La guerre livrée entre les géants du Web ne s’essouffle pas, elle prend toujours plus d’ampleur et se matérialise dernièrement sous le nom de Atlas, la nouvelle plateforme publicitaire de Facebook. Annoncée ce lundi 29 septembre sur le blog officiel d’Atlas, entreprise rachetée par Facebook à Microsoft en 2013, la plateforme est une véritable offensive envers le marché publicitaire de Google, aujourd’hui leader de la publicité en ligne.
Un marketing toujours plus ciblé et « basé sur la personne »
C’est LA grande promesse de Facebook. Erik Jonhson, à la tête d’Atlas, nous l’explique ainsi : « Les internautes passent plus de temps sur différents terminaux qu’avant. Or, les cookies ne fonctionnent pas sur mobile, sont moins performants en termes de ciblage démographique et ne peuvent pas mesurer avec précision les tunnels d’achat à travers les navigateurs, les appareils ou en mode hors-ligne. Le marketing basé sur les personnes résout ces questions ».
Concrètement, l’objectif est donc de suivre l’internaute, sur l’ensemble des devices utilisés – smartphone, tablette, ordinateur – mais surtout en dehors de Facebook. En effet, Atlas permettrait de relier l’activité d’un internaute sur la Toile directement à son profil Facebook. Ainsi, si un internaute réalise un achat depuis son ordinateur, Atlas sera en mesure d’affirmer qu’il a d’abord vu la publicité sur mobile. Grâce à Facebook Connect, omniprésent sur les sites et applications, et qui permet de se connecter directement grâce à son compte Facebook sans avoir à remplir un formulaire de renseignements, l’internaute est donc suivi non seulement tout au long de son parcours grâce aux données collectées, mais aussi quel que soit le terminal utilisé pour naviguer. Une vraie vision à 360° du consommateur !
L’intérêt premier pour les publicitaires est qu’ils pourront dorénavant mesurer l’audience de leurs publicités et ainsi adapter leurs promotions en fonction des données collectées. On pourrait légitimement se poser la question du respect de la vie privée, mais Facebook garantit l’anonymat le plus total de l’identité des utilisateurs. Et affirme que seront seulement communiqués des « faits basiques » sur l’utilisateur.
Vers la fin des cookies ?
Avec la multiplication des canaux et l’évolution des comportements qui s’en est suivie, les cookies ont depuis longtemps montré leurs limites. Ils sont incapables de suivre les consommateurs le long d’un parcours multicanal. L’intérêt d’Atlas est justement de suivre les consommateurs de manière plus efficace, notamment sur mobile, sur lequel il est encore aujourd’hui très délicat de mesurer l’activité des internautes. Si une solution peut permettre à un annonceur de connaître précisément son investissement publicitaire sur mobile par rapport au nombre d’achats sur ordinateur, ou l’inverse, quelle utilité pourra-t-il encore trouver aux cookies ?
Une offensive contre Google
On ne peut que constater que le lancement d’Atlas est une attaque contre le numéro 1 de la publicité en ligne, Google, et sa régie publicitaire AdSense. Google établit des profils d’internautes selon leurs centres d’intérêts, basés sur les historiques de recherche, de navigation ou même le contenu des conversations Gmail.
Selon une étude eMarketer sur le marché de la publicité en ligne en 2013, Google représente 31,91% de parts de marché, très largement devant Facebook et ses 5,64%. Facebook a donc encore un long chemin à parcourir pour rattraper le roi Google mais quand il s’agit de générer de nouveaux revenus très profitables, les géants du web n’ont pas leur égal.
Facebook a déjà annoncé un premier partenaire, le géant publicitaire Omnicom, dont les clients Pepsi et Intel seront les premiers à tester Atlas. Seule l’utilisation de la plateforme par les annonceurs pourra nous donner une première idée de la potentielle portée de cette nouvelle plateforme publicitaire.