A l’heure où chaque émission TV possède son « hashtag », la télévision étant l’activité qui génère le plus de contenu sur les réseaux sociaux, les téléspectateurs créent entre eux des liens qui échappent aux chaînes de télévision. Afin d’exploiter au mieux les données qu’offre ce « double-écran », TF1, Canal Plus et leurs filiales respectives viennent de signer un partenariat avec Facebook, à l’image de l’accord que ce dernier avait conclu il y a quelques temps avec des chaînes américaines (CNN, NBC) et britanniques (BskyB, Channel 4).
Les réactions des téléspectateurs observées
Cet accord permettra aux chaînes de bénéficier de deux outils élaborés par le célèbre réseau social Facebook :
– Keywords insight, qui permet de récolter les données telles que l’âge, le sexe ou la localisation des personnes utilisant un mot ou une expression donnés. Un compteur dénombrera en effet toutes les publications Facebook (statut, commentaire, phot…) intégrant le terme visé, y compris les publications « privées ». Les statistiques de Facebook produites restent bien sûr anonymes.
– PublicFeed, qui mesure le nombre de publications Facebook en temps réel sur un sujet précis. Cet outil permettra également aux chaînes d’intégrer ces publications Facebook à leurs programmes. Cette fonction est cependant limitée aux messages ayant un statut public.
Avec Facebook, une relation client bouleversée au sein des medias télévisés
Facebook est le réseau social sur lequel les programmes tv sont le plus discutés. Avec ses 26 millions d’utilisateurs actifs en France, dont 18 millions chaque jour, la plateforme sociale va permettre aux chaînes de récolter des données précieuses sur leurs téléspectateurs. Ces analyses auront un double objectif : d’une part les contenus et grilles de diffusion pourront être orientés sur les attentes des téléspectateurs, et d’autre part ces informations permettront d’ajuster au mieux les cibles pour les publicitaires. En outre, les chaînes comptent utiliser ces outils pour créer davantage d’interactions avec les téléspectateurs, qui deviendront alors des « téléspect-acteurs ».
Dan Rose, le Vice-Président en charge des partenariats définissait récemment Facebook comme la « nouvelle machine à café ». Etant donné le nombre de discussions qu’il génère, cette fonction est pleinement remplie. La seule différence réside dans le fait que désormais certaines entreprises peuvent utiliser les données de ces conversations pour repenser leurs cibles et leurs orientations.