Techcrunch a révélé la semaine dernière un projet majeur de Facebook : lancer une application via le web en HTML5. L’idée est d’en finir avec le portage de chaque modification sur 7 versions différentes (à date) : web, web mobile, web mobile touch, iPhone, Android, Blackberry et W7. La même expérience serait ainsi offerte à tous les utilisateurs mobiles (+de 250 millions), tandis que l’offre globale de la version mobile se rapprocherait sensiblement de la version web classique. Les applications, les jeux ou les Facebook Credit auraient alors toute leur place, alors que la version mobile actuelle est uniquement axée sur la communication dans le réseau social.
En sortant du carcan de l’iOS d’Apple, Facebook retrouvera la liberté du Web. Le HTML5, notamment grâce à ses capacités multimédia sans Flash, permet ainsi de proposer des sites mobiles similaires à une application. Mais c’est aussi un bon moyen de proposer une vraie plateforme où les autres développeurs peuvent proposer leurs offres, comme le fait www.facebook.com.
Cette version mobile HTML5 pourra donc être un véritable appshop et OS dans le navigateur. Un cas d’usage pourrait être celui ci :
– lancez la version HTML5 (sur Safari) et cherchez une application Facebook (i.e. Farmville)
– cliquez sur l’application et celle-ci se lance dans le navigateur, avec un cadre permettant d’accéder aux fonctionnalités Facebook
Apple est alors presque totalement désintermédié, puisqu’il ne sert plus que d’enabler avec le navigateur. Facebook se donne ainsi les moyens d’être perçu comme une alternative aux markets pour la distribution d’applications, en attendant des vrais mobiles Facebook ?
du HTML5 pour tous?
Ce monde idéal des fournisseurs de services a cependant plusieurs gros handicaps :
– l’utilisateur doit bénéficier d’un navigateur compatible HTML5 (toutes les plateformes smartphone sont compatibles, mais une version light de Facebook pour les features phones sera toujours nécessaire)
– un accès via le navigateur va à l’encontre du modèle actuel de développement des services mobiles via un marché d’applications natives ou au préembarquement. Demander aux utilisateurs de taper une adresse dans le navigateur est un changement majeur qui demandera du temps pour qu’il soit généralisé. Et si l’utilisateur accepte assez bien de payer une application mobile, il est beaucoup plus difficile de faire payer une page web. Néanmoins, si un service peut réussir à faire bouger les utilisateurs, c’est bien Facebook et ses 700 millions de membres.
– l’écosystème Facebook est construit sur du FBML, la version Facebook du HTML et peut utiliser du Flash. Les développeurs doivent donc réaliser des versions HTML5 dédiées, alors que cette nouvelle version devra faire ses preuves.