Quels enseignements tirer de la récente publication du 3ème baromètre de la confiance des Français dans le numérique ?
Le premier constat est sans appel : alors même que les français n’ont jamais été aussi présents sur la toile, l’étude montre une importante érosion de leur confiance dans les services en ligne.
Une généralisation des usages, une confiance en baisse
90% des internautes français déclarent en effet utiliser des services d’e-administration ou d’e-commerce, et 77% les réseaux sociaux. Mais parallèlement à ces usages en hausse, on assiste à un fléchissement du niveau de confiance, notamment pour l’e-administration, qui perd 10 points depuis 2011
Quelles sont les raisons de cette perte de confiance ? Au-delà d’une actualité chargée (scandales touchant l’utilisation des données personnelles, révélation sur le système Prism de la NSA, procès de la CNIL contre Google…), une des explications mise en avant par l’étude serait la complexification de la vie numérique.
Les internautes disposent ainsi en moyenne de 16,4 comptes en ligne, et 38% doivent gérer plus de 5 mots de passe. Une multiplicité des identifiants qui est ressentie comme une gêne pour 43% d’entre eux.
Une sensibilité accrue aux données personnelles
Face à des risques de mieux en mieux perçus (40% des internautes craignent l’utilisation abusive des informations par l’administration), plusieurs type de stratégies sont mises en place par les utilisateurs.
Cela peut prendre la forme d’un simple refus de communiquer des informations personnelles (seuls 35% des internautes acceptent de publier des informations sur leur vie personnelle, contre 49% en 2009, et 75% refusent d’être géolocalisés).
Pour d’autres internautes cela va plus loin, 47% fournissant volontairement de fausses informations en ligne, et 16% se présentant sous un pseudonyme.
Enfin, on note une utilisation accrue des paramètres de confidentialité : 77% des utilisateurs les ont personnalisés sur Facebook.
Crise de confiance ou meilleure compréhension du web ?
Les résultats de cette étude doivent-ils pour autant apparaître comme le révélateur d’une crise de confiance durable entre internautes et services en ligne ?
Pas forcément. On peut en effet considérer la meilleure compréhension des risques d’internet par les français comme un signe positif : ça pourrait être le signe d’une plus grande maturité des usages numériques.
C’est donc aux entreprises et administrations de mettre en place les leviers de réassurance qui leur permettront de regagner la confiance d’internautes de mieux en mieux informés.