Femtocell Kesako ?

Derrière ce terme un peu barbare se cache simplement une mini antenne relais [3G, parfois 4G] sous forme d’un boitier alimenté en bande passante par une box (connexion internet fixe via ADSL, câble ou FTTH).
Ces antennes permettent des sessions voix et/ou data simultanées (techniquement >30 sessions pour les clients pro, mais techniquement et commercialement paramétrées à 4 ou 5 pour les clients grand public).

Pour quels usages ?

Ces équipements sont principalement dédiés à l’usage domestique, dans les zones où la couverture mobile est jugée insuffisante. Ces boitiers permettent d’étendre la couverture cellulaire là où le réseau national est trop limité ou inexistant.
Aujourd’hui, les « femto » sont distribuées en France par les opérateurs télécom sous la forme de boitier à usage dédié. On retrouve cependant à l’étranger, notamment aux États-Unis, des constructeurs comme Cisco, Thomson ou encore Netgear intégrant les femtocell à des boitiers ayant d’autres fonctionnalités comme des modems ADSL, des routeurs Wifi ou des box.
D’un point de vue fonctionnel, les mobiles bénéficiaires se connectent automatiquement au « réseau domestique » créé par la femto. Ainsi toutes les fonctionnalités usuelles sont retrouvées : émission/réception, double appel, navigation, SMS/MMS.

Femtocells et marché français des télécoms

Un marché immature

Si SFR fut le premier opérateur à s’être engouffré dès 2009 dans la distribution de femtocells, cette technologie semble avoir du mal à se lancer en France (200.000 clients SFR Femto) et ceci s’explique par différents facteurs.

• La technologie est assez mal connue du grand public et des PME (seul SFR communique sur ce produit et seulement depuis quelques semaines après un lancement passé inaperçu en 2009)
• Les conditions d’accès aux boitiers sont parfois restrictives ou mal connues des abonnés (tous les abonnés mobiles n’ont pas accès aux boitiers selon leur offre de provenance)
• Les appareils comme les femtocell qui produisent des ondes sont de plus en plus craints par l’opinion publique

D’autres y voient en outre, un signe plutôt positif. En effet, si les abonnés mobiles n’ont pas ou que peu besoin des femtocells, c’est que la qualité des réseaux et les investissements portés par les opérateurs télécom sont pérennes.

Quid de l’intérêt des opérateurs télécoms ?

Le Maillage du territoire : Un intérêt de premier ordre pour les opérateurs de faciliter le déploiement des femtocells sur leur base de marché GP-PME réside sans doute dans l’amélioration de la couverture locale (maillage mobile) à moindre coût.
En effet, il est évident que la mise à disposition, même à titre gratuit, de quelques boitiers femtocells est largement moins onéreuse que la construction d’antennes relais (lien de collecte en optique etc.) ou même la location de capacité de diffusion auprès d’autres opérateurs.

À noter : Seul Orange ne semble pas développer de réflexion sur le sujet, arguant d’une excellente couverture et donc de la non nécessité de recourir à la technologie femtocell.

In fine, malgré une réticence non dissimulée à ouvrir un produit femto aux offres Grand Public, l’opérateur admet l’utilité de la technologie dans des situations très particulières et la met à disposition de ses clients PME (dans le cadre de solutions dédiées).

Cross-selling : Le second avantage, et de notre point de vue le plus important, réside dans la possibilité pour les opérateurs qui mettent à disposition d’un client un boitier femtocell, de vendre des abonnements au reste de la famille ou amis proches.
En effet les femtocells utilisent massivement des ondes radios sous licence qui ne sont gérées que par leur unique propriétaire et qui ne les ouvre pas à la concurrence. Ainsi, un boitier femtocell SFR n’est opérable qu’avec des forfaits mobiles SFR.
Il est donc facile pour l’opérateur du client « initial » de vendre des abonnements à l’ensemble de la famille ou des amis, qui sont incités à souscrire pour bénéficier du service.

UpSell : En outre, et dans une moindre mesure, les clients qui avant utilisaient difficilement leur mobile dans des conditions de couverture spartiates avaient pu adopter une posture tarifaire moins favorable aux opérateurs en choisissant des « petits » forfaits (250Mo de data par exemple).
Une fois un réseau digne de ce nom retrouvé à domicile, le client se voit rapidement arriver au bout de sa consommation data et est « contraint » de migrer vers un forfait plus conséquent.

En conclusion, il paraît évident que le marché ne se positionne pas clairement sur cette technologie.

• SFR dispose d’une solution depuis plus de 3 ans mais ne commence qu’à peine à communiquer et marketer son produit.
•  Bouygues vient de lancer sa solution femtocell mais les conditions d’accès semblent labyrinthiques malgré les promesses commerciales.
• Orange botte en touche pour les particuliers et ne met à disposition de ces clients Pro qu’après étude et au coup par coup des boitiers femtocells
• Pour Free, on a longtemps cru que la Freebox Révolution contiendrait un module femtocell, mais le trublion semble prendre son temps et annonce un produit pour le début 2013 sans toutefois communiquer largement sur cette hypothèse.

Au final, les solutions femtocell que de nombreux experts attendaient (attendent) comme cheval de Troie de nouveaux usages connectés (détection de présence etc.) ne semblent donc pas en passe de rentrer dans une phase industrielle.