La tendance est de plus en plus flagrante : les objets connectés s’installent à grande vitesse dans notre quotidien. C’est à coup de communications sans fils que ces objets intelligents, rendant cruellement obsolètes leurs homologues dépourvus d’émetteurs, ont l’objectif ambitieux de nous simplifier l’existence. Du côté des sportifs, ces objets permettent le quantified Self (autrement connu sous le nom d’ automesure) qui a pour ambition d’apporter aux sportifs des outils de mesure de l’effort. Pour booster leurs porteurs, ils s’improvisent également coach en apportant de la motivation, ainsi que des challenges communautaires. Courons à la rencontre des outils du sportif 2.0 qui s’annonce technophile, et 100 % connecté !
Les objets connectés, des experts compétents au service de votre hygiène de vie
Les objets connectés sont aujourd’hui au service de notre quotidien. Nous parlons là d’objets intelligents dont nous connaissons parfaitement les versions classiques : montre, lave-linge, pèse-personne, téléviseur, réfrigérateurs, véhicule, jouet, cigarette électronique … Pour visualiser l’impact de ces évolutions, déroulons une courte fiction réaliste, décrivant l’usage actuel et futur de ces assistants 2.0. Attention, il est fort possible que certains early adopters s’y reconnaissent déjà.
Je me prends en main 2.0, le récit.
Il est 16h00 et vous êtes au travail à la machine à café avec votre collègue et amie Valérie en train de comparer sur vos smartphones l’évolution de vos indicateurs de forme physique. C’est justement après les pics glucidiques chaotiques des fêtes que vous avez adopté la résolution commune de vous prendre en main. Votre conjoint, attentionné, vous a justement offert pour Noël un bracelet tout aussi esthétique que sophistiqué : votre bijou dispose d’une fonction podomètre mesurant la progression de vos exercices physiques quotidiens. Il analyse ces données puis vous fournit des conseils personnalisés en accord avec vos objectifs, le tout, via votre smartphone. Tout se passe bien, cela fait une semaine que vous n’avez pas craqué au distributeur.
C’est alors que tout à coup, votre réfrigérateur connecté situé à quelques kilomètres (votre domicile) relève une donnée importante. Sans attendre, il l’envoie dans le Cloud pour analyse. Le dernier yaourt 0% a été consommé par votre fils, rentré plus tôt que prévu du collège. Votre réfrigérateur, qui aurait bien voulu alimenter ses partenariats avec des hypermarchés en vous proposant de vous en livrer demain, va devoir se rendre à l’évidence : il est trop tard. En effet, couplé à vos réseaux sociaux, il n’a pas loupé que votre conjoint a fièrement annoncé sur Google+ qu’il fera un tour à la salle après le boulot. Naturellement, il souhaitera, en rentrant, suivre son plan alimentaire adapté : protéiné et dénués de lipides superflus. Le réfrigérateur a donc détecté un besoin de yaourts 0% urgent, il se doit de permettre à votre conjoint d’honorer ses résolutions sportives dans de bonnes conditions, et par la même occasion, les vôtres.
Fort heureusement, votre smartphone vous a immédiatement géolocalisé et vous a fourni l’adresse du commerçant à proximité où vous pourrez vous en procurer au meilleur prix. À 17h30, alors que vous êtes dans le bus en direction de chez vous avec vos yaourts, votre bracelet vous propose d’atteindre votre objectif de 10000 pas par jour en descendant deux stations plus tôt. Pour faire d’une pierre deux coups, vous dépasserez Valérie qui vous a lancé un challenge public sur votre plateforme sociale en ligne.
C’est maintenant la fin de cette fiction, illustrant un quotidien peuplé de multiples assistants personnels, se voulant tout aussi compétents que pédagogues et bienveillants.
Corollaire : Un pas de plus vers l’externalisation de sa vie privée dans le cloud ?
Certes, cette intelligence a un prix : vos objets connaissent vos habitudes, vos goûts, vos planning, diverses données personnelles que vous avez bien voulu leur donner car elles étaient nécessaires à votre analyse personnalisée. Par nature communicants, les envoient sur internet afin de traiter, mettre en forme l’information et peupler vos espaces personnel en ligne, souvent riches en fonctionnalités de partage. Ce phénomène peut bien évidemment poser quelques problèmes aux plus pudiques d’entres-nous, mais c’est là un tout autre sujet.
Quelques objets du sportif
Vous vous êtes reconnu dans la fiction ci-dessus ou rêvez déjà de votre prochain bijou ? Découvrons quelques-uns des objets du sportif à travers trois profils distincts des plus fréquents.
Remise en forme
Le sportif débutant, en quête d’une meilleure hygiène de vie, a de la volonté, mais aussi beaucoup d’appréhension quant à sa future hypothétique activité. Il a besoin d’un « petit plus » pour enfin sauter le pas, d’un déclic. Ses outils lui proposent des moyens ludiques, pour enfin participer au cour de Cuisse Abdo Fessiers de 12h15 et enfin parvenir à remplacer par une pomme le Kinder Bueno de la pause de 16h. Ses objets :
- le bracelet podomètre et sa plateforme sociale (défis communautaires, engagement public et médailles virtuelles)
- le pèse personne connecté pour un lot d’indicateurs (masse, IMC, taux de graisse corporelle) de bien-être aussi bien personnel que lié au domicile (température, humidité)
- le Kinect sur Xbox permettant de participer à des cours de fitness virtuels et partager ses récompenses avec ses amis
- La cigarette électronique connectée (ou e-cigarette) pour s’arrêter de fumer en douceur
Course à pied
Parmi les différents profils de coureurs, nous parlerons de l’initié. Il a prévu de courir son premier marathon à horizon douze semaines et va donc suivre un plan d’entraînement spécifique ainsi qu’une alimentation réglementée. Ses objets :
- la montre du coureur muni d’un GPS (offre notamment le tracé du parcours sur une carte Google Maps et le kilométrage total), d’un accéléromètre (vitesse moyenne et instantanée), et d’un capteur de fréquence cardiaque. Accessoirement, cette montre donne l’heure en temps réel (!). L’objet permet notamment d’évaluer sa dépense calorique et ses pertes hydriques pour être capable de contrebalancer en s’alimentant en conséquence.
- le coach électronique (souvent sous forme d’une application sur votre smartphone) vous encourage en diffusant votre morceau préféré au moment opportun
Natation
Enfin, les objets du nageur, ayant la contrainte particulière d’évoluer sous l’eau. La montre connectée du nageur détecte le type de nage, compte ses longueurs et lui fournit des statistiques d’entrainement sur un tableau de bord en ligne.
Cyclisme, ski, golf, voile, de nombreux sports deviennent le terrain de jeu des objets connectés et du quantified self. Une étude du cabinet IDATE (devenu Digiworld Institute) estime que le nombre d’objets connectés d’ici 2020 en circulation aura été multiplié par 6 avec 80 milliards. Le cabinet IDC, quant à lui, estime cette valeur à 212 milliards à cette même date.
Cette ouverture ne laisse pas de doute, nous pouvons prédire un avenir prometteur à l’e-hygiène de vie ou plus généralement, à l’e-santé !
Gadget ou mode de vie ?
Pas mal toutes ces technos qui motivent à prendre soin de soi.
Le revers, c’est l’exposition et les informations personnelles qui sont à la portée de tous !
A consommer avec modération, comme le sucre !
Gadgets aujourd’hui et probablement mode de vie demain ! Comme le laisse entrevoir cet article, les objets connectés commencent tout juste à faire parler d’eux.
Ces objets seront omniprésents et seront les briques de base des véhicules intelligents, batiments intelligents voire même villes intelligentes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_intelligente).
Effectivement, des informations personnelles sont stockées dans le « cloud ». Autrement dit, ces données traversent l’internet, par des canaux dont on ignore le niveau de sécurité.
Très souvent, les plateformes en ligne proposées par ces objets permettent de limiter la visibilité des informations stockées. Cela dit, pour le moment, le niveau de criticité des données reste généralement limité. Seuls les plus « e-pudiques » d’entre nous peuvent se sentir atteints.
Par ailleurs, ceux qui ont peur des ondes vont devoir se faire une raison car demain, il n’y aura plus d’échappatoire !
Pour mesurer et analyser les données de course, une montre cardio GPS présente quand même des avantages par rapport à un smartphone. C’est quand même plus pratique d’avoir juste une montre au poignet.