A compter du 1er avril prochain, l’offre low-cost de la SNCF, TGV Eco, sera disponible : 4 rames TGV duplex, au look bleu ciel et rose, relieront de façon intensive (62 trajets hebdomadaires et 1268 passagers par trajets vs. 1040 aujourd’hui) la gare de Marne-la-Vallée à Marseille et Montpellier, en passant par la vallée du Rhône. Depuis l’annonce d’hier, la SNCF ne fait pourtant pas l’unanimité auprès des voyageurs.
Des tarifs vraiment moins chers pour le client ?
La SNCF applique parfaitement le concept du low-cost : des prix attractifs pour un service réduit à l’essentiel. En mettant annuellement 400 000 billets à 10€, et jusqu’à 1 million de billets à moins de 25€, uniquement par Internet via le portail Ouigo et accessibles dès 6 mois à l’avance, la SNCF se félicite d’avoir les prix d’appel « les moins chers du monde » comme le précise Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF. Un enfant de moins de 12 ans accompagné par un adulte ne paiera que 5€. Le prix du billet inclut un sac à main et un bagage cabine qui pourra être déposé sous le siège. Tout bagage supplémentaire coûtera 5€, dans la limite de 2 bagages en sus. Pas de voiture bar, pas de 1ère classe, pas de garantie voyages et un contrôle avant la montée dans le train nécessitant d’arriver 30min avant le départ du train. Pour l’électricité, il faudra s’acquitter de 2€ de plus.
Des prix d’appels attractifs certes mais qui augmenteront jusqu’à 85€, en fonction des règles d’optimisation des tarifs selon les périodes, l’heure, la destination et le remplissage des trains. Mais les voyageurs, surtout ceux habitués aux départs de gares intra-muros, contestent le coût du voyage final auquel ils devront ajouter 10€ pour Paris/Marne-la-vallée, 14€ pour Saint-Exupéry/Lyon, sans compter le temps de trajets supplémentaires.
La SNCF souhaite séduire une nouvelle clientèle
Le lancement de cette nouvelle offre, comme l’explique Barbara Dalibard, Directrice de SNCF Voyages, s’inscrit dans la lignée des actions déjà entreprises pour préparer l’ouverture totale du marché domestique en 2019 (iDTGV en 2004, billets Prems en 2005). La SNCF souhaite également séduire une nouvelle clientèle, en concurrençant la voiture et les offres bas coûts des compagnies aériennes. TGV Eco cible une clientèle jeune ou familiale, habitant hors de Paris (Seine-et-Marne, Essonne) et pour laquelle il est difficile de venir à Paris prendre le train. Cela n’empêche pas les associations d’usagers de souligner le fait que c’est le voyageur qui supportera le coût optimisé par la SNCF en décentralisant les gares pour économiser 30% sur l’utilisation des voies.
Avec un investissement de 10 millions d’euros, ce nouveau modèle de production pourrait s’avérer très rentable (cible en 2017), si la clientèle répond présente.
One thought on “Ouigo, low-cost pour la SNCF, mais pour quel client ?”