles
- En quoi la solution qu’ils proposent est une réponse aux faiblesses soulevées. Souvent, cette solution y répondait grâce aux propriétés de la Blockchain telles que : la sécurité, l’immutabilité, l’historique et la rapidité.
Nous vous proposons dans la suite de cet article les morceaux choisis de ces conférences.
Blockchain, les cas d’usages
Un des premiers constats durant ces 2 jours, est que la Blockchain est un sujet très attractif. En effet, durant chaque séminaire, la totalité des sièges était occupée et il n’était pas rare de voir une foule de visiteurs regroupée autour de la Blockchain Corner. Tout au long de ces 5 conférences, le temps dédié à la présentation des cas d’usages représentait les plus grande parties. Pour ne citer que des exemples, la startup P-chain a présenté une solution ERP pour des partis politiques tandis que Chainorchestra s’est présentée comme étant un « des premiers opérateurs » de la Blockchain en France. Par ailleurs, des startups telle que Postme proposent un service de facturation alors qu’iEx.ec envisage à l’inverse un cloud distribué fondé sur la Blockchain. On remarque à travers ces quelques exemples que toutes ces applications, présentées à des stades plus ou moins matures dans leur développement, couvrent un large spectre de domaines.
Blockchain, les enjeux juridiques
Outre cet aspect solution Blockchain, d’autres thèmes ont été abordés et plus particulièrement les enjeux juridiques.
Une représentante d’un cabinet d’avocat s’est notamment étendue sur la question et a soulevé de nombreuses problématiques liées à la technologie. Un cas concret pour illustrer ce point était celui des « smart-contracts« , protocoles informatiques qui facilitent, vérifient et exécutent la négociation ou l’exécution d’un contrat en se basant sur un réseau décentralisé, à l’image de la crypto-monnaie Bitcoin. Ces smart-contracts, bien que considérés comme des contrats par les utilisateurs, n’en ont pas les attributs du point de vue législatif et ne sont pas reconnu par l’état. La difficulté de l’application de la Blockchain en France et de sa prise en main peut aussi s’expliquer par les différentes règles sur la protection des données personnelles (dont la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés est en charge) et l’impossibilité d’avoir une Blockchain totalement anonyme pour des transactions financières ( les transactions devant être traçables pour être validées par l’autorité de l’ACPR – Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution).
Malgré les intitulés des conférences, la situation de la Blockchain en France, voire à échelle mondiale, n’a été que très peu évoquée, tout comme l’aspect technique des solutions proposées.
Blockchain, le consensus des acteurs
Pour la plupart des intervenants, les tiers de confiances resteront toujours indispensables, ce sont leurs métiers qui vont par contre devoir évoluer pour intégrer cette technologie, car on aura in fine toujours besoin d’eux. Par exemple sur le plan juridique, les spécialistes ont mis l’accent sur le smart-contract qui ne possède pas encore de cadre légal et l’obligation de travailler avec un juriste/avocat afin de l’élaborer. Toutes les situations où une vérification humaine est nécessaire représentent des cas d’usages intéressants pour la BC d’où son énorme potentiel.
En conclusion
Ce Blockchain Corner a permis d’avoir un premier aperçu des cas d’usages et des applications de la Blockchain portés par des startups Française et de l’intérêt que portent les acteurs du monde juridique sur cette nouvelle technologie.
N’hésitez pas à parcourir cet autre article du DigitalCorner si vous souhaitez en savoir davantage sur la Blockchain ou sa réglementation en France.