Entre le 30 juin et le 2 juillet s’est tenue à Paris la toute première édition de Viva Technology : 3 journées exceptionnelles, placées sous le signe de la collaboration entre startups et grands groupes. En tout, près de 1500 stands, 5000 startups, des pitchs à longueur de journée et plus de 300 conférences mêlant entrepreneurs, dirigeants des plus grandes entreprises mondiales, leaders d’opinions, ou encore universitaires et politiciens. Organisé par Publicis et le groupe Les Echos, cette première édition a dépassé toutes les attentes, faisant de l’événement une nouvelle référence mondiale dans le domaine des nouvelles technologies. Au total, plus de 45000 visiteurs ont peuplé les allées du Parc des Expositions, et plus de 10 millions d’euros de prix ont été distribués aux startups les plus prometteuses.
Ce salon était donc un moyen exceptionnel d’avoir un panorama du monde des startups, en constante évolution, et en filigrane déceler les grandes tendances du moment du monde du digital. Ainsi, dans une nébuleuse d’idées novatrices, on retrouvait quelques constantes : entre autres, les réalités virtuelles, augmentées, l’intelligence artificielle, le renouveau de l’expérience client, la robotique…
Dans ce premier article rétrospectif de l’événement, DigitalCorner vous propose un tour d’horizon de ces tendances.
Les réalités virtuelles et augmentées : une nouvelle vision à 360°
Aussi impressionnante qu’ait pu être la diversité des initiatives et projets présentés durant le salon, certaines technologies se sont érigées comme incontournables. Aux premières loges : les réalités virtuelles et augmentées, omniprésentes. Par leur biais, le « PMU Lab » nous a emmenés à bord d’un grand huit effréné, Sony nous a immergés dans ses nouveaux jeux vidéo, Google nous a fait peindre en trois dimensions avec l’application Tilt Brush…
Mais le message fort qu’a laissé Viva Technology à ce sujet est que ces nouvelles technologies ne doivent pas être vues comme de simples outils de « spectacularisation« . Elles portent une véritable révolution dans la manière de concevoir les images et les expériences. Comme l’a très éloquemment présenté Alex McDowell, chef décorateur sur le film Minority Report, elles nous font basculer dans un nouveau paradigme : celui d’un monde post-cinématique, où l’auteur ne peut plus diriger le regard du spectateur sur un cadre. Le public est maintenant en immersion totale, et de ce fait, libre de créer sa propre expérience. Dans ce nouveau contexte, tout semble possible : la question sera de voir ce que les entreprises feront demain de ces nouveaux mondes virtuels.
L’intelligence artificielle : un rêve d’augmenter l’intelligence humaine ?
La réalité augmentée a un point commun avec l’intelligence artificielle : toutes deux partent du monde réel, pour l’améliorer, lui donner plus de profondeur. Mais le grand attrait de l’intelligence artificielle est qu’elle exploite une ressource gorgée de valeur, et sur laquelle toute entreprise souhaitant se renouveler, se rue : les données. Pour citer Rishad Tobaccowala, directeur de la stratégie chez Publicis Groupe : « les données, c’est comme le pétrole : tout le monde veut en avoir, mais elles ne valent rien tant qu’elles ne sont pas raffinées ».
C’est pour capitaliser sur ces données en masse que se développent un peu partout de nouveaux services basés sur l’intelligence artificielle. Leur promesse est de comprendre les utilisateurs, aussi complexes soient-ils, et leur offrir des services et produits toujours plus en phase avec leurs besoins, voire même de les anticiper. Selon Brian Brackeen de la startup Kairos, il est possible de tout apprendre aux machines, y compris des émotions. Aussi, par un traitement toujours plus fin des données, certains voient même dans le machine learning et le deep-learning une opportunité d’augmenter la valeur de la réalité et rendre les humains eux-mêmes plus intelligents…
Des drones aux humanoïdes, une nouvelle population robotisée
Comme s’il n’était pas déjà assez désarçonnant de penser à des machines ayant des émotions, Viva Technology était aussi l’occasion de rencontrer, au hasard d’une allée, différents types de robots, drones, ou véhicules intelligents. Si la robotique est un sujet de premier rang depuis quelques années déjà, elle semble maintenant multiplier ses champs d’action : des humanoïdes accueillent les visiteurs pour enrichir l’expérience client dans les magasins, des drones résolvent le problème de densification des réseaux dans les lieux publics, des poissons-robots protègent les fonds de mer…
L’expérience client comme asset central de l’entreprise
Parmi les humanoïdes présents à Viva Technology, EDF exposait sur son stand Futura, un robot Pepper dansant au son de Happy. Une telle initiative témoigne d’une chose : aujourd’hui, plus que jamais, les entreprises misent et investissent dans l’expérience. D’un paradigme centré sur le produit, l’attention se porte désormais sur le client et sur l’expérience vécue tout au long de son parcours, depuis le premier contact et jusqu’à l’après-vente. Désormais, tout produit doit être accompagné de services différenciateurs : de nombreuses discussions tournent ainsi autour des manières d’achever ce renouveau de la relation client et du marketing, nécessaire pour capter et surtout retenir l’attention des consommateurs. L’ensemble des technologies citées ci-dessus y contribuent : outre la robotique, les réalités virtuelles et augmentées permettent une immersion totale du client dans un univers créé par l’entreprise, et l’intelligence artificielle offre l’opportunité de se rapprocher du client, en lui délivrant les bons messages aux bons moments.
Des GAFA toujours surpuissants, moteurs de l’innovation
Pour terminer, une dernière ligne maîtresse du salon était la domination claire des GAFA sur le monde du digital et de la technologie, en particulier Google et Facebook. Car si les startups et leurs relations aux grands groupes étaient à l’honneur, tous les participants semblaient s’accorder sur le fait que les grandes ruptures émergent encore pour la plupart des laboratoires de ces géants. Cela n’est pas forcément une mauvaise chose : pour Tim Armstrong, Président d’AOL, Google et Facebook sont l’exemple même de transitions réussies, dans un monde où encore beaucoup d’acteurs doivent continuer à se transformer. Ils ont ainsi placé la barre très haute, mais pour qu’un jour, une nouvelle génération puisse aller encore plus haut.
Présent sur tous les fronts, Google a présenté lors du salon, et pour la première fois en Europe, sa voiture autopilotée. Sur son stand pouvaient également être testés l’application Tilt Brush déjà mentionnée plus haut, la technologie de réalité virtuelle du projet Tango réalisé avec Lenovo, ou encore les textiles connectés du Projet Jacquard, dont nous vous parlions il y a déjà un an.
Facebook, de son côté, a fait le pari de l’intelligence artificielle, mettant en avant son laboratoire de recherche y étant destiné, le FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research), avec des démonstrations de reconnaissance de son et d’image.
Un dossier à suivre…
Ces tendances ne sont quelques éléments cross-sectoriels : la richesse de Viva Technology a ensuite été de montrer à quel point celles-ci se déclinent dans différents secteurs, de la santé à la culture en passant par l’assurance et l’hôtellerie. Dans les articles à venir, nous vous présenterons les temps forts des conférences ayant rythmé ces trois journées, ainsi que les startups qui y ont retenu notre attention. Vous pouvez dès maintenant lire notre rétrospective sur les faits marquant de la première journée de l’événement.