Depuis son explosion avec la bulle Internet au début des années 2000, le marché du e-commerce n’en finit plus de croître. Estimé en France à 37 milliards d’euros pour 2011, il devrait atteindre 45 milliards d’euros en 2012, selon les derniers chiffres de la Fevad (Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance).
Cette croissance fulgurante s’accompagne de l’émergence de moyens de paiement toujours plus nombreux, initiés par des acteurs de divers horizons qui tentent de proposer des services de paiement conjuguant simplicité, praticité et sécurité.
Petit historique du paiement en ligne
Au début de l’ère du e-commerce, le principal défi du marchand en ligne était d’obtenir un contrat de Vente à Distance (contrat VAD) auprès de son partenaire bancaire, qui lui permettait de proposer à ses clients de régler ses achats par carte bancaire de façon sécurisée, par l’intermédiaire d’une banque, ce qui lui apportait de surcroît un gage de sérieux.
Aujourd’hui, le paiement par carte bancaire (Visa et Mastercard essentiellement) est proposé sur la quasi-totalité des sites de e-commerce, et reste le moyen de paiement préféré des français.
Mais alors qu’on recense en France plus de 90 000 sites marchands, il suffit à un internaute prêt à effectuer un achat, de quelques secondes pour trouver le même produit sur un site concurrent, si les modalités de paiement ne lui conviennent pas. Proposer la carte bancaire comme unique mode de paiement n’est donc plus suffisant et reviendrait à se priver d’une large étendue de clients.
Ont commencé alors à s’imposer de nouveaux moyens de paiement destinés essentiellement à toucher la population assez importante d’internautes réfractaires à la saisie de leurs coordonnées bancaires en ligne, à commencer par le célèbre portefeuille en ligne PayPal. Avec PayPal, le cyberacheteur doit transmettre lors de la création de son compte ses coordonnées bancaires à PayPal, et peut ensuite régler ses achats sur tous les sites acceptant ce mode de paiement en renseignant simplement une adresse de courrier électronique et un mot de passe.
Les éditeurs de carte à puces ont également multiplié les initiatives avec d’innombrables cartes privatives et prépayées (cartes 4 étoiles, Aurore, Kangourou, Cofinoga…) permettant au consommateur de payer en plusieurs fois et de constituer une réserve d’argent en remboursant ses mensualités.
Face à ces premières initiatives, les banques ont tenté de reprendre la main sur le terrain des moyens de paiement en proposant les unes après les autres des cartes bleues virtuelles. Tantôt gratuit, tantôt facturé autour d’une dizaine d’euros l’année, ce service permet de payer en ligne sans communiquer son numéro de carte bancaire à qui que ce soit. Lors de l’étape de paiement, le souscripteur d’une carte bleue virtuelle est invité à ouvrir un logiciel qui va lui générer un numéro de carte virtuel à usage unique qui, associé à un montant bien précis, va lui permettre de réaliser son achat.
D’une simplicité et d’une praticité plus ou moins grande, tous ces moyens de paiement alternatifs convergent en un point : l’internaute n’a plus à communiquer ses coordonnées bancaires sur tous les sites où il effectue des achats, mais seulement à un intermédiaire unique.
Au milieu de cette diversification toujours plus grande des moyens de paiement en ligne, on constate dès lors assez logiquement que les sites marchands qui génèrent le plus de chiffre d’affaires sont ceux qui acceptent le plus de moyens de paiement.
De nouvelles formes de e-commerce qui appellent à de nouveaux moyens de paiement
Aujourd’hui, la dimension de plus en plus sociale du shopping en ligne d’une part, et le développement du commerce en mobilité à partir des smartphones et tablettes d’autre part, ont conduit de nouveaux acteurs à proposer à leur tour leur solution de paiement.
Du côté des acteurs web, Facebook devrait prochainement utiliser le potentiel des Facebook Credits au service du e-commerce – ou plutôt du f-commerce. Et il est également fort à parier que le géant Apple proposera certainement un moyen de paiement plus universel que celui qui permet déjà d’effectuer ses achats sur iTunes en un clic. Le concept connaît d’ailleurs un grand succès chez Amazon, avec son célèbre achat en un 1-click.
Les trois opérateurs télécoms historiques français (Orange, SFR et Bouygues Telecom) se sont également positionnés, et proposent communément depuis le 13 septembre dernier la solution de paiement Buyster en partenariat avec Atos. L’idée générale de ce nouveau moyen de paiement est d’assurer une double authentification :
– Via un code confidentiel Buyster et un code à usage unique envoyé par SMS pour un paiement depuis un ordinateur ;
– Via un code confidentiel Buyster uniquement pour le paiement depuis un mobile, le téléphone utilisé étant identifié par le réseau.
Alors que Buyster affiche son ambition de devenir la première solution de paiement sur mobile, et la seconde depuis un ordinateur (derrière la carte bancaire), les banques tentent en parallèle elles aussi de conquérir le marché du paiement mobile, à l’instar du Crédit Agricole et de LCL, qui ont lancé Kwixo en juin dernier, service qui permet de régler ses achats en ligne mais aussi à effectuer des transferts d’argent entre particuliers, en utilisant uniquement un numéro de mobile ou une adresse e-mail.
Enfin, face à l’essor grandissant du commerce électronique, le commerce en magasin physique n’est pas en marge de l’innovation. En effet, le NFC (Near Field Communication) ne cesse de faire parler de lui, et compte bien révolutionner le paiement mobile. On soulignera notamment l’initiative de Google avec son Wallet, ayant pour vocation simplifier l’achat en mobilité et encourager la dématérialisation des cartes de fidélité.
L’heure de l’innovation n’est pas terminée
On voit donc que des acteurs de multiples horizons prennent place sur le terrain des moyens de paiement, cherchant à toucher une clientèle plus large, à toujours plus simplifier et sécuriser les transactions en ligne, mais également à s’adapter aux spécificités du mobile. Le grand gagnant de cette agitation du marché est, comme bien souvent, le consommateur qui se voit proposer une panoplie de solutions toutes plus pratiques et sécurisées les unes que les autres.
Et tout laisse penser que l’innovation n’en est pas à sa fin. La pénétration du commerce sur les nouveaux écrans fait apparaître de nouveaux usages, de nouveaux modèles, et appelle logiquement à de nouveaux moyens de paiement.
La démocratisation à venir des TV connectées par exemple, représente un potentiel immense pour le commerce digital, et en est une parfaite illustration. Sur le 3ème écran, la carte bancaire ne sera pas, comme sur le mobile, la solution la plus appropriée : vous imaginez-vous saisir vos coordonnées bancaires et votre trigramme devant vos amis ? Le modèle de check-out reste encore à définir, et l’heure est aujourd’hui à l’expérimentation. L’initiative de Google avec Ice Cream Sandwich (Android 4.0) autour de la reconnaissance faciale, qui sera à coup sûr suivie par Apple, pourrait bien donner des idées…
Bonjour,
Les prestataires de paiement en ligne sont une bonne alternative aux banques, dont les tarifs peuvent s’avérer élevés. Les sites indépendants ont souvent des tarifs plus abordables, et offrent des services tout aussi compétents. Mais il convient bien sûr de se renseigner auparavant et d’étudier les différentes possibilités. La fiabilité de certains sites n’est pas toujours évidente et il faut privilégier la sécurité des paiements dans tous les cas. Merci pour cet article détaillé.