Sécurité et confidentialité : les principaux freins à l’adoption du Cloud en entreprise
Malgré les nouvelles possibilités apportées par le Cloud, certains clament haut et fort que le l’externalisation de l’offre informatique (cœur de métier de la DSI) avec le Cloud mettra en péril la sécurité des données de l’entreprise, sonnant le glas des DSI ou du moins de leur importance au sein des entreprises, les reléguant à un simple rôle de support informatique.
Sécurité et confidentialité, les talons d’Achille du Cloud en entreprise
Selon une étude menée auprès de 1200 décideurs informatiques situés en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, seules 10% des entreprises possèdent déjà une solution Cloud, alors que 50% d’entre elles sont en phase de test, et 93% des personnes interrogées déclarent se pencher actuellement sur l’adoption éventuelle d’un service en mode Cloud.
Malgré ces chiffres impressionnants, 43 % des entreprises ayant adopté une solution Cloud ont rencontré des problèmes de sécurité au cours de l’année passée. Il est indéniable qu’avec le Cloud, les entreprises perdent le contrôle de leurs applications et de la maitrise de la sécurité de leurs données. Ainsi les principales raisons avancées contre l’adoption du Cloud sont : la sécurité (50 %), les performances (48 %) et la disponibilité (48 %)
« La sécurité a été, historiquement, un frein à l’adoption du Cloud computing. Aujourd’hui, les performances et la disponibilité ont une influence tout aussi importante sur les décisions. Mais à vrai dire, tout est lié : une sécurité déficiente entraîne des indisponibilités et des performances médiocres » , commente Dave Asprey, vice-président de Cloud Security Trend Micro.
Le Cloud, chance ou menace pour les DSI ?
En plus des problèmes de sécurité, les détracteurs des technologies du nuage s’appuient sur deux arguments principaux : le Cloud force les entreprises à faire appel à un service externe. De plus, le prestataire, en obtenant la charge de toutes les données de l’entreprise, dénuerait la DSI de son rôle de constructeur de services, la reléguant à un rôle de revendeur de services.
Les défenseurs du Cloud en entreprise s’appuient quant à eux sur deux arguments principaux liés à une idée clé :
- L’externalisation de ces services représente un coût qui n’est plus un investissement matériel mais un coût de services. La qualité de ce service ne peut donc être garantie que par une DSI forte face à des prestataires externes.
- De plus, les bénéfices qu’apporte cette technologie (centralisation d’informations, capacités de stockage, de calcul, souplesse, mobilité, réduction des coùts etc.) augmentent le renforcement des DSI. « La transition vers le Cloud [ne doit pas être l’occasion] de laisser éclater le système d’information en de multiples initiatives locales entropiques. A la DSI de veiller au grain » , argumente Fabrice Benaut, DSI de IFR Group.
Fabrice Benaut s’attache à démontrer la chance que représente le nuage si tant est que tous comprennent son rôle et d’une bonne compréhension par tous de son rôle et des possibilités nouvelles qu’il induit. Les deux risques majeurs inhérents à cette technologie sont surmontables et n’entament en rien la pertinence et les bénéfices du nuage :
L’organisation des espaces Cloud de l’entreprise
Naturellement, chaque métier veut choisir la meilleure solution pour lui, ce qui génère une multiplication des initiatives sur des périmètres plus ou moins étendus et par rebond des « mini-SI » isolés les uns des autres à l’extérieur de l’entreprise.
Cette situation génère un risque, à savoir que ces silos ne communiquent pas entre eux et que l’on se retrouve dans une situation semblable à celle du SI d’il y a dix ans où chaque application verticale ne partageait pas ses informations avec les autres. Ce qui générait des problèmes de référentiels… Au delà de quelques plates-formes de tests, il faut rapidement réfléchir à la manières dont les différents nuages vont dialoguer entre eux.
C’est ainsi à la DSI d’analyser les besoins et de favoriser le partage d’informations pour accompagner le cas échéant la migration et devenir « une véritable maîtrise d’ouvrage interne, chapeautant tous les besoins des métiers » .
La confidentialité des informations :
Un second défi auquel se heurtent les DSI est la confidentialité des informations. En effet, le Cloud pousse les DSI à externaliser les informations les plus confidentielles de leurs entreprises, de leurs clients, ainsi que leurs savoir-faire. C’est la raison pour laquelle une majorité d’entreprises ont recours aujourd’hui à des nuages privés, accessibles par leur entreprise uniquement. Le recours au nuage, qui pourrait paraitre inutile dans ce cas, présente un avantage indiscutable au niveau de la sécurité de l’information, ainsi que du partage de ces informations dans le cas d’un groupe multinational, d’une entreprise multi-sites, ou même d’une nouvelle implantation géographique, mettant instantanément à disposition de la nouvelle implantation, toutes les information du groupe.
Le Cloud et la France
Les entreprises françaises résistent à la déferlante du nuage
En France, nous notons aujourd’hui une certaine réticence des entreprises à l’adoption du Cloud. En effet, les chiffres d’adoption sont plus bas que ceux de nos voisins européens et que les moyennes internationales.
Même dans le cas des PME, les premières entreprises à adopter le Cloud, une étude du cabinet IDC montre que seules 12% des PME françaises utilisent aujourd’hui la technologie Cloud. 23% d’entre elles auront des solutions Cloud d’ici 3 ans.
J’en déduis une certaine frilosité des entreprises françaises sur les questions de sécurité et de confidentialité. Elles attendraient que le Cloud aie fait ses preuves, à ces deux niveaux, avant de l’adopter massivement.
Malgré certaines réticences, le nuage se posera sur la France, drainant de belles perspectives
A terme, la majorité des entreprises Françaises adopteront une solution « hybride » entre le Cloud et une infrastructure propre dans un futur proche.
Cette généralisation du Cloud, au delà des impacts SI, pourrait s’avérer une véritable manne en termes de création d’emplois. Les estimations évoquent le chiffre de 14 millions d’emplois potentiels dans le monde, dont 190 000 en France d’ici 2015. Autant d’éléments qui contribuent à faire du nuage, plus qu’un concept, une réalité économique tangible…