Montres connectées, bracelets capteurs d’activité, vêtements intelligents… tous ces objets qui défraient la chronique ces derniers mois relèvent du secteur des « Wearable Technologies ». Touchant à des univers aussi variés que la mode, la santé ou la communication, ce marché devrait, selon Gartner, peser plus de 10 milliards de dollars en 2016. Cela méritait que Telcospinner s’y intéresse.
Quand la mode rencontre la technologie
Le monde de la mode explore depuis plusieurs années le concept de « vêtement intelligent » et des Wearable Technologies. Les premiers produits fonctionnels et commercialisables ont fait leur apparition en 2012. Dans la plupart des cas, ils utilisent des fibres textiles synthétiques dans lesquelles sont réparties des microcapsules contenant des produits chimiques particuliers. Dans d’autres cas, les vêtements intègrent des capteurs pour mesurer un ensemble de paramètres physiologiques (pouls, température, humidité) ou d’actimétrie (nombre de pas, activité physique).
Citons les T-shirts de la société américaine Radiate Athletics qui changent de couleur selon la température corporelle du sportif. Ou encore, dans un style plus avant-gardiste, les robes du créateur néerlandais Daan Roosegarde dont le degré de transparence évolue selon le rythme cardiaque de celle qui la porte. Quant au pantalon « Beauty and the Geek », équipé d’un clavier, d’enceintes et d’une souris, il permet, sur un mode loufoque, de bouger librement en étant toujours au contrôle de son ordinateur.
Les textiles innovants étaient d’ailleurs à l’honneur lors de l’exposition Futurotextiles qui s’est déroulée de février à juillet 2013 à la Cité des Sciences et de l’Industrie.
Si ces vêtements tiennent parfois davantage du gadget que de la création de mode, une étude de Forrester datant de 2012 montre pourtant que 12% de la population adulte américaine se voit porter des vêtements intelligents. Derrière ce chiffre, se cache en réalité un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur : celui du quantified self ou de l’automesure.
La société cadienne OMSignal l’a bien compris : au croisement de la mode, de la santé et de l’innovation technologique, elle a mis au point des textiles capables de mesurer le pouls, la respiration, l’humidité et la température de la peau, l’humidité et la température extérieures, le nombre de pas effectués et l’activité physique. À partir de ces données, le tissu détermine les calories brûlées par le porteur, ainsi que son état émotionnel. Il envoie les données sur le smartphone de l’utilisateur, en direct ou de façon différée, sous forme de tableau de bord. En phase finale de développement, ce vêtement intelligent devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année 2013.
Quantified self : les applications des Wearable Technologies dans le secteur de la santé et du fitness
D’autres objets alimentent la tendance du quantified self : les bracelets et montres connectés.
Ces dernières semaines ont vu successivement les annonces de plusieurs grands noms du secteur du sport et du fitness. Fitbe a présenté son deuxième modèle de bracelet Force équipé d’un affichage digital de l’heure et des statistiques sportives. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Nike d’annoncer la sortie de la deuxième version de son bracelet connecté FuelBand SE.
Pour compléter la série, Adidas a récemment présenté une nouvelle montre connectée : la miCoach Smart Run. S’appuyant sur Androïd et équipée d’un module GPS intégré, cette montre permet aux sportifs de mesurer et de suivre leur rythme cardiaque, tout en écoutant de la musique.
Univers de prédilection du phénomène quantified self, le fitness apparaît clairement comme l’un des principaux débouchés commerciaux pour les bracelets et montres connectés. Selon une enquête conduite récemment par la société d’intelligence économique QlikTech au Royaume Uni, en Allemagne et en France, 73% des consommateurs privilégient les accessoires connectés capables de les aider à mieux contrôler leur vie dans les domaines de la santé, du sport ou des loisirs. 55% sont même convaincus que ce type de « coaching virtuel » peut les aider à changer jusqu’à leur mode de vie.
Les montres connectées possèdent également des caractéristiques qui peuvent en faire un outil adapté à des services de téléassistance. Objets discrets, intégrés à l’environnement banal et quotidien des personnes qui les portent, elles offrent des services sans stigmatiser la fragilité (alors que l’effet stigmatisant des bracelets de téléassistance est un frein majeur). Plusieurs technologies embarquées dans ces montres intelligentes pourraient en faire un produit de choix sur le marché de la téléassistance de demain. La détection de mouvement et l’accéléromètre seraient par exemple utiles pour la détection de chutes. Des appels d’urgence pourraient être déclenchés via l’écran tactile ou en utilisant une fonction de commande vocale. On imagine par ailleurs des déclinaisons pour des applications de géolocalisation, de navigation, ou encore pour de l’anti-fugue. La fonctionnalité de réception de messages sur leur écran pourrait enfin servir au rappel de prise de médicaments.
Mais les montres ne s’arrêtent pas à la santé, proposant de nouvelles façons de communiquer. Une analyse que nous verrons dans la seconde partie de ce dossier sur les Wearable Technologies.
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