Alors que dans les discours des DRH l’appellation « ressources humaines » est progressivement remplacée par « richesses humaines », que le caractère individuel de la compétence est peu à peu gommé au profit de la synergie, du partage et de la construction collective, My Mooc organisait jeudi 19 janvier 2017 la première édition des « Mooc of the Year » au sein des locaux de Google.
L’objectif ? Récompenser par catégorie et parmi plus d’une centaine de candidats, les meilleurs Mooc.
Dans la continuité de cet esprit de partage, les formats Mooc (Massive Open Online Course) offrent l’opportunité à un grand nombre de participants, tous pays confondus, de suivre les formations gratuites de leur choix depuis leur PC. De la technologie à la cuisine, de la religion à l’économie, la connaissance est à votre portée. Quels que soient vos objectifs professionnels et personnels tout est possible, à vous de choisir ! Seulement, si l’on ajoute à cela le fait que les Mooc « se comptent par milliers en 2017 » comme l’indique Clément MESLIN (co-fondateur de My Mooc), une véritable stratégie de formation individuelle reste à dessiner afin de cibler au mieux les contenus répondant à vos besoins.
Petit Quizz : qui ne s’est jamais rendu faire du shopping sans savoir ce qu’il souhaitait et en est ressorti au mieux pour sa carte bleue avec rien, au pire avec beaucoup trop d’articles inutiles (merci les soldes).
Les Mooc, un format à développer en partant d’une finalité…
Dans les faits, tout le monde peut produire un Mooc. Dans la réalité, il y a tout un monde entre l’idée et la réalisation. Un Mooc nécessite non seulement un énorme investissement en termes de temps, d’argent, des compétences technologiques, une équipe mais surtout un objectif. Cette finalité, c’est le point sur lequel David YANA (DRH Google France) met l’accent. Selon lui, rien ne sert de produire sans objectif, il faut identifier la direction que l’on souhaite prendre. C’est dans cette esprit que sont nées les deux plateformes de Mooc Google, l’une destinée à un public professionnel (Google pro) et l’autre aux particuliers (Digital Active). Le point de départ pour Google : la volonté d’aider les PME à s’approprier les outils et les possibilités offertes par le web.
Parmi, les « producteurs de Mooc » les universités et grandes écoles s’appuient sur ces supports pour mettre en avant leurs savoir-faire tant sur le fond que sur la forme à savoir la qualité pédagogique du contenu. Comme cela a été expliqué lors de l’événement, 20% des Grandes universités Américaines produisent 50% des Mooc. Les entreprises quant à elles, les utilisent pour enrichir leur offre de formation interne et donnent par la même occasion naissance aux Cooc pour Corporate Open Online Course.
Nous pouvons également citer Pôle Emploi qui les inclue dans la proposition de mise en place de parcours personnalisés pour les chercheurs d’emploi. Pôle Emploi, qui au-delà de créer ses Mooc, propose à des partenaires de diffuser leurs contenus. A la frontière entre la production et distribution, l’établissement public à caractère administratif confie par la bouche d’Anne-Léone CAMPANELLA (Directrice de l’expérience utilisateurs et du digital de Pôle Emploi), « avoir une force : son audience ! » mais précise toutefois ne pas les fidéliser…
Définir la finalité, c’est également se forger une conviction, identifier un apport pour les utilisateurs et ne pas évaluer le succès d’un Mooc uniquement au nombre d’utilisateurs ayant finalisé la formation. En effet, l’écart entre le nombre d’inscrits et les personnes finalisant le cours peut se montrer surprenant voire déroutant. Comme l’explique Rémi BACHELET (Porteur du Mooc Gestion de Projet, récompensé par deux fois) dans un post Google + datant de 2013, le taux de « no-show », c’est-à-dire les personnes s’inscrivant mais ne suivant pas la formation, est non seulement important (il est indiqué de 70% au moment de la parution du post) et « tend à croître avec l’augmentation de l’offre ».
…et à penser en fonction des besoins des utilisateurs.
De la même façon que les Mooc sont à produire en fonction de leur finalité, ils sont à consommer en fonction des besoins de chacun. Comme l’exprime Cécile DEJOUX, récompensée du prix de l’intervenant de l’année, « on ne peut pas apprendre pour apprendre ». L’apprentissage résulte d’un besoin, d’une difficulté que nous rencontrons et que nous souhaitons résoudre. En d’autres termes, la question que nous pouvons nous poser est l’intérêt de consommer exclusivement du Mooc et en masse.
Dans le cadre de l’entreprise, les modèles de formations tendent à intégrer les Moocs au sein d’un kit de formation complet proposant d’autres formats. Ainsi, la formation à distance peut être complétée par du présentiel afin de donner lieu à des échanges, des retours d’expériences, des questions de façon directe. Dans le futur, les Mooc pourraient également impacter la démarche de recrutement. Lors de la table ronde, la question du recrutement sous condition d’obtenir un certificat défini (preuve de motivation) ou bien la sélection de CV en fonction des certificats indiqués sur ce dernier (identification des centres d’intérêts) ont semblé être envisagés. Notons par la même occasion que l’acquisition de certains certificats est conditionnée par un paiement.
Avec cette course annoncée aux certificats, que penser du futur des « piocheurs » du web. Ces personnes pour qui les certificats n’ont pas plus d’intérêt qu’un pin’s et qui sont plus préoccupés par la recherche d’une information à un moment précis, l’acquisition d’une connaissance sur un thème spécifique et par plaisir, sans pour autant vouloir sanctionner chaque action par un certificat. Ces mêmes piocheurs qui sont estampillés « échec » dans les critères d’évaluation des Mooc car n’ont pas rendu le livrable demandé. Le web, n’est-ce pas aussi le plaisir de papillonner ?
Pour conclure, au-delà du contenu et de la portée de l’outil Mooc, son accès est également un enjeu de taille pour les années qui viennent. En effet, comme cela a été exprimé le 19 janvier dernier, certains pays (parfois pour cause d’infrastructure réseau insuffisante, d’autres fois pour cause de restrictions imposées) regorgent d’un public potentiel à la recherche d’un accès simplifié à la connaissance.
Côté My Mooc, la question de l’accès aux formations a également été une priorité confirmée par l’annonce du lancement d’une application mobile dès janvier 2017, avec comme idée l’accès aux Mooc n’importe où et n’importe quand. A ce projet, s’ajoute la volonté de My Mooc de mettre en place une connexion simplifiée à l’ensemble des plateformes en France (plus de 100 plateformes comptées en 2016) ainsi que l’intégration d’une intelligence artificielle guidant les utilisateurs vers une sélection de Mooc.
Sans compter la deuxième édition des « Mooc of the Year » prévue pour janvier 2018 : Rendez-vous l’année prochaine !