Alors que le marché des smartphones est en pleine explosion et que les usages mobiles requièrent de plus en plus de bande passante, l’ARCEP a publié jeudi dernier les résultats d’attribution des premiers lots de fréquence 4G.
Suite à l’appel d’offres lancé par l’Etat le 15 juin dernier, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free avaient sans surprise répondu présents pour entrer dans la composition du futur réseau haut débit mobile.
Cette première étape d’attribution, qui concerne la bande haute de 2,6 GHz et pour laquelle l’Etat avait fixé un montant plancher de 700 millions d’euros, permettra d’atteindre des débits minimums de 60 Mbit/s en navigation Internet mobile, largement supérieurs à ceux de la 3G.
Si les candidats attendus pour l’appel d’offres étaient plutôt prévisibles, les résultats dévoilés par l’ARCEP, eux, sont sans doute beaucoup plus surprenants :
Alors que l’ARCEP se dit satisfaite de cette première étape avec notamment une recette totale s’élevant à 936 millions d’euros, ces résultats traduisent des choix stratégiques différents de la part des opérateurs.
A commencer par Free, qui aura tenté en vain d’obtenir l’étalement du paiement du prix de la licence 4G, et pour qui il était crucial d’acquérir des fréquences supplémentaires (seulement 5 MHz obtenus en 3G alors qu’Orange et SFR possèdent 70 MHz) à quelques semaines de son arrivée sur le marché mobile.
Le cas de Bouygues Telecom quant à lui suscite l’interrogation puisque l’opérateur a obtenu la même quantité de fréquences que SFR pour des prises de positions financière (78 millions d’euros de plus) et concurrentielles (accueil des MVNOs) plus engagées. Qu’importe, le groupe affirme être « satisfait » des résultats et estime la quantité de fréquences de 15 MHz « parfaitement suffisante » selon un entretien donné par Didier Casas, Secrétaire général de l’opérateur, à ZDNet.fr.
SFR enfin semble de son côté beaucoup plus orienté vers la densification de son réseau 3G. En effet, le 2ème opérateur du marché avait obtenu des fréquences 3G supplémentaires en juin dernier qui lui permettent aujourd’hui d’afficher un taux de couverture 3G+ de 97%.
On pourrait donc observer une prise de position plus importante de l’opérateur lors de la seconde étape du processus d’attribution des lots, prévue pour la fin de l’année (date limite de dépôt des dossiers le 15 décembre) et qui concernera les fréquences de 800 MHz (issues du dividende numérique*), jugées de meilleure qualité.
* fréquences libérées par le passage de la télévision au numérique