Qui ne s’est jamais plaint un jour de son poste de travail ? Trop vieux, mal adapté aux besoins professionnels, les socles de travail sont généralement montrés du doigt par les salariés et leur remplacement devient un enjeu sensible, au point de devoir obtenir la validation du CHSCT. Si les tablettes et les ultras portables ont le vent en poupe pour répondre aux besoins des populations mobiles, il existe des professions où l’ordinateur fixe reste indétrônable. Quelles solutions innovantes leur apporter ?
Révolutionner les interfaces utilisateurs
C’est pour répondre à cette question qu’ Ideum a expérimenté, il y a 3 semaines, son « Dynamic Desktop » censé repenser les interactions entre l’homme et la machine tout en apportant la puissance de calcul nécessaire à cette population. Composé de deux écrans géants, il ne remplace pas les objets de notre bureau par des écrans tactiles, il les fait interagir avec l’ordinateur. Par exemple, poser son clavier sans fil sur l’écran tactile horizontal permet d’écrire directement un nouveau document. Ideum se base ainsi sur le constat suivant : malgré l’insertion du tactile dans notre vie de tous les jours, nous restons attachés aux objets physiques. Le retour de force d’un clavier traditionnel restant plus confortable qu’un clavier tactile par exemple. L’idée est donc de faire communiquer nos objets du quotidien avec le cloud pour pouvoir être partagé plus facilement : en bref, augmenter leurs capacités en leur donnant une nouvelle dimension virtuelle.
Avec Dynamic Desktop, Ideum promet ainsi :
- Un partage des contacts et des photos en posant son smartphone sur le Dynamic Desktop
- Une synchronisation des documents, y compris de dessins réalisés dans le cadre réservé à cet effet
- Une interaction avec des claviers sans fil
- Une synchronisation des cartes de visite
- etc…
Un marché ? Quel Marché ?
Pour le moment à l’état de prototype, ce « Dynamic Desktop » présente des capacités limitées pour un prix que l’on imagine très élevé. Cependant, au-delà du cas particulier d’Ideum, c’est la nature même d’un marché pour ce type de produit qui interroge.
- Ainsi en 2010 la compagnie BenDesk a lancé un produit similaire (bien que beaucoup plus encombrant). Aujourd’hui, son produit n’est pas présent dans les open spaces et semble rester un objet de démonstration
- En 2011 c’était au tour d’EXOPC de lancer son bureau du futur (EXOdesk) basé sur des écrans tactiles. Énorme avantage de cette solution, son prix : 1299 $. Résultat ? Malheureusement Exodesk a sombré financièrement, la société a changé de nom pour se recentrer sur le développement de software
Devant ces échecs commerciaux, on est en droit de se demander si ces bureaux « révolutionnant » l’interface homme-machine répondent à un véritable besoin de la vie professionnelle, en particulier si on analyse les populations nécessitant des postes de travail fixe (développeurs, centre de surveillance, etc… ). Les jours de la classique tour centrale ne sont pas encore comptés.