4G et TNT: rien n’est joué pour les opérateurs.

La  LTE, plus connue sous le nom de 4G, représente un enjeu majeur pour les opérateurs de téléphonie mobile qui  préparent ainsi  leur avenir en promettant un accès à des débits plus rapides et à de nouveaux services.

Le 22 septembre 2011, une première série de licences de téléphonie mobile 4G avait été attribuée aux 4 opérateurs pour 936 Millions d’euros. Située dans la bande des 2,6 GHz, cette première série est jugée de qualité moindre.

Le 22 décembre, l’ARCEP a octroyé dans  une deuxième série les fréquences de la bande 800 Mhz pour 2,64 milliards d’euro.

• SFR est le plus gros investisseur. Il remporte deux lots en mettant 1,065 milliard d’euros sur la table. « Nous investissons ainsi sur le long terme et nous sommes fiers de bâtir les infrastructures qui supportent les services très haut débit de demain pour le plus grand nombre » a déclaré Frank Esser, PDG  de SFR.
• Bouygues Telecom et Orange remportent chacun 1 lot, en investissant respectivement  683  et 891 millions d’euros.
• De son côté, Free n’obtient pas de lot mais n’est pas exclu pour autant. Il bénéficiera, en effet, d’un accueil en itinérance sur les fréquences obtenues par SFR.

Suite à l’attribution de ces lots, l’interférence avec la TNT pourrait avoir un impact important. Les premiers tests réalisés révèlent des soucis importants entre la TNT et la 4G.

La ville de Laval a servi de champ d’expérimentation pour les opérateurs mobiles et les diffuseurs télé pendant 1,5 mois. Les tests ont mis en évidence des soucis de brouillage important qui touchent l’ensemble des canaux de la TNT.

Des conclusions relativement alarmistes apparaissent ainsi dans le rapport des ingénieurs : «  malgré l’importance des moyens mis en œuvre (3 équipes d’intervention avec une cinquantaine de filtres et réjecteurs), il n’a pas été possible d’allumer les huit sites LTE simultanément, ni de venir à bout des interférences générées ».

Afin de palier à ces problèmes, les équipements de réception télévisuelle devront être mis à niveau, ceci pouvant nécessiter l’intervention d’un antenniste professionnel.

Les spectres de fréquences obtenus par les opérateurs pourraient donc avoir une forte influence dans leur course à l’évolution. Ainsi, Delphine Emotte, directrice exécutive adjointe d’Orange France déclarait suite aux acquisitions de lots 4G être « très heureuse du résultat : nous avons obtenu le meilleur bloc au meilleur prix, et également le plus éloigné du spectre de la TNT ».

Malgré les investissements très importants pour la 4G, les opérateurs n’ont  peut-être pas fini d’être plébiscités. En effet, si les opérateurs doivent financer  la mise à niveau des équipements télévisuels,  les opérateurs les moins bien  lotis devront  certainement davantage mettre la main au portefeuille.

Reste à voir comment se fera l’arbitrage financier entre opérateurs, diffuseurs télé, équipementiers, financement public ou même utilisateurs …