Commençons par un petit rappel du contexte : en janvier 2012, Facebook mène une étude dont l’objectif est d’étudier l’impact de ses contenus sur les émotions des abonnés. Cette expérience d’une semaine de « contagion émotionnelle » consiste à soumettre un utilisateur à un nombre contrôlé de contenus positifs ou négatifs, et étudier leur influence sur sa manière de poster. Facebook se permet donc de modifier le fil d’actualité de 700 000 abonnés anglophones à leur insu. En juin 2014, les résultats de l’étude paraissent dans la revue scientifique américaine PNAS. La découverte de l’expérience suscite une vive controverse chez les abonnés du réseau social.
Facebook se défend …
Les utilisateurs indignés accusent la firme de Mark Zuckerberg d’avoir mené une expérience de manipulation mentale non éthique. Face à ces reproches, Facebook se justifie en indiquant que cette recherche avait pour but d’améliorer ses services, et que sa durée était limitée, comme le souligne son porte-parole Isabel Hernandez : « Cette recherche a été menée pendant seulement une semaine et aucune donnée utilisée n’était liée au compte d’une personne en particulier ». Malgré l’intérêt de l’étude, il est difficile de ne pas contester le dispositif employé par le géant du Net.
… puis s’excuse
En parallèle, des chercheurs dédramatisent indirectement la situation en discréditant la validité de l’expérience. De leurs points de vue, la méthode de recherche utilisée est insuffisante pour affirmer que Facebook a influencé les émotions de ses abonnés. Sans invalider son étude, l’entreprise de Palo Alto revient sur ses propos et s’excuse d’avoir mal communiqué sur le sujet. Néanmoins, ces excuses n’empêcheront pas l’ICO (CNIL britannique) de mener son enquête pour vérifier que Facebook a respecté la loi.
Un énième appel à la transparence ?
En attendant la décision des autorités britanniques sur la légalité des agissements de Facebook, son éthique est de nouveau remise en question. Face à cette nouvelle controverse, ainsi que ses récentes acquisitions de drones, devons-nous nous inquiétez de la « Machination Facebook/Google » ? Sans plus de détails sur leurs desseins, les férus de Terminator concluraient : « Skynet se rapproche… »