La vente flash ouverte mardi 9 juillet 2013 sur le site de vente-privee aura fait parler d’elle. Free a en effet affolé le marché en proposant une offre mobile + forfait avec engagement de 24 mois à des prix agressifs. Xavier Niel avait pourtant fustigé ce modèle de facturation il y a deux ans, allant jusqu’à traîner SFR en justice pour « concurrence déloyale ».
Flashback, nous sommes le 10 janvier 2012 : Xavier Niel tient la très attendue conférence de lancement de Free Mobile. Il y annonce les forfaits mobiles à prix cassés tant redoutés par ses concurrents et condamne fermement les modèles de forfaits avec subvention de smartphones, pour lesquels le consommateur est engagé pour 24 mois auprès de son opérateur. Ceux-ci constituent d’après lui une « peine de prison ferme de deux ans ». Il lance même moins de six mois plus tard une action en justice contre SFR et ce modèle de facturation qui constitue selon lui, « une façon de faire du crédit à la consommation déguisé sans se soumettre aux contraintes légales ». Il perd la bataille, mais continue la guerre.
Mardi 9 juillet 2013, Free prend pourtant ses concurrents au dépourvu en proposant une vente flash de forfaits illimités à 39,99€/mois incluant un terminal au choix parmi les derniers proposés sur le marché (iPhone 5, Galaxy S4…). L’offre transpire l’opération test – et au vu de son succès (rupture de stocks après prolongation d’un jour), fort est à parier qu’elle sera suivie d’une offre standard de mobiles+forfaits avec engagement.
Si l’offre standard se concrétise, c’est donc un virage à 180° qui aura été amorcé par Free. Bénéficiant maintenant d’une notoriété et d’une place au soleil (8% du marché mobile français fin 2012), Free se permet de revenir à des modèles de facturation standards, avec engagement, tout en maintenant une vitrine de prix « cassés » pour assurer la cohérence : Xavier Niel sait qu’il s’agit là du modèle de vente le plus rentable pour les opérateurs, mais également du modèle le plus abordable pour les utilisateurs technophiles.
D’aucuns sont probablement déçus que Free n’ait pas tenu la position affichée lors de son entrée sur le marché mobile, mais la plupart des consommateurs seront simplement ravis de pouvoir bénéficier des smartphones dernier cri « subventionnés » par un forfait tout compris à 39,90€, même avec un engagement de 24 mois.
Reste que le trublion a encore des défis à relever : l’ARCEP surveille sa couverture nationale de près (Free est engagé à couvrir 75% de la population en 2015) et la 4G – chasse gardée d’Orange, SFR et Bouygues Telecoms – va débarquer sous peu. De fait, sur le terrain des infrastructures, l’opérateur trublion n’est peut être pas le mieux positionné.
Entre marketing, nouvelles technologies et attaques en justice, le marché des télécoms mobiles n’a pas fini d’être remodelé. Reste à espérer que la concurrence jouera en faveur du consommateur…
excellent article!