Cela fait quelques années que le stationnement intelligent est autour de nous, mais nous le voyons à peine. Pourtant, ses évolutions sont rapides et très prometteuses dans l’optique des Smart-City.
Le stationnement intelligent n’est pas seulement une solution permettant au particulier de trouver une place facilement en centre-ville, c’est également un moyen de désengorger le trafic et ainsi limiter la pollution et les nuisances sonores. En effet, 25% du trafic en centre-ville est lié à des automobilistes à la recherche d’un stationnement !
Un panel d’offres variées, qui a évolué depuis la naissance du stationnement intelligent
La solution de stationnement intelligent la plus ancienne est l’offre de « guidage à la place ». On la trouve principalement dans les parkings de centres commerciaux, comme à Vélizy 2, où 3000 capteurs ParkSense (société SmartGrains) ont été déployés en avril 2010.
Ce type de solution permet au conducteur une fois dans le parking de localiser rapidement les places disponibles. On peut par exemple trouver à l’entrée du parking un afficheur dynamique indiquant les places libres dans chaque zone, d’autres à l’entrée de chaque allée, et des signaux lumineux sur chaque place individuelle visibles depuis l’allée.
Cette solution a ensuite évolué afin de pouvoir centraliser et transmettre ces informations aux conducteurs avant leur arrivée à destination. Ainsi, des applications mobiles et des sites web sont nés pour que les conducteurs puissent connaitre le nombre de places disponibles à distance. Bien que cette offre soit peu utile pour les parkings commerciaux, elle prend tout son sens lorsque les capteurs sont placés dans les rues d’un centre-ville par exemple. C’est notamment le cas de l’offre Cemavil.
Certaines applications offrent la possibilité d’être alerté en cas de dépassement de durée de stationnement autorisée, voire même de payer pour prolonger la validité du stationnement. Les informations peuvent être remontées aux autorités par les mairies qui exploitent ces offres afin de déceler les véhicules en infraction et ainsi permettre la rotation des places de stationnement.
La ville de Nice a installé une infrastructure de stationnement intelligent en janvier 2013 avec 1000 capteurs dans le centre-ville. Plus loin de chez nous, les villes de San Francisco et Los Angeles utilisent déjà ce service, et la municipalité de Montréal vient de lancer un projet pilote en avril dernier. Ce pilote a également pour but de tester la modification dynamique du coût de stationnement en fonction de la quantité de places disponibles par zones de stationnement.
Une vidéo a été réalisée par Tribune Bulletin Côte d’Azur (presse économique locale) sur l’initiative niçoise. Elle illustre la prise en main de la solution déployée et souligne ses limites, comme par exemple la présence de travaux ou de scooter sur les places, qui n’est pas détéctée. Ces limites ont notamment été un frein pour la ville de Toulouse, qui a décidé de ne pas généraliser son projet pilote de stationnement intelligent.
Certains de ces nouveaux services ne s’adressent pas uniquement aux conducteurs mais également aux propriétaires de parkings (entreprises, administrations, hôtels, syndics, etc.) en leur permettant de louer leurs places libres.
Les conducteurs, quant à eux, peuvent profiter de places libres dans des parkings privés sécurisés en téléchargeant l’application mobile dédiée. Lorsqu’ils se présentent devant l’entrée du parking, ils actionnent l’ouverture grâce à une commande spéciale ou depuis leur smartphone. Ils peuvent stationner sur l’emplacement aussi longtemps qu’ils le souhaitent (en fonction de la formule qu’ils ont souscrite) et seront débités à la sortie du parking, suivant la différence entre l’heure de leur arrivée et de leur départ.
Ce service est proposé sur le site de ZenPark qui lance d’autres initiatives telle que l’ouverture à la location d’un parking privé près de Roland Garros.
Un socle technique similaire entre les offres actuelles
Le stationnement intelligent repose aujourd’hui sur une base technique assez similaire pour la majorité des offres existantes.
Les éléments centraux sont les suivants :
- Un capteur sur la place de stationnement permet de savoir si la place est libre ou non. Il peut s’agir d’un capteur à ultrasons, à infrarouges, ou d’un capteur qui permet de détecter la modification du champ magnétique à l’arrivée d’un véhicule sur la place. Il existe différents types de capteurs qui permettent ainsi une utilisation en intérieur (parkings couverts, etc.) ou en extérieur (parkings extérieurs, voirie, etc.). Ces capteurs sont optimisés énergétiquement afin d’atteindre une durée de vie de 10 ans aujourd’hui pour les plus performants.
- Un totem. Il s’agit d’une borne de collecte des données des capteurs à proximité (jusqu’à 100 capteurs) par ondes radio. Cette transmission peut se faire entre le totem et chaque capteur s’ils sont assez proches, sinon par transmission de proche en proche entre les capteurs jusqu’au totem (réseau de capteurs). Ce totem peut également contenir un afficheur précisant le nombre de places libres, ou être le relai IP vers le SI centralisé.
- Un SI centralisé (facultatif) qui collecte les informations remontées par l’ensemble des totems IP. Ces informations peuvent ensuite être transmises aux automobilistes via un site web ou une application mobile, ou être exploitées par des régies publicitaires ou des enseignes commerçantes à proximité.
Les services communautaires, une nouvelle approche ?
Les services communautaires connaissent une démocratisation importante aujourd’hui, notamment avec le covoiturage ou les services de partage. Mais comment ces services pourraient-ils apporter une solution au problème du stationnement en ville ?
Les américains de MonkeyParking ont trouvé une solution : la vente aux enchères de votre place ! L’application enregistre la position précise de votre voiture en stationnement, et permet de recevoir des enchères sur votre smartphone en temps réel. Si c’est justement le moment où vous souhaitez utiliser votre voiture, vous encaissez automatiquement l’argent de l’offreur (l’enchère ne peut excéder $20) et lui cédez votre place.
La mise en œuvre de ce système ne nécessite aucune infrastructure technique complexe et permet aux conducteurs de rentabiliser leur stationnement. Cette solution ne sera pas forcément pertinente lorsque des solutions de stationnement intelligent auront été déployées massivement par les municipalités, mais représentent en attendant une alternative intéressante.
Quelles évolutions pour ce marché ?
Les solutions technologiques de stationnement intelligent semblent répondre à un besoin fort des conducteurs. Cependant, il reste de nombreuses zones d’ombres sur leur utilisation (cas de zones en travaux, de stationnements gênants, de scooters garés sur des places libres, etc.) qui devront être corrigées afin de donner aux utilisateurs une information de confiance.
De plus, la démocratisation de ces solutions passe par une standardisation des technologies utilisées pour garantir une interopérabilité entre les constructeurs afin que des solutions transverses puissent naître. Et, comme toujours dans l’innovation technologique, c’est un challenge de taille !
L’idée de placer des capteurs sur les places de stationnement a permis à la startup HiKoB d’imaginer de nouveaux capteurs qui sont directement placés dans le revêtement des rues et routes. Ces capteurs peuvent ainsi estimer le trafic sur une route donnée, mais peuvent également embarquer des capteurs de température et ainsi signaler la formation de plaques de verglas par exemple. Le projet pilote GrizzLy a été mené autour de Lyon pour tester les technologies prometteuses d’HiKoB, dont les capteurs peuvent transmettre des informations sur de grandes distances sans nécessiter un besoin de câblage spécifique grâce à leur capacité à communiquer entre eux par radio.
Parions que de nouveaux services dans le domaine des Systèmes de Transports Intelligents (STI) verront le jour dans les prochaines années pour nous permettre une meilleure expérience de la route !
C’est bien de parler de tout ce qui à « foiré » (NICE / TOULOUSE / ISSY-LES-MOULINEAUX / METZ etc …) d’une part et des petites tentatives confidentielles à droite et à gauche d’autre part mais pourquoi ne pas citer les villes ( + de 20 à ce jour ) dans lesquelles cela fonctionne à la satisfaction générale ? Serviteur. Laurent KAHN
Bonjour,
En effet l’expérience s’est soldé par un échec à Nice, mais toutes ces initiatives vont tout de même dans le bon sens et nous finiront bien par trouver la solution qui marche !