Le 20 mars dernier à Bruxelles, à l’occasion d’un « rendez-vous » proposé par Orange et devant plus de 350 personnes de la Commission européenne, du Parlement européen, des Etats membres ainsi que des représentants de divers organismes et associations de l’industrie, Stéphane Richard à présenté les 10 engagements d’Orange dans des domaines clés de l’économie numérique.
« Ces engagements concrétisent l’implication d’Orange aux côtés de la Commission européenne dans la mise en oeuvre de l’Agenda numérique pour l’Europe, ainsi que sa volonté de promouvoir la croissance et l’emploi », explique le n°1 du groupe.
Des communications rapides et des services enrichis
Orange met d’abord un coup d’accélérateur sur le déploiement du très haut débit en France et en Europe. Sur le fixe, Orange entend (1) proposer le FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) à 15 millions de foyers français et 80% des entreprises d’ici à 2020, et participer au déploiement de la fibre sur ses marchés européens. Sur le mobile, l’opérateur s’engage à (2) déployer d’ici à 2015 les réseaux 4G/LTE dans les pays européens où il est présent. A noter que Marseille sera la ville pilote du déploiement de la 4G en France, et que les tests débuteront dès juin 2012.
De nombreux engagements sont pris également pour enrichir les services proposés aux abonnés grand public et entreprises de l’opérateur. Pour commencer, en plus du cloud personnel, (3) Orange souhaite offrir aux entreprises de toute l’Union européenne l’accès sécurisé à un service de qualité, à partir de centres de données éco-conçus et situés en Europe, et garantir à ses clients, à tout moment, la pleine propriété et lé récupération facile et sécurisée de leurs données.
Sur le sans-contact et le paiement mobile sécurisé, grand levier de croissance des opérateurs pour les prochaines années, (4) Orange proposera en 2012 3 millions de terminaux NFC « SIM-based » à ses clients européens, et 10 millions en 2013.
L’opération s’engage par ailleurs à (5) lancer des services au standard Rich Communication Suite (RCS) dans cinq pays européens en 2013, et à commercialiser 20 millions de terminaux RCS d’ici à 2015, favorisant ainsi le développement de services sans-couture paneuropéens.
Enfin, Orange joue également sur le terrain fertile de la e-santé, en s’engageant à (6) mettre à disposition d’un tiers des hôpitaux de l’Union européenne et à 20% des citoyens européens, des applications numériques de santé : imagerie médicale, suivi des maladie chroniques, prévention, gestion des données sécurisées…
Un comportement responsable
En sus de ces promesses de services, Orange entend bien faire preuve d’un comportement responsable. En termes de protection des données personnelles pour commencer, (7) l’opérateur compte offrir à ses clients le droit de maîtriser, contrôler et gérer les informations personnelles qu’ils fournissent sur ses plateformes, pour tous les services, et mettre à leur disposition d’ici à 2015 un tableau de bord de leurs données personnelles.
Si l’ensemble des engagements sus-cités concerne l’Europe, le reste du monde n’est pas en reste, puisqu’Orange s’engage également à (8) déployer la 3G d’ici à 2015 dans les pays de la zone Afrique – Moyen Orient, et à assurer à cet horizon une couverture mobile de 80% de la population.
En interne enfin, le groupe s’engage à (9) faire passer de 23% à 35% la proportion de femmes au sein des structures de direction (correspondant à la proportion de femmes dans l’ensemble des salariés), et (10) à faire décroître de 20% les quantités de C02 émises à l’horizon 2020 (sur la base des émissions de 2006). Cette dernière mesure s’inscrit dans la cible des 3×20% décrite dans le Grenelle de l’environnement en 2007, et fixant pour l’Union européenne 3 objectifs : réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, réduction de 20% de la consommation d’énergie, promotion à 20% des énergies renouvelables, à l’horizon 2020.
Des engagements plutôt ambitieux, compte tenu des finances sous pression de l’opérateur historique, qui bouclait 2011 avec un chiffre d’affaires en recul de 1,6% (45,3 milliards d’euros), et un bénéfice net en baisse de 20% à 3,8 milliards d’euros. Si Orange a enfin décidé de rogner sur les dividendes versés aux actionnaires, on se demande comment ces résultats pourront ne pas impacter ses capacités d’investissement. Orange pourra-t-il donc tenir tous ses engagements ? Affaire à suivre…