Encore du nouveau sur le NFC ! Le sujet fait définitivement couler beaucoup d’encre en ce début d’année.
Le dernier scoop en date ? Google, qui annonce lancer une phase d’expérimentation à New-York et San Francisco, et qui équipera les commerçants de terminaux de paiement électronique (TPE) NFC.
Bien que l’expérimentation puisse permettre à Google de se positionner sur un marché prometteur et de prouver le bon fonctionnement du service, le modèle semble avoir ses limites : comment Google pourrait-il financer à large échelle les TPEs, notamment dans des pays tels la France, où son implantation reste faible ? Est-ce que ce TPE va s’ajouter au TPE pour CB que possède déjà le commerçant ? Le système est-il compatible uniquement avec Android ? Rassurera-t-il les consommateurs (et les autorités) des différents pays sur la sécurité ?
La plupart des initiatives butent d’ailleurs sur des points de blocage du même type. Ainsi, les stickers NFC ou l’iCarte de Visa font très « gadgets » et n’ont pas de modèle économique satisfaisant. Car c’est là où repose la véritable difficulté : la multitude des acteurs à impliquer – constructeurs de terminaux, de solutions de sécurité, opérateurs, banques, TPEs, Visa/Mastercard, commerçants, etc. Chacun a ses problématiques et sent bien que l’émergence du m-payment (s’il émerge) risque de remodeler la chaine de valeur du paiement, d’où enjeux financiers majeurs, d’où complexité des négociations…d’où blocage.
Dans la majorité des pays en effet, on est loin d’aboutir à un consensus entre les acteurs, et seuls des services peu attractifs pourraient à court terme émerger pour l’utilisateur final. Rien d’étonnant dans ce contexte à ce qu’Apple, qui ne met sur le marché ses services que si l’expérience client est très aboutie, semble retarder ses projets NFC (de l’Iphone 5 à l’Iphone 6 ?).
Dans l’hexagone, seule l’approche de Citizy, qui pour le m-payement résulte d’une collaboration banques / opérateurs, semble crédible à date. Un succès commercial n’est pas à exclure, même si les défis à relever restent très importants, pour ne pas créer un second Monéo : proposer des offres attractives, rassurer les consommateurs sur la sécurité, gérer le renouvellement de TPEs aux commerçants, avoir un parc de mobiles compatibles conséquent, etc.
L’initiative fait d’ailleurs des petits… Les opérateurs espagnols Telefonica, Vodafone et Orange viennent d’annoncer une collaboration sur le modèle français.
Jean-Christophe Budin et Loïc Michel