Au début des années 2000 les frontières entre les secteurs médias télécoms et Internet se décloisonnent sous l’impulsion de la démocratisation de la ToIP, technologie ubiquitaire. Les acteurs Internet, dont le modèle basé sur la gratuité a provoqué un succès d’usage, cherchent à monétiser leur « audience ». Free, plusieurs mois après avoir lancé son offre ADSL dégroupée à prix cassé, frappe alors un grand coup. En 2002 le trublion d’Internet impose une alternative commerciale disruptive sans abonnement en lançant la Freebox et le Triple Play. Cette offre packagée remporte un succès tel que 2/3 des appels fixes sont aujourd’hui passés via une box. Cet objet du quotidien n’est-il pas donc idéalement placé pour être le cœur du foyer connecté ? La masse de données marketing collectée ne constituerait-elle pas alors une formidable opportunité pour les marques?
La box, futur chef d’orchestre du foyer connecté ?
Placée au centre du foyer numérique, la box pilote déjà les accès à Internet, au téléphone fixe et à la télévision. En parallèle la notion de foyer numérique n’a de cesse de s’enrichir sous l’égide de la mouvance Smart Home. Les objets connectés « Smart » se multiplient : la TV connectée, le Smartphone, la tablette, le frigidaire, le chauffage, le four, les interrupteurs, les prises électriques, les véhicules, les capteurs médicaux, les alarmes, les thermostats… On estime que d’ici 2015 l’Internet des objets devrait atteindre plus de 300 millions de connections. Ne serait-ce pas l’occasion pour les opérateurs de proposer une offre Multi Play en s’appuyant sur la box pour que ces objets soient accessibles depuis Internet et puissent également communiquer entre eux (Android a déjà imaginé rendre tous ces objets domestiques interopérables.)? L’avenir de la box ne se trouverait alors pas dans sa capacité à intégrer des fonctionnalités nécessitant un hardware puissant mais dans sa capacité à interconnecter toute sorte d’objets communicants pour offrir du service personnalisé, simple d’utilisation, facile d’accès. Et si une nouvelle génération « Smart » de box émergeait conjointement à la mouvance Smart Home.
La box, futur cheval de Troie des marques ?
La box ne pourrait-elle pas collecter l’ensemble des données rattaché aux personnes avec qui nous avons échangé pendant la journée, aux publicités ayant retenu notre attention, aux produits achetés en ligne voire en magasin, aux sites sur lesquels nous avons navigué, aux émissions que nous avons regardées, à la température que nous avons choisie en fonction de la température extérieure, à la liste de nos courses au regard de ce qu’il reste dans le frigo et de l’anniversaire prochain d’un proche…? La box « connaitrait » alors nos habitudes de vie et de consommation mieux que quiconque.
Toutes ces informations, une fois transmises et analysées, pourraient être exploitées par les marketeurs pour adapter les contenus digitaux proposés à l’individu et non plus seulement à un profil ou segment client. La box vecteur d’une communication unifiée, enrichie, pourrait alors donner une toute autre dimension à des canaux de vente structurellement froids. Il faudrait alors repenser le ciblage publicitaire à 360° pour être en mesure d’exploiter des données de plus en plus riches mais complexes dans un écosystème en croissance exponentielle.
La box, point d’entrée idéal centraliserait toutes ses interactions pour qu’enfin le Marketing des marques passe d’un mode encore mass market et transactionnel à un mode relationnel personnalisé, facteur majeur de différenciation.
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