Mi-novembre se tenait à Paris le salon des produits et innovations « made-in France », symbole d’un phénomène qui n’en finit plus de se développer. Dans un contexte de crise continue et avec un horizon qui peine à s’éclaircir, ce néo-patriotisme rayonne sur l’ensemble des secteurs de l’hexagone. Les marinières Armor Lux ne sont d’ailleurs plus les seules à profiter de ce nouveau souffle : l’innovation technologique française est également concernée. À ce titre, UbiFrance (l’agence française pour le développement international des entreprises) a sélectionné 18 start-up pour prendre part à la délégation française de la prochaine grande messe technologique mondiale : le CES de Las Vegas en janvier prochain.
La French touch dans tous les secteurs
La cuvée française 2015 pour ce CES s’avère riche et variée et s’intéresse à tous les secteurs. Exhaustive en nombre et en offre, voici une sélection de ces ambassadeurs du made in France qui pourraient bien créer la sensation outre atlantique.
La santé 2.0 a le vent en poupe, BBRC ne s’y est pas trompé en développant son concept MYBIODY BALANCE. Présenté comme « le premier appareil de check-up portable et connecté » à destination du grand public, il délivre un bilan de santé en mesurant 5 indicateurs clés. Outre l’innovation matérielle, c’est surtout les statistiques générées qui étonnent : indice de masse musculaire, taux d’hydratation ou bilan d’équilibre corporel sont synthétisés au sein de graphiques à consulter sur smartphone ou tablette.
Pourquoi faut-il croire à son succès ? Le « self-diagnostic » de santé est à la mode. L’appareil proposé par la start-up française propose d’aller plus loin en multipliant le nombre d’indicateurs de santé évalués : une sorte de « big-data du corps humain ».
Smart Me Up présentera lors du CES sa technologie d’analyse de visage en temps réel. Via un flux vidéo, elle est en mesure de compter les personnes, estimer l‘âge, le genre, le niveau de sourire ou de fatigue. Le champ des possibles ouvert par ce type de technologie est immense : détection des somnolences au volant, authentification de l’identité d’une personne, détection et suivi du parcours client en magasin, etc…
Pourquoi faut-il croire à son succès ? La reconnaissance faciale est actuellement de plus en plus étudiée dans l’ensemble des domaines : publicité contextualisée en fonction du consommateur et authentification d’un utilisateur sont autant d’exemples concrets d’une telle innovation. Le marché potentiel de cette technologie s’étend, ainsi, à tous les secteurs.
L’écologie est au cœur des préoccupations de la start-up Green Creative qui dévoilera lors du CES sa dernière innovation : R3D3 (clin d’œil à la célèbre saga), une poubelle intelligente et connectée. Outre son design, sa simplicité d’utilisation apporte une réelle valeur ajoutée : l’appareil est capable de trier et compacter automatiquement bouteilles, canettes et gobelets.
Pourquoi faut-il croire à son succès ? Green Creative propose un appareil facile d’utilisation qui pourrait répondre à la demande croissante du marché des entreprises sensibilisés aux enjeux écologiques.
Le reste de la délégation française de ce CES est également très riche et s’adresse à la fois au domaine de la santé (MY BRAIN propose une gamme d’objets connectés pour mieux contrôler son stress), de la vidéo (BBRIGHT, pionnier de la technologie de l’ultra HD actuellement utilisée par France Télévision), des vêtements connectés (GlaGla International propose des semelles chauffantes à activer depuis son smartphone), ou encore au domaine sportif (MOVE’N SEE et son robot cameraman). Le secteur musical est également à l’honneur avec PRIZM et sa campagne kickstarter déjà financée pour son objet connecté qui joue de la musique selon les goûts des personnes présentes dans la pièce.
Des efforts nationaux pour une ambition internationale
Les drones Parrot ou les tablettes Archos ne sont plus les seuls exemples d’un export réussi à l’international du « made in France technologique ». L’innovation est également portée par ces start-up aux idées originales et aux organisations souples. Si certaines passent par des voies de financement classiques (et un cadre réglementaire favorable), d’autres préfèrent privilégier le financement participatif. Si les modes d’organisation et de financement peuvent différer, l’ambition, elle, est commune : adresser le marché international.
À ce titre, le label « French Tech » porté en collaboration avec le ministère des affaires étrangères, UbiFrance et la caisse des dépôts affiche clairement dans sa communication cette ambition d’un rayonnement français dans un contexte mondialisé : « […] à l’international, pour contribuer à la construction de notre notoriété. Coalisés sous la bannière French Tech, nous pouvons atteindre une taille critique suffisante pour être pris en considération à l’échelle du monde ». Cette initiative couplée au développement d’un écosystème de métropoles « French tech » pourrait s’avérer être un pari payant pour positionner la France comme un interlocuteur incontournable de l’innovation technologique sur la scène internationale.