A l’heure du tout connecté, il est étrange de penser que « les deux tiers du monde ne disposent toujours d’aucun accès Internet« , souligne un porte-parole de Google, selon des propos rapportés par le Wall Street Journal. Les internautes, répartis principalement en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, ne représentent en effet que 35% de la population mondiale. Ce nombre paraît dérisoire lorsque l’on sait que les téléphones mobiles relient 93% des membres de cette même population mondiale. Décidant de remédier à cette couverture réseau trop insuffisante à son goût, Google prend les choses en main.
Les initiatives de Google ces dernières années
Google n’en n’est pas à sa première réflexion quant à la mise en place de solutions permettant de d’apporter Internet à toute surface du globe : initié en juin 2013 le projet Loon consiste en l’envoi d’une flotte de ballons dérivant dans la stratosphère à 20km au-dessus du sol. C’est par l’utilisation de liens radio dans une plage de fréquences bien définie que Google a choisi ici de raccorder au réseau Internet des zones rurales ou peu développées.
Le nouveau projet que Google décide aujourd’hui de lancer s’inscrit dans la continuité de Loon. Estimé à plus de trois milliards de dollars, il a pour même objectif d’offrir un accès Internet à tous les terriens, mais cette fois-ci grâce à l’utilisation de satellites de communication. Ces derniers seront positionnés sur une orbite basse, créant ainsi un réseau maillé sur l’ensemble du globe. Un premier lancement de 180 satellites est prévu.
Mi-avril, Google a racheté Titan Aerospace constructeur de drones. Les prototypes réalisés fonctionnent à l’énergie solaire et sont capables de se maintenir sur une orbite à une vingtaine de kilomètres pendant cinq années. Ces drones pourraient être une alternative aux satellites géostationnaires, tout en permettant une réduction des coûts significative.
Un réseau aux différentes finalités ?
Il ne faut pas oublier que certaines zones des pays couverts par Internet ne disposent pas d’un accès fixe haut débit. En France par exemple, la population privée de ce type d’accès est estimée à 0,7%. Ainsi la réussite du projet de Google permettra non seulement de couvrir les zones de pays en développement mais aussi les zones reculées de cette certains pays développés. L’entreprise de la Silicon Valley compte ainsi assurer le développement de son activité sur le sol, en fédérant de nouveaux utilisateurs dont le nombre pourrait s’élever à plusieurs centaines de millions. Mais l’augmentation de ses utilisateurs est-elle la seule retombée attendue par Google ?
Une question qu’il est légitime de se poser lorsque l’on sait que Google a obtenu en novembre dernier, l’autorisation par la FCC d’effectuer pendant six mois des tests à deux niveaux de plateformes radio : au niveau du sol et à 20km d’altitude. Les détails de ces tests restent secrets puisque de telles informations seraient susceptibles «de dévoiler de précieux renseignements sur les innovations technologiques de Google et sur ses projets et stratégies». Une nouvelle forme de réseau mobile très-haut débit ne serait-elle pas en phase de test ?
Google part ainsi à la conquête du ciel, une fois encore avec une réflexion et une avance technologique certaines. Attention tout de même à garder un oeil dans le rétroviseur : Facebook vient également d’annoncer son désir de déployer un réseau de satellites dans le même but, un projet baptisé Internet.org.