Le SMS fête ses quinze ans cette année. Le service non-vocal qui a connu le succès le plus important et qui détient le record de longévité parmi les services des opérateurs mobiles représentait encore cette année une menace réelle de surcharge des réseaux téléphoniques pendant la soirée du nouvel-an à travers le monde. Analysons les utilisations constatées cette année en France et à l’international et tirons en des conséquences sur le challenge qu’elles représentent pour les opérateurs.
Le cas de la France
Cette année, un nouveau record du nombre de SMS envoyés le weekend du nouvel-an est battu avec 1.3 milliards de SMS échangés sur les réseaux des opérateurs mobiles français. Ce chiffre connait une nette augmentation estimée entre 21% et 25% par rapport à l’année passée. Cette augmentation avait été anticipée par les opérateurs dans leurs prévisions formulées la semaine dernière. Elle reste cependant inférieure aux croissances importantes des deux nouvel-ans précédents (+43% le 1er janvier 2010 et +88% le 1er janvier 2011). Toutes les analyses expliquent ce recul dans l’augmentation des volumes de SMS par la concurrence des réseaux sociaux (Facebook et autres) mais aussi celle des messageries gratuites sur Smartphones (BBM, iMessages, WhatsApp ou ChatON).
Orange, qui annonce avoir traité 508 millions de SMS sur les deux jours de samedi 31 et dimanche 1er, occupe la première place en termes de volumes, devant SFR qui en a expédié 490 millions et finalement Bouygues Telecom qui totalise le chiffre de 302 millions de SMS. Les opérateurs, tirant les leçons des problèmes survenus le soir du nouvel an de l’année passée, ont pris les mesures nécessaires pour éviter toute saturation de leur réseau. « Nous avons multiplié par 6 la capacité de nos plates-formes SMS-MMS. Cette nuit, nos techniciens ont aussi fait en sorte qu’une saturation ponctuelle à minuit sur les Champs-Elysées ne fasse pas tache d’huile sur le reste du réseau » explique Pierre-Alain Allemand, le patron des réseaux chez SFR.
Le cas de l’Asie
En Inde, l’augmentation du nombre de SMS échangés pour ce nouvel-an a connu une croissance record par rapport à l’année passée de 180%, passant de 21 millions à 60 millions de SMS. Nous constatons un phénomène semblable pour la Thaïlande où, à Bangkok par exemple, ce volume a augmenté de 21% par rapport à l’année précédente d’après Total Access Communications (DTAC). Le SMS demeure donc pour une majorité de régions du monde, le média numéro un pour une diffusion de masse de messages instantanées.
L’exception de nos voisins du nord
On distingue un net recul des messages envoyés en Europe du nord. Les suédois Tele2 et Telia annoncent une diminution importante des volumes de SMS au nouvel an, de même que le finlandais Sonera, le Danois DNA et l’opération Hongroise de Vodafone avaient connu la semaine dernière une diminution des volumes de SMS à Noël selon le relevé d’un analyste du cabinet MGI Research. «L’âge d’or du message texte est passé. Les gens utilisent Facebook maintenant», affirme le représentant d’un opérateur finlandais.
Les usages data des utilisateurs de mobiles de ces pays semblent cette fois particulièrement en avance sur nos usages plus classiques. La construction et la tarification des offres des opérateurs devant y être pour beaucoup, on pourrait aussi y voir une réelle distinction sociologique, signe d’une maturité plus forte de ces clients mobiles sur les usages des nouveaux outils de communication grand public (réseaux sociaux, instant messaging…).
Des évènements exceptionnels toujours aussi lourds pour les réseaux
Quinze ans après l’invention des SMS, et malgré un ralentissement de leur croissance au profit de moyens de messagerie gratuits, les opérateurs ne prévoient pas d’allègement de la charge sur leurs réseaux lors d’évènements exceptionnels, comme la soirée du 31 décembre.
En effet, l’accès massif aux réseaux sociaux ainsi qu’aux messageries gratuites, lui-même générateur d’un important pic de trafic de données, se montre tout aussi gourmand (voire d’avantage) que le classique envoi de SMS.
Le cas de T-Mobile aux Pays-Bas en est un exemple parlant. Malgré la baisse du nombre de SMS expédiés durant la soirée du nouvel-an comparativement à l’année précédente, le trafic de données affiche une augmentation de plus de 100%. Cette tendance s’est confirmée chez les autres opérateurs Néerlandais (Vodafone et KPN).
Le réveillon de la Saint-Sylvestre n’a donc pas fini de donner quelques cheveux blancs aux Directions Réseaux des opérateurs mobiles.
tres bon article ! tres clair et tres sympathique !