Commercialisé aux Etats Unis depuis juillet 2013, le dongle HDMI de Google qui diffuse sur la TV les contenus de nos appareils connectés est arrivé en mars 2014 dans 20 pays notamment plusieurs pays d’Europe. Il est intéressant de faire le bilan de cette première année.
Une entrée remarquable et remarquée
En affichant un prix de vente à 35$ dès sa sortie, Google a voulu positionner le Chromecast dans une stratégie agressive sur le prix afin de grappiller des parts de marché aux appareils déjà bien implantés comme l’Apple TV (100$ pour la dernière version sortie en 2012) et le Roku (gamme de prix entre 60$ et 110$). La stratégie de la firme de Mountain View semble porter ses fruits. Sur le 2e semestre 2013, le Chromecast affiche 3,8 millions d’unités vendus, loin devant les 2 millions d’Apple TV et à égalité avec les 3,8 millions de Roku écoulés sur toute l’année 2013.
Lors de la conférence d’anniversaire du device, Google a déclaré que plus de 400 millions de « Cast » ont été effectués depuis sa sortie. À cet égard, une promotion consistant à offrir 90 jours d’abonnement gratuit à Google Play Music a été proposée à condition d’être détenteur d’un Chromecast ou de s’en procurer un avant le 30 septembre.
Facteurs de succès et perspectives d’évolution intéressantes
Outre son prix forcément très attrayant, le Chromecast présente d’autres atouts qui ont favorisé l’adhésion massive du public :
- Discrétion et simplicité: le Chromecast a la forme d’une clé USB et se branche derrière la télévision ; sa présence est donc beaucoup moins encombrante que les box que sont l’Apple TV ou le Roku 3.
- Compatibilité et universalité: de nombreux appareils sont compatibles avec le Chromecast notamment les smartphones iOS et Android ainsi que les PC Windows et Mac OS. Seuls les terminaux Windows Phone et Blackberry sont pour l’instant laissés pour compte.
- Ouverture et évolutivité: fidèle à sa politique d’ouverture, Google a mis à disposition un kit de développement assez pratique permettant d’adapter chaque application et d’intégrer la fonction de stream d’application sur télévision. En effet, l’OS du Chromecast est une version modifiée d’Android. À présent, la communauté de développeurs compte plus de 6 000 membres pour 10 000 applications compatibles. De nouvelles fonctionnalités ne cessent d’apparaître, la dernière sortie étant la fonctionnalité de « mirroring » utilisée pour répliquer l’écran de l’appareil.
Quelques limites tout de même observables
Si le Chromecast semble être une bonne alternative aux Apple TV et Roku, il n’en reste pas moins que ces appareils présentent des spécificités que le Chromecast ne pourra pas combler:
- L’Apple TV s’intègre dans l’écosystème Apple qui lui procure l’avantage de profiter pleinement de l’Airplay. Cette technologie, intégrée uniquement aux appareils Apple fait de l’Apple TV le seul appareil par lequel la bien connue bibliothèque iTunes peut être transférée sur une télévision.
- Quant à Roku, son produit phare du marché est le Roku 3 qui, en dehors de son énorme catalogue de chaînes dont la plupart est disponible gratuitement, offre la possibilité de jouer grâce à sa télécommande gadget. En effet, elle sert aussi de manette de jeu et possède une entrée jack offrant la possibilité d’écouter le son sur des écouteurs.
Enfin, Il faut garder à l’esprit que le Chromecast n’est pas une box mais un dongle; il n’a pas la même vocation. Ainsi, son interface n’est pas aussi ergonomique et pratique pour streamer les chaines de type Netflix, Youtube ou Hulu.
En définitive, Google peut se vanter d’avoir créé une petite secousse dans ce marché dont la maturité est loin d’être atteinte. En effet, la multitude de besoins des utilisateurs et les difficultés rencontrées par le marché des TV connectées sont gageures de l‘arrivée de nouveaux acteurs et produits. Amazon a sorti récemment son Amazon Fire TV, la 4e génération de l’Apple TV est annoncée pour cette année, d’autres produits comme le Western Digital TV live se positionnent comme challengers… La toute récente sortie de la Roku Streaming Stick n’est certainement pas étrangère à la volonté de contrecarrer les plans du Chromecast tant la ressemblance est frappante.