« En 2018, une tablette sur cinq sera une tablette d’entreprise ; 70% des entreprises prévoient d’acheter des tablettes au cours des deux prochaines années. »
Ces prévisions, publiées en 2014 par l’International Data Corporation (IDC) dans son rapport Mobilité d’entreprise : le choix avisé nous montrent une chose : après avoir conquis le marché des particuliers, la tablette est en train de trouver sa place au sein des entreprises. Celles-ci voient en effet dans cet appareil mobile, dont l’iPad fut le premier à en révolutionner l’utilisation, un moyen d’augmenter la productivité de leurs collaborateurs, tout en véhiculant une image moderne et innovante.
C’est pourquoi on assiste depuis quelques années à une multiplication des projets de déploiement de tablettes en entreprises, qui s’accompagnent souvent en amont des mêmes interrogations de la part des initiateurs de ces projets : « Quels services professionnels peut-on offrir aux collaborateurs avec une tablette ? », « Comment la positionner parmi les autres appareils informatiques ? », « Quelle est sa valeur ajoutée ? », « Existe-t-il un outil plus efficace répondant aux mêmes besoins ? », etc.
La tablette : un outil aux caractéristiques pas si révolutionnaires
Une des premières réflexions à mener lors d’un projet de ce type est finalement le positionnement que peut occuper la tablette parmi l’ensemble des outils déjà proposés aux collaborateurs. Cette question est d’autant plus pertinente compte tenu de l’évolution actuelle des produits proposés par les constructeurs, rendant la frontière entre les appareils de plus en plus fine. On peut citer à titre d’exemple l’iPad Pro d’Apple, la dernière Surface Book de Microsoft ou encore la récente Pixel C de l’entreprise Alphabet (ex-Google) qui sont au croisement de la tablette et de l’ordinateur.
Aujourd’hui, l’ordinateur portable (laptop) reste sans aucun doute le principal appareil mobile ou « transportable » utilisé en entreprise. En effet, de par sa praticité matériel (écran de taille confortable, clavier et équipement audio/vidéo intégré) mais également de par la maturité des entreprises sur les OS de bureau qui équipent ces appareils (préparation de master et développement d’applications métiers), cet appareil est à ce jour le plus distribué par les entreprises à leurs collaborateurs.
A l’instar de l’évolution que suit actuellement la tablette tactile, le premier équipement mobile qui équipe finalement une grande majorité de la population « cols blancs » en entreprise est le smartphone. Cependant, en raison de leurs limitations matériels et logiciels, ainsi que d’une maîtrise moins mature de ces équipements par les entreprises, ces appareils restent encore souvent cantonnés aux usages PIM (Phone, Internet, Mail) ou services professionnels basiques.
Comme précisé en introduction de cet article, la tendance actuelle est d’équiper de plus en plus de collaborateurs avec une tablette. Même si son form-factor peut être complété par certains équipements pour la rapprocher d’un pc ultra portable, l’OS mobile qui équipe les tablettes les plus distribuées (pour répondre aux attentes « grand public » des collaborateurs) constitue un véritable défi pour les entreprises. En effet, les fonctionnalités proposées par les applications mobiles sont généralement plus limitées par rapport à leur version desktop malgré les efforts des éditeurs pour faire converger ces deux plateformes. Par ailleurs, les cycles de vie des OS mobiles courts et les nouvelles technologies de développement imposent aux entreprises de revoir complètement leur organisation interne si elles souhaitent développer des applications métiers spécifiques à leurs activités.
Enfin, on assiste depuis quelques mois à l’émergence des appareils hybrides qui restent encore très peu déployés en entreprise, notamment en raison du coût de ceux-ci. Tout comme le laptop, l’hybride est généralement équipé d’un OS de bureau et possède un clavier physique. Mais à la différence de ce dernier, l’appareil hybride possède aussi un écran tactile et son clavier peut être détaché pour proposer un mode tablette. Cet appareil, qui semble allier les besoins de mobilité des collaborateurs tout en proposant une base logicielle plus proche de ce à quoi sont habituées les entreprises, se présente donc très prometteur.
Suite à ce petit tour d’horizon des différents équipements informatiques qui peuvent être proposés en entreprise, résumé dans le tableau ci-dessus, on constate que les caractéristiques de la tablette à elles seules n’en font pas un outil de travail révolutionnaire, même si elle répond à un besoin de mobilité de plus en plus croissant.
Mais au-delà de cet aspect mobilité, c’est également la question des usages qui peuvent accompagner ce nouvel outil qu’il faut se poser.
La tablette : un outil adapté pour des usages très spécifiques
L’expérience montre, au travers des différents projets de déploiement accompagnés par Solucom, que la tablette peut répondre à des usages spécifiques portés par des populations métier mobiles ou en relation avec des tiers. On pensera par exemple à des agents techniques terrain, des commerciaux ou encore des cadre RH qui utilisent encore très souvent des supports papier ou plusieurs équipements différents, que ce soit pour prendre des notes, prendre des photos, consulter / présenter de la documentation, ou encore manipuler des informations clients ou techniques (CV, contrat de vente, dossier de maintenance…). Illustrons la valeur ajoutée de la tablette pour ces populations, avec deux exemples précis.
Un agent technique d’opérations de maintenance se rend sur place avec sa tablette pour faire un état des lieux de la situation. Grâce à sa tablette, il a à sa disposition dans un seul appareil toute la documentation nécessaire pour son activité quotidienne (référentiel de procédure par exemple), il peut rédiger le compte-rendu de l’opération directement sur la tablette grâce à une application spécifique, et notamment y insérer des photos de l’opération. La tablette permet, en rassemblant toutes les informations et outils dont il a besoin pour suivre et documenter son opération, de réduire la charge portée par le technicien tout en lui faisant gagnant un temps précieux.
Un conseiller commercial bancaire anime un entretien face à un client. Avec sa tablette, il peut présenter de manière plus percutante les différents services proposés par la banque jusqu’à faire signer directement le client numériquement sur la tablette. La tablette se présente ici comme un outil commercial innovant tout en permettant des économies de papier et de temps.
La tablette : un appareil qui affiche ses limites sur des usages généraux
Cependant, les cas d’usages présentés ci-dessus ne s’adressent qu’à une petite partie de la population d’une entreprise ou pour des activités très spécifiques. La question de la pertinence de la tablette sur des usages plus généraux, tels que la rédaction d’un document Word ou la création d’une présentation PowerPoint, se pose toujours.
Pour y répondre, Solucom a recueilli au travers d’un sondage en interne, l’avis de ses collaborateurs sur le positionnement de cet appareil. Au travers de différentes questions rassemblées en deux grandes catégories, la consultation de documents et la production de documents, ceux-ci ont pu comparer l’adaptabilité de la tablette, le smartphone, le laptop et l’hybride en attribuant une note de 1 à 5 pour chaque cas d’usage proposé, tels que la participation à une visioconférence, la consultation d’un email ou encore la rédaction d’un document Word ou PowerPoint.
Afin de faciliter la lecture des résultats et proposer une représentation pertinente de la comparaison des appareils, l’hypothèse a été pris qu’un appareil était jugé adapté s’il recevait une note de 4 ou 5 pour le cas d’usage en question. Les cas d’usages ont ensuite été rassemblés selon leur type, consultation ou production pour proposer les résultats suivants :
Sur l’ensemble des actions de consultation de contenus proposés, les résultats recueillis nous montrent que la tablette est d’après les personnes qui ont répondu au sondage, adaptée pour 40% des sondés, loin derrière le laptop et l’hybride.
En ce qui concerne les usages de production de contenus, seulement 26% des sondés jugent que la tablette est adaptée, le laptop et l’appareil hybride étant toujours devant.
Ces résultats montrent donc que pour des cas d’usages généraux, qui constituent la plus grande partie des tâches effectuées en entreprise, la tablette ne semble pas être l’appareil le plus adapté, notamment loin derrière le laptop. Bien que le nombre et l’ergonomie des applications pour tablette ne cessent de s’améliorer, les limitations matérielles et fonctionnelles de la tablette ne permettent pas de répondre à tous les besoins des collaborateurs, même ceux qui sont pourtant familier à ce type d’équipement.
La tablette : une amélioration pour certains usages spécifiques
Si elle semble donc de plus en plus s’implémenter en entreprise, la tablette ne semble pas être le nouvel outil qui révolutionnera les méthodes de travail en entreprise. Cet appareil répond certes à un besoin de mobilité croissant mais les possibilités offertes ne répondent pas encore à la totalité des besoins professionnels des utilisateurs pour lui permettre de s’imposer face aux équipements plus traditionnels comme le pc fixe ou le laptop. Elle s’avèrera cependant très pertinent pour un usage métier spécifique ou ponctuel en complément d’autres outils. Plus proche du pc traditionnel tout en combinant les avantages de la tablette, l’hybride, pourrait être l’appareil mobile multitâches qui réussira à s’imposer au sein des entreprises comme outil de travail principal.
Au-delà du matériel et des usages, c’est également tout l’écosystème autour de ces nouveaux équipements mobiles que doivent mettre en place les entreprises pour répondre aux attentes de mobilité des collaborateurs tout en assurant les contraintes du cadre professionnel (services, accès SI, sécurité…), de la gestion de la flotte via un outil d’Enterprise Mobility Management à la création d’un pôle de compétences interne pour le déploiement et développement d’applications sur les OS mobiles.
La transformation digitale d’une entreprise est avant tout une question d’usages et de conduite du changement. Il est donc primordial de traiter ces questions pour assurer la réussite de cette transformation, avant même le choix de la solution technologique à déployer.
Les tablettes sont des bijoux de la nouvelle technologie qui peuvent parfaitement être exploités au niveau des entreprises. Certes, ils ne disposent pas de toutes les performances des ordinateurs. toutefois, ils peuvent quand même venir à notre secours en cas de besoins.
Pour ma part, la tablette restera un gadget. En effet, elle est pratique pour prendre note durant les réunions, pour les présentations diverses, mais est-ce qu’on peut réellement travailler là-dessus aussi indépendamment et efficacement que sur un ordinateur ? Ce qui me turlupine c’est surtout au niveau de l’autonomie de l’appareil et surtout de sa performance. En quoi elle serait plus efficace que les laptops en dehors de leur aspect pratique quand on les transporte ? A mon avis, les fabricants doivent présenter plus d’atouts pour que la tablette devance les laptops ou les PC. Et la sécurité des données, des secrets professionnels si ces appareils tombent entre de mauvaises mains ?
Un laptop peut également tomber entre de mauvaises mains. L’autonomie et la performance sont plus qu’acceptables sur une tablette : en utilisation sur une journée de travail, c’est largement suffisant, même 2. Dans une entreprise, les utilisations de la tablette sont moins gourmants. Pas là pour mater des films en HD, pas la pour jouer. La portabilité fait toute la différence.