Pour que leur hameau bénéficie enfin d’une couverture internet, les habitants de Bussy ont décidé d’entamer une grève de l’impôt… après 6 ans de courriers et pétitions diverses. A quelques mois des élections municipales, ils testent donc un autre moyen de pression sur les pouvoirs publics.
Des zones trop peu rentables pour être couvertes
Si l’anecdote peut prêter à sourire , le sujet est plus que sérieux pour les habitants, las d’être considérés comme des citoyens de seconde zone, et pour les maires de communes rurales, qui voient dans la mauvaise couverture réseau de certaines zones un élément qui nuit à l’attractivité globale du territoire.
Car ce hameau du Limousin n’est pas le seul à ne pouvoir profiter de YouTube ou réserver un vol en ligne. Fin 2009, 0,2% de la population française vivait encore dans une « zone blanche », ces zones dans lesquelles les opérateurs ont choisi de ne pas investir, car trop peu peuplée pour être rentables.
Le chiffre est beaucoup plus élevé si l’on s’intéresse au haut débit – en effet, seule 77% de la population bénéficie de ce dernier, dont le seuil est fixé à 2 megabit par seconde. Pour le bas débit aussi, on se trouve face à un problème d’infrastructures – l’ADSL n’est pas compatible avec les lignes téléphoniques.
Mettre l’internet haut débit dans tous les foyers, un défi technique impossible ?
Alors que Google envoie des ballons au-dessus de l’Afrique pour couvrir les zones les plus reculées, doit-on renoncer à internet dans la Haute Vienne ? Non, si l’on en croit le conseil constitutionnel, qui en a fait un droit fondamental du citoyen, composante de la liberté d’expression et d’information. Non aussi, car il existe des solutions techniques – et politiques.
L’Arcep mise donc sur différentes technologies, dont le Super-Wifi, le WiMax, ou l’accès à internet par satellite. En juin dernier, le député UMP Pierre Morel A l‘Huissier avait proposé la création de « zones à handicap numérique » pour aider les ménages à s’équiper en accès à internet par satellite, par le biais d’un crédit d’impôt.
D’autres régions comme l’Auvergne ont fait le choix d’investir dans l’internet, en mettant en place un partenariat avec France Télécom pour équiper les zones difficiles d’accès ou aider les particuliers qui restaient à l’écart pour s’équiper en parabole – pour un taux à 100% de couverture dès 2009 et un taux de couverture en haut débit en progression.
Des solutions qui restent coûteuses et en partie palliative – dans l’attente d’une prochaine révolution technologique.
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