RIM : 2011, l’année des mauvais résultats
RIM a toujours été la plateforme la plus utilisée en entreprise, devançant tous ses concurrents grâce à ses services de messagerie instantanée (comme BlackBerry Messenger) et de messagerie électronique. Du fait de la dynamique de ces derniers mois et de l’avènement des smartphones iOS puis Androïd, cette hiérarchie commence à être bousculée.
En effet, les derniers résultats ont prouvés combien les terminaux Apple et Androïd sont appréciés des utilisateurs. Notamment grâce à leurs market places foisonnants d’applications et à leur ergonomie aboutie.
Cela montre deux phénomènes :
- Les entreprises sont obligées soit, d’ouvrir leurs SI aux terminaux personnels (comme nous l’avons expliqué dans l’article BYOD), soit d’élargir leurs offres internes en proposant ces terminaux.
- RIM n’a pas réussi son élargissement au domaine Grand Public (ce qui a aussi indirectement impacté leur positionnement en entreprise avec le BYOD).
RIM a ainsi vu petit à petit ses parts de marché diminuer. En décembre, l’entreprise a publié certains chiffres désastreux :
- Un bénéfice trimestriel en chute de 71% sur un an
- L’action RIM a effacé 77% de sa valeur depuis un an
- Un chiffre d’affaire en baisse de 6% par rapport à l’année dernière
- Une chute de 10 % de parts de marchés dans les OS pour smartphones en 18 mois
À ces mauvais résultats se sont ajoutés des problèmes techniques en cette fin d’année privant 70 millions d’utilisateurs d’envoyer/recevoir des emails, de naviguer sur Internet et d’accéder à la messagerie instantanée durant plusieurs heures. RIM a de plus annoncé un retard sur la sortie de sa nouvelle gamme BlackBerry 10 initialement prévue pour Noël 2011 et qui sortira finalement au premier trimestre 2012.
Quelques grands acteurs du secteur tentent du coup d’engager des discussions avec RIM afin de discuter d’avenir…
Microsoft et Nokia d’un côté…
Ces deux géants des nouvelles technologies ont signé un partenariat stratégique en février 2011. Nokia a décidé d’abandonner son OS Symbian et de d’implémenter massivement Windows Phone dans ses smartphones : suite à des résultats décevants voire inquiétants, Nokia a souhaité bénéficier de la puissance financière et de la notoriété de Microsoft.
Le WSJ a indiqué que les dirigeants des 3 groupes se rencontrent « régulièrement » afin « d’améliorer les partenariats ». Cependant, du fait de la complexité du dossier, rien n’a été clairement décidé du côté Microsoft et Nokia, et RIM semble plutôt réticent pour l’instant.
À noter que RIM et Microsoft travaillent déjà ensemble sur l’intégration du moteur de recherche Bing dans les BlackBerry.
…Amazon de l’autre
RIM a aussi été approché par Amazon, qui réfléchit à un éventuel rachat. En effet, nouvellement présent sur le marché des tablettes avec son Kindle Fire, Amazon a demandé à une banque d’investissement d’étudier ce projet d’acquisition.
Pour conclure
Les co-PDG Jim Balsillie et Mike Lazaridis ont pour l’instant annoncé qu’un rapprochement avec une autre compagnie ne serait envisageable qu’après la sortie de la nouvelle gamme BlackBerry 10, soit au premier trimestre 2012.
Mais plusieurs investisseurs de RIM ont demandé que des « décisions courageuses » soient prises, pour permettre aux actionnaires de retrouver leurs mises. Keith Farrant, gestionnaire du fonds canadien Claret résume la situation de RIM : « une déception après l’autre ».
RIM connaît un positionnement sur le marché mobile difficile, aussi bien dans le domaine Entreprise que Grand Public. En effet, la compagnie se retrouve au milieu de géants : Apple, Google et maintenant Microsoft – Nokia.
L’entreprise est-elle assez solide pour résister à ces mastodontes de l’informatique, qui sont aujourd’hui en plus très appréciés par les utilisateurs ? Par ailleurs, dans le cas où les dirigeants de RIM n’envisageraient pas une vente de leur société, croyez-vous en un licenciement de leur technologie ?