Alors que le secteur de la téléphonie mobile est de moins en moins rentable pour les opérateurs, notamment en raison d’une concurrence accrue sur les prix suite à l’arrivée de Free Mobile, les quatre opérateurs se lancent une « guerre à l’innovation ». La 4G va révolutionner les usages mobiles en permettant des débits de plus en plus élevés, jusqu’à un débit théorique de 150 Mb/s, soit parfois plus que ce que nous pouvons avoir avec l’ADSL à la maison ou au bureau.
En effet, là où la 3G permet de surfer sur le net, de regarder de petites vidéos (avec un temps de chargement important) ou de lire ses emails, la 4G permettra des usages beaucoup plus consommateurs de données comme le visionnage quasi-instantané de vidéos en streaming ou encore l’envoi de fichiers lourds. Les opérateurs n’oublient pas également les usages professionnels où « Il y a bien sûr la croissance du bureau mobile et la volonté de travailler en mobilité avec le même confort qu’en fixe », explique à ZDNet.fr Pascal Ancian, Vice-Président, Mobile France & International d’Orange Business Services (OBS).
Un déploiement qui s’annonce rapide
La concurrence s’annonce donc accrue sur le sujet. Pour preuve, suite au déploiement du premier réseau 4G à Lyon par SFR fin Novembre, puis à la Défense, c’est au tour d’Orange de passer à l’offensive avec l’annonce de ses offres 4G grand public et le déploiement de son réseau dans le quartier de l’Opéra à Paris ainsi que dans les 1er, 2ème, 8ème et 9ème arrondissements. Bouygues n’est pas en reste avec l’autorisation de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) d’utiliser ses vieilles fréquences GSM (1800 MHz) pour faire de la 4G.
Le déploiement de la 4G s’annonce ainsi deux fois plus rapide que celui de la 3G, et laisse ainsi espérer une couverture de 98% de la population en 3,5 ans. Le seul frein étant dans la négociation d’installation d’antennes-relais sur les toits et de pylônes en campagne, aussi bien avec les propriétaires des terrains que pour l’obtention des autorisations nécessaires.
Un dernier petit défi technologique attend les opérateurs et les constructeurs de téléphones mobiles : la 4G a été conçue pour transmettre des données mais pas de la voix ou des SMS. La bascule 4G / 3G en fonction des usages doit alors être mise en place, tout en s’assurant de pouvoir continuer à accéder à internet, même en cours de conversation téléphonique.
Et, les premières offensives commerciales ne se font pas attendre. Alors que tous les opérateurs estimaient ce service supplémentaire à 5 ou 10€ de plus, Orange l’offre à ses gros clients (forfait à plus de 49€ par mois) et le propose à 1€ aux autres, pour toute souscription avant le 31 Décembre 2013. Quant à Free Mobile, rien n’a pour l’instant été annoncé mais il y a fort à parier qu’une nouvelle bataille des prix approche.
Et qu’en est-il de l’adoption de la 4G par les entreprises ?
Dans un contexte de mobilité grandissante de leurs collaborateurs, les entreprises seront très certainement friandes de ce type de solution, permettant non seulement d’envoyer en temps réel des documents, de participer à des visioconférences mais aussi d’utiliser leurs solutions de mobilité (tablettes, PC léger…) de façon aussi efficace que lorsqu’elles sont connectées au réseau filaire. C’est d’ailleurs le pari pris par les différents opérateurs, avec le déploiement de sites stratégiques tels que La Défense ou le quartier d’affaire de l’Opéra à Paris. Certains analystes économiques vont même jusqu’à dire que le déploiement de la 4G pourrait faire gagner des dixièmes de points de PNB aux pays les plus avancés, en augmentant l’efficacité des collaborateurs des entreprises connectées.