Nous l’observons quotidiennement et en sommes les acteurs : la tendance est à la mobilité et au « tout connecté ». L’archétype de l’employé derrière son bureau tapotant sur le clavier de son PC fixe tend à disparaître. Dès lors, le poste de travail au sens « traditionnel » du terme, devient « environnement de travail ». Ceci est permis par une DSI capable de fournir des services adaptés au nomadisme, la mobilité, et la multiplicité des terminaux avec lesquels travaillent les utilisateurs. Comment aborder ces challenges qu’impose l’employé 2.0 ? Etudions une solution.
Etape 1 : la virtualisation du poste de travail
La virtualisation du poste de travail (connue également sous le nom de VDI pour Virtual Desktop Infrastructure) est une technologie permettant de dissocier la capacité de calcul et de stockage des terminaux. Pour ce faire, des serveurs centraux situés dans le datacenter de l’entreprise hébergent les environnements de travail personnels de chaque utilisateur. A l’aide de son terminal muni d’un client, l’utilisateur charge, affiche et interagit avec cette session distante. Ainsi, l’utilisateur n’est plus associé à son unique terminal, mais à son environnement de travail, ses données et ses paramètres. A titre d’exemple concret, un utilisateur peut « consommer » sa session Windows depuis le terminal de son choix.
Les corollaires inhérents à cette technologie sont les suivants :
- Point d’attention : ce mode de fonctionnement nécessite la garantie d’une bande passante minimum afin d’assurer une expérience utilisateur suffisante. La connexion est optimisée par des mécanismes de compression des flux, réduisant au minimum la bande passante requise par chaque client. Dans le cas contraire, des sessions visiblement dégradées peuvent impacter fortement l’adoption par les utilisateurs, et donc la productivité de ceux-ci.
- Bénéfices :
- Aucune donnée n’est stockée physiquement sur les terminaux utilisateurs, tout est conservé sur le serveur central. Ainsi, aucune fuite ni disparitition de données en cas de perte ou de vol de terminaux.
- Les coûts de maintenance rationalisés.
- Gain de flexibilité dans le déploiement.
- Gain de productivité pour les utilisateurs.
- La capacité de calcul étant centralisée, il est possible de fournir aux utilisateurs des systèmes d’exploitations et logiciels dernière génération sans renouveler le parc de terminaux.
Un constat reste cependant à faire : l’employé 2.0 souhaite également pouvoir utiliser pleinement les capacités de communication modernes, de plus en plus incluses dans ses terminaux.
Etape 2 : les communications unifiées
Les communications unifiées consistent à rassembler tous les canaux de communications dont disposent les utilisateurs de façon intuitive. A titre d’exemple, citons les célèbres Microsoft Lync et Cisco Jabber qui rassemblent, sur une seule interface, les fonctionnalités suivantes :
- Disponibilité (également connue sous le nom de « statut de présence »),
- Messagerie instantanée,
- Partage de contenu (bureau, document),
- Escalade mail,
- Escalade conférence web,
- Softphone audio,
- Visioconférence personnelle.
Les cas précis des deux derniers points nécessitent un flux temps-réel garanti par un mécanisme de qualité de service. Or, compte-tenu de la volumétrie de données, il est inapproprié de faire transiter des flux de communication par les canaux des sessions distantes.
Ces flux média doivent passer par des canaux adaptés en termes de volumétrie et dédiés aux communications temps-réel. Il reste donc à indiquer aux terminaux comment sélectionner le canal approprié en fonction de l’usage.
Etape 3 : les communications unifiées en environnement virtuel
Les communications unifiées en environnement virtuel sont notamment proposées par Cisco (Architecture VXI) et Mitel (architecture vMCD) en association avec VMWare. Les équipementiers et l’éditeur proposent de décorréler les exigeants flux temps réel (audio et vidéo HD) des sessions utilisateurs distantes, occupant une bande passante minimale. Ainsi, lors d’une communication, les flux de signalisation emprunteront les chemins du datacenter, tandis que les flux média opteront pour le réseau local pouvant supporter un volume plus important.
Ce type d’infrastructure évite intelligemment le « Hairpinning effect » (ou anti-tromboning) :
Dans le cas d’une communication intra-site, l’acheminement des flux temps-réel vers le datacenter encombre inutilement les liens (scénario de gauche). Dans le cas d’un scénario optimisé, la couche logicielle détecte et achemine les différents flux dans les canaux appropriés. Ainsi, deux collaborateurs d’un même site communiquent par le réseau local (scénario de droite).
Les promesses sont séduisantes. Faut-il se lancer ? Analyse des tendances !
Les grands acteurs sont maintenant capables de coupler les avantages de la virtualisation des postes de travail et des communications unifiées. Cependant, le sujet n’est pas encore en tête des schémas directeurs des DSI.
Selon une enquête commandée par Riverbed en septembre 2012, seules 36% des DSI françaises donnent la priorité à la virtualisation des postes de travail.
Dans une étude réalisée en 2010, le cabinet d’analyse IDC prévoit une croissance considérable pour le marché EMEA des communications unifiées : 8 milliard de dollars en 2010 à 16,6 milliards en 2014.
Encouragées par la croissance des phénomènes du Bring Your Own Device (BYOD) et Bring Your Own Application (BYOA), les offres dans le cloud autour de la gestion et du service mobile centralisé se développent. On assiste également à une démocratisation des offres « Desktop as a service » : des fournisseurs proposent une externalisation de l’infrastructure VDI, les sessions distantes étant dans ce cas hébergées dans le cloud.
L’espace de travail communiquant qui se dessine aujourd’hui semble donc, à son tour, prendre la forme d’un service distant proposé selon deux modèles : interne (fourni par la DSI) ou externalisé (fourni par un hébergeur dans le Cloud).
One thought on “L’espace de travail de l’employé 2.0 : virtualiser et communiquer !”