Nous vous avons présenté en début d’année Bitcoin, une crypto-monnaie conçue en 2009 et dont le créateur n’est toujours pas connu. Parce qu’elle confère l’anonymat à ceux qui l’utilisent, cette monnaie électronique virtuelle est souvent associée aux trafics illégaux. Mais les Bitcoins sont acceptés par quelques commerces (bars, restaurants, salons de coiffure…) et par de plus en plus de sites permettant l’achat de matériel informatique, jeux, jouets, vêtements etc. répertoriés sur le site bitcoin.
Cette monnaie virtuelle n’étant pas régulée, aucune autorité n’a compétence pour en assurer la sécurité : les détenteurs peuvent se retrouver confrontés à des problèmes financiers et de fraudes du fait de la volatilité de la monnaie. Jusqu’à présent, les grands groupes restent frileux à l’idée d’adopter cette monnaie. Cela est-il en train de changer ?
Partir en crypto-vacances
Le géant américain du voyage Expedia a annoncé la prise en compte des Bitcoins comme moyen de paiement à partir de juin 2014. Par conséquent, les utilisateurs de ce site de réservation en ligne aux Etats-Unis pourront maintenant régler leur hôtel par ce biais, les Bitcoins constituant une alternative aux moyens de paiement plus classiques que sont entre autres les cartes Visa, MasterCard, American Express, et Paypal. Du succès de cette intégration dépendra l’extension de l’utilisation des Bitcoins aux autres services de réservation du groupe. Au vu du nombre de réservations enregistrées par les centrales, on imagine l’impact que cela peut avoir sur la valeur des bitcoins.
Quel avenir pour les Bitcoins ?
Comme toute crypto-monnaie, les Bitcoins ne sont pas soumis à la régulation bancaire. Leur cours est instable, fluctuant à la hausse suite à l’annonce de l’adoption par certaines entreprises, à la baisse suite à la disparition d’une place d’échange, une perte de confiance ou une rumeur concernant la limitation de son utilisation (comme en atteste la réticence de la Chine ou encore de la Russie quant à son utilisation). Néanmoins, un entrepreneur finlandais estime que cette fluctuation pourrait être liée à une poignée de détenteurs imposant leur prix au sein de la sphère Bitcoin. Il évalue en effet à près de six millions les Bitcoins en circulation détenus par moins d’un millier de personnes, alors qu’un million d’investisseurs ne détiendraient quant à eux que 500 000 Bitcoins.
Au-delà de cette thèse : si la valeur de Bitcoin est définie par ce que l’on peut acheter avec, son intérêt n’est pas sans lien avec le nombre de personnes qui adoptent cette monnaie ainsi que le panel de produits et services qui peuvent être acquis par ce moyen de paiement. C’est effectivement la rencontre de ces deux facteurs qui donne lieu à un nombre de transactions plus ou moins important.
En quête d’une popularisation
Dans le but d’élargir l’audience de cette monnaie, le projet d’éditer une carte Bitcoin permettant de régler ses achats partout où sont acceptées les cartes de crédit est en cours. Paradoxalement, l’’utilisation d’une telle carte de paiement irait à l’encontre de la philosophie Bitcoin puisque les coûts portés par les commerçants seraient identiques à ceux des cartes Visa et Mastercard… Si cette monnaie est virtuelle, sa promotion est bien réelle, comme en témoigne l’ouverture à Paris fin mai de la Maison du Bitcoin dont le principal objectif est de faciliter l’accès des Bitcoins au grand public.
Le phénomène Bitcoin, souvent décrié, prendra-t-il l’ampleur que certains lui prédisent ? Affaire à suivre…