Avec la multiplication de réseaux sociaux et la popularisation des moteurs de recherche, Google à leur tête, la question des politiques de confidentialité des informations utilisateurs est au cœur de toutes les discussions. Depuis l’annonce de la nouvelle politique de confidentialité de Google, 27 pays européens, dont la France, demandent des modifications afin de « se mettre en conformité » avec la directive européenne « Informatique et libertés », qui vise à protéger le droit à la vie privée. Suite à la non réponse de Google à leurs demandes, les autorités de protection des données de six pays européens, dont la CNIL française, ont engagé le 2 avril passé une action répressive contre l’entreprise américaine.
En effet, depuis près d’un an (mars 2012), Google a fusionné soixante règles d’utilisation de sa politique de sécurité en une seule. Ainsi, les informations de plusieurs services autrefois séparées comme Gmail (service de messagerie) et Google+ (réseau social) se retrouvent regroupés. Malgré la demande des organismes européens de protection de la vie privé de retarder la mise en application de cette politique de sécurité, Google a refusé tout engagement précis à e sujet.
Dans un communiqué datant du 2 avril, la CNIL souligne qu’à la demande de Google, des représentants du géant américain ont été reçus le 19 mars dernier par un groupe de travail réunissant les autorités de protection des données d’Allemagne, d’Espagne, de France, d’Italie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Ce groupe de travail aurait fixé un délai raisonnable à Google afin que celui-ci modifie sa politique de confidentialité. « A l’issue de ce délai, Google n’a adopté aucune mesure concrète », dit le communiqué, afin d’expliquer l’ouverture d’une procédure de contrôle, ainsi qu’une procédure de coopération administrative internationale entre les différents homologues du groupe de travail. De son coté, un porte-parole de Google a assuré que la politique de confidentialité du groupe « respecte la loi européenne et [lui] permet d’offrir des services plus simples et plus efficaces« .
Une loi internationale en construction?
De nombreuses sociétés américaines et européennes tentent de peser sur la mise en place d’une nouvelle loi afin de garantir une meilleure protection des données personnelles des utilisateurs. Des lobbies ont même été jusqu’à rédiger eux-mêmes certains amendements proposés par des députés européens. L’état américain, dont les intérêts économiques vont à l’encontre du renforcement de la protection des données personnelles, a, pour sa part, menacé de prendre des mesures commerciales à l’encontre de l’Europe si celle-ci mettait en place de nouvelles restrictions à ce sujet sans son accord. En effet, nombre d’entreprises américaines estiment qu’une limitation de croisement de données entre plusieurs services irait à l’encontre de leurs intérêts économiques.
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