Objectif premier revendiqué par ce smartphone innovant : communiquer de manière sécurisée et garder le contrôle sur sa vie privée. Petit tour d’horizon.
Le premier smartphone sécurisé grand public
Dernière nouveauté annoncée au Mobile World Congress 2014 de Barcelone, ce smartphone veut garantir un total respect de la vie privée de ses utilisateurs. Il se positionne comme le premier smartphone sécurisé grand public.
Pourtant rien ne le distingue, en apparence, d’un smartphone classique : écran HD IPS 4,7 pouces, appareil photo/vidéo 8 MegaPixels, mémoire vive de 2 Go, stockage de 16 Go, fonctionnant sous Android 4.2.2 Jeally Bean… mais « légèrement » modifié. Le nouveau venu est en fait basé sur PrivatOS, une version sur-mesure d’Android dans laquelle toutes les fonctionnalités usuelles ont été revues pour offrir une sécurité « sans comparaison » à son propriétaire.
En effet, les co-fondateurs du téléphone – l’éditeur Silent Circle et le fabricant espagnol Geeksphone – ont doté leur Blackphone d’un package logiciel dédié aux communications sécurisées. Il permet notamment de chiffrer les communications vocales (Silent Phone), les messages textes (Silent Text), les carnets d’adresses (Silent Contacts), mais aussi d’anonymiser la navigation sur Internet via une connexion VPN, de gérer les permissions accordées aux applications tierces installées ou de bloquer la triangulation par wifi et réseau téléphonique.
Un smartphone anti-NSA ?
Le séisme soulevé par les révélations d’écoutes massives de la NSA (l’Agence Nationale de Sécurité Américaine), au cours de l’été 2013, a largement sensibilisé l’opinion publique au respect de sa vie privée. Les utilisateurs se tournent de plus en plus vers des solutions garantissant la confidentialité de leurs données personnelles, comme le montre la réussite de Snapchat.
Dans ce contexte, l’intérêt de ce nouveau téléphone n’est plus à démontrer : en donnant facilement accès à des applications de communications chiffrées, il permet la protection du contenu des échanges. Le Blackphone s’adresse donc aux anonymes soucieux de préserver leur vie privée, ou aux professionnels travaillant sur des sujets sensibles. Des utilisateurs en tout cas prêts à investir pour garder le contrôle de leurs données : 457€, sans compter le renouvellement de services initialement gratuits (stockage sécurisé, gestion des permissions, …) sont à débourser pour l’achat du Blackphone.
Cependant, que les analystes réseaux se rassurent : le Blackphone n’empêche pas les collectes de métadonnées de connexion, qui s’effectuent au niveau du réseau et qui permettent par exemple l’analyse du trafic.
Si ce smartphone innovant est le premier à se positionner sur le marché des terminaux sécurisés grands publics, la concurrence se prépare. Un OS sécurisé basé sur Androïd et 100% made in France, « Uhuru« , est annoncé à la vente dès avril 2014. Un nouveau marché pour les OS ?