Après l’échec Carol Bartz, débauchée chez Autodesk, et l’interim de Tim Morse, le directeur financier de Yahoo !, le vieillissant mais toujours majeur acteur du web Yahoo! a donc choisi Scott Thompson, l’ancien président de Paypal.
Si Bartz avait réussi à améliorer les résultats financiers du groupe grâce à des rationalisations de SI, de budget et d’organisation, elle n’avait pas réussi à redonner un l’élan à la stratégique globale du conglomérat. Yahoo! n’est identifié dans aucune des tendances majeures du web : la video, le cloud, les réseaux sociaux ou encore les services mobiles (photos, géolocalisation…).
Son identité est donc très floue : Yahoo! est à la fois un acquéreur de pépites technologiques (qui meurent ou stagnent une fois acquises), un media commercialisant son audience, un moteur de recherche etc… Un mix entre technologies et contenus qui n’a jamais paru parfaitement intégré et à même de suivre le rythme du web pour rester dans la course.
Ce choix a mis 4 mois à se dessiner, en ayant laissé cours à d’enièmes rumeurs de rachat (Microsoft à nouveau et des fonds d’investissements) et des hésitations stratégiques, notamment par rapport aux actifs les mieux valorisés, Yahoo! Japan et la part dans le site chinois Alibaba. Scott Thompson est censé raviver l’innovation et alimenter la croissance pour créer un « momentum » et sortir Yahoo! de sa lente agonie. Sa légitimité se fonde sur ses résultats chez Paypal : utilisateurs et chiffres d’affaires ont été multipliés par 2 sous son mandat.
Il va falloir désormais attendre ses premières orientations pour juger des chances de cette nouvelle tentative de sauvetage. Cela suffira-t-il à éviter le démembrement de Yahoo! ? S’il cède les actifs les mieux valorisés, que fera-t-il de ces milliards ? Rendez vous dans quelques mois…
Il ne sera pas resté bien longtemps…